Je suis un maraicher non mécanisé, qui cultive entre 2000 et 3000m2 de terrain pour produire des légumes bio que je vend sous forme de paniers de légumes (avec ou sans engagement).

Je suis en activité depuis fin 2019, donc j’entame ma cinquième saison. C’est mon activité principale, mais je garde aussi pas mal de temps pour ma vie de famille (j’ai une fille de 2 ans que je garde une partie de la semaine) et pour la rénovation de notre maison.

Je fais ce Demandez Moi N’importe quoi pour ceux qui aurait des questions sur le maraichage et thématiques voisines. Je ferai de mon mieux pour répondre, mais je ne serai évidemment pas toujours objectif, vu que je suis déja dans un modèle très engagé et spécifique ;)

Je commence le post aujourd’hui pour commencer à collecter les questions. J’essayerais d’être présent activement ce mercredi après-midi (le 24/01/24) pour répondre aux questions et que les gens puissent rebondir. Je laisserai le post ouvert après, mais je répondrais quand j’aurais des petits moments de libre.

Voilà, vous pouvez envoyer vos questions !

EDIT : Bon, je suis devant l’ordi cet aprèm (faut que je reprennent les km de notes que j’ai pris cette année), donc je serai bien réactif, hésitez pas pour les questions ;)

EDIT 2 : Bon, c’est fini pour cet aprèm, faut que j’aille chercher la petite. Mais n’hésitez pas à continuer de poster des questions, je répondrais quand j’aurais des moments de libre

  • Syl
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      11 months ago

      Sur 2000m2, avec quelques amélioration sur la technique culturale (je gagne en expérience chaque année 😉), je peux produire 30 paniers de légumes de 5-6 kg 40 semaines par an (cette année j’aurais probablement pu en remplir que 27-28). Suivant mes clients, certains prennent 1 panier tout seul, et d’autres 1/2 panier pour 4. Donc si on prend des gens qui mangent plus de légume que la moyenne des gens, je dirai que 1 panier nourri 2 personnes, soit 60 personnes nourries sur 2000m2, 4/5 de l’année. Cela étant dis, je ne travaille pas énormément en nombre d’heure. Il pourrait y avoir plus d’heure effectuée sur la même surface et je pense qu’on pourrait augmenter encore la production au m2, et donc le nombre de personnes nourries.

      J’ai choisi mon lieu d’activité car la famille de ma femme possédait une parcelle agricole suffisamment grande qui était en friche (et donc convertible en bio immédiatement) ainsi qu’une grange attenante que l’on a pu rénover (et que l’on continue de rénover) pour y habiter. Le lieu cochait pas mal de case, très bonnes terres de vallée, accès à l’eau assez assuré, habitation sur place, lien affectif avec le lieu pour la femme,…

      Sur la question des réserves, je suppose que tu parles de bassins ou réserves d’eau ? Je n’ai pas crée de réserve, j’ai foré un puits qui alimente la ferme, et étant très petit, je n’ai pas besoin de plus. J’ai effectivement pour projet un jour peut être (quand je m’embêterai…) de creuser une mare en bas de la pente de mon champ, là où l’eau ruisselle, afin de crée un endroit avec pas mal de biodiversité.

      Hésite pas à poser des questions plus classique, au pire je te dirigerai vers des ressources.

      • Syl
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          11 months ago

          Certains légumes se stockent. Courges, patates, patates douces, oignons et échalottes notamment, sont ramassés à l’été ou l’automne, et distribué au cours de l’automne/hiver. Je ne produit pas en mars et avril (2 mois par an), mais souvent il me reste un peu de stock à la fin, que j’essaie de vendre rapidement à l’unité à mes clients, en en gardant assez pour ma conso perso pour 2 mois. Mais je ne suis pas dans un objectif d’autarcie alimentaire. Pendant les 2 mois ou je produit pas, je mange certes ces stocks, et des conserves que j’ai fais l’été, mais j’achète également quelques légumes au collèguent qui font le tour de l’année.

          Faire du stockage de légume est complexe, il faut des conditions particulières qui sont difficile à atteindre sur des petit budgets (notamment chambre froide, voir froid ventilé sec pour certains légumes). On peut faire des conserves à la saison de production, l’été, mais ça prend du temps à une saison ou c’est déja chargé, donc généralement je limite un peu

          Je m’arrête en mars/avril car c’est la saison ou il est difficile de faire un vrai panier diversifié, c’est la fin des légumes d’hiver, et pas encore le début des légumes de printemps. Un certain nombre d’AMAP font néanmoins le mois de mars, en distribuant les derniers poireaux et carottes, et les restes de légumes au stock, mais assez peu font avril, ou ceux-là mettent effectivement des conserves dans les paniers pour compléter. Je m’arrête dès début mars car en mars je recommence déja à planter, donc ça me permet de densifier (je plante peu de temps après avoir récolté mes derniers légumes, au même endroit), et aussi de réduire ma charge de travail d’automne (pour moi, ça ralentit fortement début octobre, si je poussais la commercialisation jusqu’à fin mars, le mois d’octobre serait encore assez chargé).

          • Syl
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            • calimero289OP
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              11 months ago

              Je fais les légumineuses “maraiachères” classique, c’est à dire poids mange tout (ou petit pois), haricots verts et fèves. Les autres légumineuses (pois chiches, petits pois en grandes quantités pour conserves/congélation, …) sont souvent plus adaptés à des techniques mécanisés, et conduite comme des grandes cultures

  • Sheik@lemmy.world
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    11 months ago

    Comment tu gères les semences ?

    Que fais-tu l’hiver ?

    Est-ce que tu produis des choses sous serre ?

    Comment tu gères les nutriments dans le sol ?

    • calimero289OP
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      11 months ago

      J’achète mes semences chez des semenciers bio. C’est beaucoup de travail de faire ses propres semences. Il m’arrive anectodiquelent d’en faire (salades, tomates, fèves, haricots pour l’instant)

      Je sème et plante jusqu’à fin novembre . Après ça, il reste quelques semis de fèves, et une plantation de patates nouvelles en janvier. Il reste aussi les récoltes régulièrement pour la commercialisation, mais également nettoyer le champ (enlever les restes de cultures, désherber), préparer les futures planches (ratisser, amener du bois broyé, bâcher), ranger la ferme (matériel, débroussailler les haies, les bords de parcelles et les chemins,…) Je fais aussi pas mal de bricolage (réparations des serres et du matériel, amélioration de l’espace vente ou des meubles de stockage, de l’espace pépinière,…). Et un des travaux les plus important de l’hiver c’est reprendre toute les notes de l’année, et en tirer des conclusions pour faire le planning de l’année suivante, et commander les semences et conséquence. Côté administratif, je rattrape également le retard accumulé pendant la saison, notamment en comptabilité. L’hiver c’est certes une période moins stressante (les tâches ne sont pas aussi urgentes qu’en saison), mais on ne s’ennuie jamais dans une ferme 😉

      J’ai environ 1/4 de la surface sous serre, soit 500m2, ce qui me permet de commencer la saison plus tôt et de la prolonger plus tard. Pour donner un exemple, 1/4 de mes plants de tomates sont sous serre, et commencent à produire mi-juin, et le reste qui sont dehors commence fin juillet. A moins d’avoir une clientèle très engagée, il est difficile de faire accepter au clients d’attendre fin juillet avant d’avoir des tomates. De même, en janvier et février ainsi que en mai (je ne produit pas en mars et avril), le choix deviendrais très limité en légumes, pas mal de gens se lasserais.

      Pour les nutriments dans le sol, je ne travaille pas le sol de façon mécanisé (et donc le seul travail c’est un peu de ratissage), ce qui favorise la vie du sol, et stimule les échanges (le sol est un milieu incroyablement riche, la plupart des nutriments sont déjà présents, mais ne sont rendus disponibles pour les légumes que grâce à la vie du sol). Mon apport principal est le bois broyé, qui nourri cette vie en carbone (la vie sur terre est basée sur le carbone) et la protège des aléas climatiques (sol couvert protège des pluies, effet éponge du bois protège des sécheresses,…). Je n’utilise que un seul engrais sur la ferme, le tourteau de Ricin (origine végétale, autorisé en bio), mais je l’utilise principalement pour son effet anti-rongeur, donc dans les patates et les carottes, même si du coup il m’apporte également quelques nutriments, c’est pas le but principal

      • pseudo
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        11 months ago

        Je sème et plante jusqu’à fin novembre .

        Le début, c’est quand ? Septembre ? L’été ? Janvier ?

        • calimero289OP
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          11 months ago

          J’ai un petit semis en janvier, mais sinon ça recommence vraiment autour du 10 février

          • Snoopy
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            11 months ago

            C’est les fèves non ? 😋

            Donc ça te fait des plants pret à planter dès mars, je crois. Faut à peu près 1 mois pour que les plants arrivent à maturité.

            Utilises tu des nappes chauffantes ? Des couches chaudes (si je dis pas de bétise, c’est un compost en pleine fermentation) ?

            • calimero289OP
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              11 months ago

              J’ai semé effectivement les fèves cette semaine, mais direct en pleine terre (et c’est le dernier semis, les autres semis de fèves datent déja de novembre et début décembre). Mais je sème également des choux dans la pépinière début janvier. C’est un test de cet année pour en avoir en mai. Quand on sème, la durée de la pépinière avant plantation est très variable, selon légumes et saisons. Le plus court c’est la salades en saison chaude, 2 semaines entre semis et plantation. Le plus long chez moi c’est les oignons plantés à l’automne, qui restent 9 semaines en pépinière, a égalité avec les aubergines et poivrons de printemps sous serre (mais qui ont le droit a un repiquage en godet à mi-chemin, eux)

              Oui, j’utilise des nappes chauffantes (vive le nucléaire ^^). Les couches chaudes le principe c’est effectivement d’avoir un apport en matière en décomposition qui chauffe, le plus souvent du fumier frais. Par dessu lequel on bricole une petite serre chassis qu’on ouvre ou qu’on ferme pour changer la température. Mais ça reste des températures très dure à maintenir stable, faut un apport régulier de fumier, pour moi c’est pas vraiment envisageable dans le cadre d’une autoproduction sérieuse de plants, en tout cas pas tant qu’on a d’autres trucs comme une installation à gérer. Sinon je met pas mal de semis dans mon entrée au départ, vu que c’est déja chauffé chez moi. Mais dès qu’ils sortent ils faut les mettre dehors, ils ont besoin de lumière. Le top c’est une serre attenante à la maison (ou une véranda). Et le plus économique, c’est juste un chauffage soufflant sous une serre qui te maintient juste au dessus de 5°C pour éviter le gel. Tu fais germer dans ta maison ou il y a les bonnes températures pour la germination, puis tu continue sous une serre hors gel. Ca poussera moins vite que sur une nappe chauffante qui maintient à 15-20°C, mais ça marchera quand même

  • Snoopy
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    11 months ago

    Trop bien ! Merci 😍

    Hésites pas à enlever les questions si c’est trop personnelle

    Gestion temps libre

    • Comment équilibres tu ta vie de famille et le maraichage ?
    • est ce un tier-lieu ?

    économie

    • c’est en amap ? combien de paniers et travailles tu seul ou en lien avec d’autres maraicher.e.s pour une production commune ?
    • etait ce facile de construire un réseau amap ? Ou de trouver des clients ?
    • Quel chiffre d’affaire ? Label ? Subventions ? Est ce que tu as fait un emprunt pour aquérir ton terrain ?

    Culture

    • ya t-il des haies ? Un elevage de poule ?
    • quelles sont les difficultés du maraichage sol vivant (msv) par rapport au maraichage sur motoculteur (mécanisé) ? Est ce adapté pour tout type de sol ? (Ex paillage en milieu humide) Est ce que tu t’es lancé direct sur le msv ou utilisait des machines le temps de faire la transistion et de connaitre ton sol ?
    • quel intrants utilisent tu ? (Compost dechets vert ? Broyat ?)

    climat

    • Quelles évolutions constates tu par rapport au climat dans ta région ? Qu’en dise les maraichers du coin ?

    Installation

    • Que recommanderais-tu pour s’installer ? Avais tu un terrain avant ta formation bprea ? Comment ça s’est passé ?
    • Quid des dossiers ? DJA ?

    Politique

    • Quel regard portes tu sur le fnsea ? Confédération paysanne ?
    • Est tu en lien avec des chasseurs/chasseuses ? Des agriculteurs/agricultrices conventionnels ? Comment ça se passe ?

    Et c’est quoi la chose la plus magique que tu ais vu ou qui t’as touché ? T’acceptes des stagiaires sans permis B ? :)

    Voilou, bon ça fait surement un peu trop… X)

    Edit : ya certaines questions auxquels je pourrait répondre, et c’est très difficile de ne pas répondre. 😁

    je me met en retrait. J’interviendrai uniquement sur la formation BPREA (bio) à Brens. :)

    • calimero289OP
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      11 months ago

      Que de questions précises ! On sent quelqu’un qui a déjà réfléchi à un projet d’installation 😉 Je te répond quand j’aurai un peu de temps devant l’ordi, il va me falloir plus qu’une pause toilette pour traiter tout ça 😛

    • calimero289OP
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      11 months ago

      Bon, c’est bon, je prend un peu le temps de te répondre (désolé, j’ai répondu aux autres d’abords parce que je pouvait le faire rapido depuis le portable, mais là, y’a du sujet à aborder;) )

      EDIT : Apparemment c’est trop long, je vais splitter en plusierus comm !

      Gestion temps libre

      Equilibrer vie perso (ou de famille) et maraichage (et plus généralement agriculture) sera toujours un challenge. C’est un métier ou souvent on bosse sur place, et il y a toujours des trucs à faire, et parfois des grosses urgences imprévues. Donc faut savoir s’arretêr à un moment, et garder du temps pour le perso.

      Il y a en agriculture,encore plus qu’ailleurs, l’importance de la valeur travail. Le monde agricole se plaint de trop travailler, mais en est aussi très fier. C’est d’ailleurs un des points de tensions entre les vieilles générations et les jeunes installés (y compris en bio), car ces derniers ont plus qu’avant la notion de garder du temps pour le perso.

      Dans tout les cas, une installation agricolte va être une épreuve pour le couple/ la famille. Soit on bosse avec son/sa conjoint.e, et donc on a du mal à décrocher de la ferme, et on subit tout les deux le stress lié à une installation agricole. Sinon, le/la conjoint.e ne bosse pas sur la ferme (c’est mon cas), mais ça créer aussi du stress car c’est difficile pour iel de réellement comprendre à quel point la ferme prend une part importante dans le vie de celui/celle qui s’installe. Le plus difficile étant la phase d’installation (généralement entre 4 à 8 ans, suivant les modèles)

      En première année d’installation, j’ai bossé en moyenne 80h/semaine (globalement, tout les jours du levé au coucher du soleil, avec pause midi), donc c’est ma femme qui a beaucoup assuré le support domestique, notamment la cuisine. En deuxième année j’ai pu réduire à 60h/semaine en moyenne, mais notre temps vraiment ensemble n’a pas beaucoup augmenté pour autant, car on a essayé de pas mal avancer sur notre chantier, pour pouvoir aménager avant la naissance de notre fille ! J’ai choisi de faire 2 années assez chargés au début entre autre pour pouvoir atteindre vite un rythme de croisière (même si de fait, je n’ai pas encore réalisé tout les projets que j’avais pour l’installation, la ferme tourne déjà pas mal), afin de pouvoir ralentir à la naissance de notre fille. Donc en troisème année, j’avais réduit à 30-35h en moyenne sur la ferme, et cette (quatrième) année je suis même plutot autour des 25h, le reste de mon temps étant passé à m’occuper de la maison, du chantier (on habite dedans, mais il y a toujours à faire) et de notre fille (qui est en partie gardée par la crèche, et on se partage les créneaux restant avec ma femme.

      Tout ça pour dire que oui, on peut être maraicher et garder du temps pour sa famille, mais ça reste une vie bien chargée. Et on peux s’installer plus doucement, mais il faudra plus de temps avant d’atteindre un rythme de croisière (avec la frustration que ça peux engendrer d’avoir un outil de travail pas abouti).

      Pour la question tier-lieu, je comprend pas trop la question. Je me considère pas comme un tiers lieu. La ferme et le lieu de distribution sont sur une parcelle bien définie, dédié au travail professionnel (certes à 25m de chez moi), et mon habitation reste dedié au privé (même si parfois les semis envahissent mon entrée ^^ )

      • calimero289OP
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        11 months ago

        économie

        Mon système de commercialisation principal est en effet via des paniers sur abonnement, principe de l’AMAP. Je produit assez pour produire 25-30 paniers (normalement largement 30 paniers cette année, en améliorant un peu mes techniques). Mais je n’ai pour l’instant que 20 inscrits. J’ai donc depuis quelques mois ouvert la possibilité de prendre des paniers à la demande (les même paniers, mais payés plus cher, 18€ au lieu de 15€)

        Je suis dans un coin rural assez pauvre, et l’agriculture est l’activité principale dans le département. Les gens ne connaissent pas l’AMAP, et sont généralement très frileux pour s’inscrire. Il doit y avoir 3 AMAP dans tout le département, qui sont dans 3 villes importantes (dont je suis éloigné). Une AMAP étant normalement une association de consommateurs qui se constitue, puis cherche des producteurs. Chez moi, c’est moi qui suit au centre de l’AMAP (qui n’est est pas vraiment une), et qui m’occupe d’essayer d’amener d’autres produits (ce qui me fait une charge de travail non négligeable en plus). Trouver des clients et donc un challenge constant pour l’instant, mais j’ai l’espoir que au fur et à mesure des années je soit de plus en plus connu localement, et donc de moins avoir à me soucier de remplir ma clientèle. Pour indication, j’engage les gens sur une durée de 1an (Environ 40 paniers, pause de 2 mois en mars/avril), et je perd généralement 1/3 des clients à chaque réengagement. C’est un turnover assez standard en AMAP. La raison principale étant « trop de légumes » (les gens qui cuisinent pas assez), ou encore le déménagement des clients.

        En plus des légumes, on peut donc acheter pain, œufs, farine, huile, conserves, fruits, conserves en bio ainsi que du miel local. Mais pour la partie légumes, tout vient de ma ferme, il n’y a pas de partie achat/revente (ce qui est un engagement de ma part). D’ailleurs, je ne prend pas de marge sur les produits des autres producteurs, c’est de l’entreaide.

        Objectif de chiffre d’affaire de 30 clients fois 40 paniers fois 15€/panier soit 18000€. Les chiffres de ventes on été de 10 000€ en année 1, 17000€ en année 2 (avec une part importante de revente, qui m’a demandé beaucoup de travail), 14 000€ en année 3, en j’ai pas encore fais la compta de l’année qui vient de s’achever, mais probablement toujours autour de 13-14 000€.

        Je suis certifié AB, je n’ai pas d’autre label.

        En subventions pour l’installation et le matériel, j’ai touché la DJA (environ 17000€ quand j’aurais tout touché), une aide à l’installation départementale (8000€), une aide régionale sur le matériel (4800€, principalement pour les serres). Soit près de 30 000€, à comparer a un investissement matériel que j’estime à 35 000€, hors terrain, une fois que j’aurais fini d’investir (il me reste encore un batiment de stockage de légume à construire, que j’estime à 6000€). L’investissement en terrain est de l’ordre de 15 000€, car il est grand (je cultive 2 à 3000m2, mais l’emprise de la ferme est d’environ 5-6000m2 (si on inclue les gros chemins, les zones de stockages matériel, compost, bois, la serre à plant et le batiment de vente). Le terrain fait 1,4ha.

        Je touche également annuellement le crédit d’impôt bio (3500€, va passer à 4500€ l’an prochain), ainsi que la PAC (500€ jusuqu’à maintenant, est passé à autour de 3000€ cette année avec la réforme de la PAC, mais va probablement retomber entre 500 et 1000€ quand ça fera plus de 5 ans que je suis installé (donc l’an prochain).

        Donc le modèle final, c’est 18000€ de chiffre, 5000€ de subvention et donc idéalement rester en dessous de 8000€ de charge pour avoir un revenu disponible de 15 000€. A comparer avec la situation actuelle ou le chiffre d’affaire est de 13 000€ (la production est là, je manque de clients, c’est le points à améliorer), pour jusqu’à 10 000€ de charges (mais j’achète encore un peu de matos qui va durer longtemps, donc ca va réduire) et 6500€ d’aides, soit 9500€ de revenu disponible (pour 25-30h de travail).

        J’ai la grande chance d’avoir eu les ressources financière pour me lancer sans emprunt, ni sur le matériel, ni sur l’achat du terrain. On peut se lancer avec moins d’argent sous la main, mais comme pour tout dans notre système, avoir l’argent au départ ça reste un facteur de réussite non négligeable.

        • calimero289OP
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          11 months ago

          Culture

          J’ai planté des haies l’an dernier (environ 600 arbres). Je voulais le faire depuis l’installation, mais c’est un chantier qui prend du temps, je n’avais pas encore eu le temps de m’en occuper (d’ailleurs, la plantation de haie a été couverte quasiment entièrement pas une aide).

          La plus grosse difficulté du maraichage en non-mécanisé (autrement appelé maraichage sol vivant, mais je trouve ça pédant), c’est de bien comprendre le modèle économique avant de se lancer, et pas tant le système cultural ! Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que à la main, on est limité dans la quantité de légume que l’on peut produire (je produit autour de 6 tonnes, je pense pas pouvoir dépasser 8 tonnes sans augmenter considérablement mon temps de travail), et donc dans le chiffre d’affaire (à moins de pouvoir vendre très cher à des ultra-riches, mais c’est pas mon modèle). Donc il faut faire très attention aux charges et face (et donc aussi à l’investissement initial).

          Pour les techniques de cultures, comme pour le reste en agriculture, le secret c’est d’aller voir ceux qui le font déjà, de prendre plein de notes, de poser plein de questions, de se lancer, et de continuer à discuter avec les collègues.

          Je suis sur ce qu’on appelle une terrasse, le long d’un grand fleuve. C’est un sol typique de vallée, équilibré (grosso modo 40 % sable, 40 % limon, 10 % argile) et riche, donc une bonne terre à maraichage au départ. Les fermes en non-mécanisé dont je me suis inspiré sont dans le même type de sol. Mais il existe aussi des fermes en non-travail du sol qui sont sur des coteaux argileux (cf Laurent Welsch). Ils adaptent un peu leur technique. J’ai jamais étudié la question en profondeur, mais j’ai l’impression qu’ils travaille beaucoup plus que moi sur la décompaction et l’infiltration d’eau, notamment grâce aux engrais verts. A mon avis, à terme on arrive aux même résultats vu la quantité des apports, quel que soit le type de sol, mais c’est plus rapide et plus simple de commencer sur un sol équilibré.

          J’ai utilisé des machines (ou plutôt fait passé celles des voisins) pour la préparation initiale du sol (je partait d’une prairie). Ca serait à refaire, je ferai passer plus de machines au départ, et en y réfléchissant mieux (le problème en non-mécanisé, c’est qu’on connaît pas grand-chose à la préparation mécanisée du sol …). Ca m’éviterai de me casser le dos au début pour finaliser les choses au rateau ! Mais une fois la première préparation faite, je n’ai plus jamais passé de machines sur les parties que je cultive.

          J’ai utilisé au départ principalement du compost de déchets verts, et un peu d’herbe de tonte. Puis j’ai réussit à trouver un apport régulier et massif de bois broyé (un peu fourre tout, pas le beau BRF des vidéos de permacultures ^^ ) et j’utilise maintenant principalement ça, et parfois un peu de compost encore. Les autres produits sur la ferme sont le tourteau de ricin (engrais bio, mais que j’utilise surtout pour son aspect anti-rongeurs et taupins dans les patates), de l’antilimace bio (SLUXX) et des batonnets imbibé d’un phéromone pour limiter la reproduction de la tuta absoluta (gros ravageur de la tomate) que je suspend sous serre. A part ça, je n’utilise aucun autre produit ou intrant.

          • calimero289OP
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            11 months ago

            Climat

            Je suis pas sur la région depuis suffisamment longtemps pour avoir un recul sur le climat. Mais globalement, les calendriers de cultures ont avancés (on produit plus tôt), on peut se permettre de produire des choses qu’on faisait pas avant (un collègue produit des avocats!), et les ravageurs arrivent plus tôt. La tuta absoluta dont je parlais avant, c’est un papillon qui vient au départ de l’amérique centrale, qui est arrivé en sicile, a remonté l’italie, puis le sud-est, et est maintenant présent dans toute la moitié sud de la France, principalement à cause du réchauffement.

            Installation

            Je savais que il y avait possibilité de s’installer sur ce terrain avant mon BPREA. Ca m’a permis de développer le projet de façon très précise pendant mon BPREA (au lieu de m’emmerder à suivre les cours inutiles de cette formation …).

            Ce que je recommende, évidemment c’est en fonction des possibilité, c’est d’aller bosser dans des fermes qui ressemblent le plus à ton projet final. Souvent c’est au fur et à mesure, on voit une première ferme, puis on comprend un peu plus ce qu’on veut, alors on va voir une ferme un peu plus dans cette direction, etc. Un des problèmes des petites fermes, c’est qu’on peut absolument pas salarier quelqu’un (cf les chiffres). Donc pour apprendre, il faut être prêt à y faire du woofing/bénévolat. Pour vraiment commencer à comprendre une ferme, il faut y bosser gros minimum mois, ça permet de se faire une idée du modèle. Le top, c’est de tomber sur des gens qui sont précis, et partages leurs chiffres (je connais trop de maraicher qui n’ont même pas le commencement d’une comptabilité …).

            Ca serait à refaire, je ferai le BPREA en distanciel, pendant que je fais du woofing dans des fermes. Malheuseument, suivant les région, pôle emploi (ou, pardon, France Travail …) accepte ou non de financer les formations en distanciel. Chez moi, ils m’avait dit qu’il me sucrerait mon chômage. Un pote l’a fait à Angers, aucun problème …

            Les dossiers d’aides, c’est la chienlit, et pourtant, je suis probablement celui de mes collègues qui est le plus patient et le plus motivé pour les remplir (des sous, DES SOUUUUS!!!). Ca représente une charge non négligeable à l’installation, donc au moment ou on a autre chose à foutre ! Souvent, les dossiers des aides locales (Com Com, Département) sont les plus simples, et ceux qui payent le plus vite. Les dossiers régionaux, qui dépendent d’aide européennes, sont assez long (et faut pas s’attendre à être payé avant 1 an ! Idem pour la DJA.

            Pour la DJA, tu peux te faire accompagner (payant, mais la plupart des gens le font), pas un cabinet comptable, ou la chambre d’agriculture, ou d’autres structures (ils t’expliqueront). Moi j’ai choisi de monter le dossier tout seul, mais c’est vrai que parfois le dossier n’a aucun sens, et les mecs qui sont habitué à le remplir savent très bien quel idiocie il faut mettre dans certaines cases absurdes pour que ça passe, alors que toi tout seul devant le dossier, tu te creuse la tête.

            Ah oui, un conseil que je donnerai, c’est de déclarer PARTOUT (MSA, PAC, Dossier d’aides) que l’on cultive au moins 5000m2 en maraichage. En dessous de cette limites, on passe souvent pas les conditions de surfaces pour demander beaucoup d’aides. Comme je disais plus haut, l’emprise de ma ferme fait 5-6000m2, donc je dessine un gros rectangle sur la PAC, sans aucune honte (les gros maïsiculteur ils détournent des dizaines de milliers d’euros de PAC, alors merde, je considère que je vais pas m’assoir sur des aides parce que les idiots qui décident ne pense pas qu’on puisse travailler à plein temps sur 3000m2!).

            • calimero289OP
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              11 months ago

              Politique

              Merde, avec un sujet comme ça, on en a pas fini !

              Pour comprendre les tenants et aboutissants de la FNSEA, il faut remonter à sa création. Un peu d’histoire : Au sortir de la guerre, la france à une blessure à vif, celle du rationnement. L’obsession des gouvernement des années 50 va donc être l’autonomie alimentaire, et pour ce faire transformer le modèle agricole. Il faut voir qu’à l’époque, on est quasiment pas mécanisé, et la parcelle moyenne, au fur et à mesure des héritages et division, est tombé autour de 0,8ha. On organise donc le remembrement (qui avait du sens pour éviter que les mecs aient 15 parcelles de 0,8ha répartis dans 5 villages, mais qu’on a poussé à l’extrème en arrachant toutes les haies pour mécaniser à fond), le plan marshall pour amener des tracteurs, etc. . Et pour accompagner toute cette transformation, le gouvernement décide que il faut un syndicat pour représenter le monde agricole. Né donc LE Syndicat (les vieux appellent encore la FNSEA le syndicat). En vrai, c’est plus complexe que ça, globalement, les gros agriculteurs de droite (et vichyste …) on reversé la Confédération Générale de L’agriculture mise en place à la libération (par des sales gauchiasses, évidemment …) Cf l’article wikipédia.

              L’objectif affiché du gouvernement est de promouvoir des fermes a taille « familiale » (comprendre 30-40ha en polyculture élevage). Mais ceux qui ont le temps, l’argent et le pouvoir de prendre le contrôle, comme dit plus haut, c’est plutôt les gros. Et notamment les gros céréaliers de la Beauce. Ils vont donc changer l’orientation et pousser vers un arrachage massif des haies, un gros agrandissement des parcelles, et l’utilisation massive d’intrants chimiques.

              Et il faut voir que il n’y a pas d’autre syndicat avant les années 80 ! Donc pour beaucoup d’agriculteur, la FNSEA, c’est LE Syndicat, celui qui les représente et les défend (malgré le fait que ceux qui étaient sont et probablement seront aux manettes les manipulent, et n’agissent absolument pas dans l’intérêt de la plupart d’entre eux, mais défendent les plus grands et les plus riches…).

              En face, la Conf’ est un syndicat plutôt axé à gauche, et qui defend les petits paysans, et une vision plus écologique du monde agricole. On comprend vite que dans les années 80, après 20 ans de matraquage des agriculteurs à qui on inculque la productivité à tout va, l’utilisation des engrais, etc, ils ne fasse pas tout de suite fureur !

              Il existe d’autres syndicat (La coordination rurale, globalement des fachos mais moins mondialistes que la FNSEA, …), mais la FNSEA reste de très loin le syndicat agricole majoritaire (côntrole quelque chose comme 88 des 91 chambres d’agriculture.

              Bref, je suis évidemment beaucoup plus proche des idées défendus par la Conf’ que la FNSEA. Mais ça veut pas dire que je cautionne tout ce que la Conf’ dit, ou que je rejette toutes les revendications de la FNSEA. Et les situations locales peuvent être assez diverses, avec des gros cons représentants de la conf’ et des mecs vachement sensés représentant de la FNSEA. Après nationalement, les représentants de la FNSEA sont des gros cons qui s’en mettent plein les fouills, y’as pas de doute !

              Je ne suis pas en lien avec les chasseurs (il m’est arrivé de les appeler pour une battue lorsque j’ai eu des dégats trop important de sangliers), mais il est vrai que j’ai réfléchit à m’inscrire chez eux, et me disant que c’était un bon moyen de rencontrer des gens quand on s’installe dans un coin rural ou on a pas grandi. Je pense que comme les agriculteurs, on caricature beaucoup les chasseurs, et que comme les agriculteurs, ils sont représentés par des gros cons qui ne leur veulent pas du bien…

              Pour les agriculteurs conventionnels, on discute un peu avec l’autre maraicher de mon bled, qui est en conventionnel, je discute un peu avec mes voisins (qui font plus du légumiers que du vrai maraichage) et avec un éleveur qui est juste au dessus. Ils m’ont tous aidé les fois ou j’ai eu besoin d’eux, et on s’entend plutôt bien. Mais à part mes voisins (et je conseille vraiment de connaître ses voisins, on a toujours besoin d’eux à un moment ou à un autre), je connais pas vraiment les autres agriculteurs conventionnels du coin, on a tendance à plus se regrouper avec des gens qui nous ressemble, parce que c’est plus pertinant pour échanger sur nos techniques de cultures (je peux plus mettre en pratique ce que j’apprend d’un maraicher bio que d’un céréalier conventionnel, même si parfois on peut piquer des idées assez loin!).

              La chose la plus magique que j’ai touché c’est ma fille, quand elle vient me faire un calin:)

              Et je prend parfois des stagiaires (je cherche pas spécialement, souvent j’accepte ceux qui demandent). Pas besoin du permis B, tout se fait à la ferme, mais je peux pas vraiment héberger (va falloir attendre qu’on ait rénové l’autre partie de la grange, ou sinon c’est sous tente!)

              Voilà, si t’as lu tout ce pavé et que t’as encore le courage de poser des questions, hésite pas !

              • Snoopy
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                11 months ago

                Intéressant. 😍

                Ma maitre de stage avait aussi des contacts avec les chasseurs qui faisaient parfois des battus. Dans le coin, c’est plutot les lapins qui bouffent les bettraves.

                Ou un autre maraicher qui lui donne des coup de main avec son tracteur pour préparer le sol. Ya aussi des vilticutaires. Et je trouve assez chouette cette solidarité. En amap on retrouve aussi de ça pour les récolte de patates et courges…

                Pas certain que ce soit pareil partout mais c’est clair qu’en campagne on ne doit pas etre seul.e et c’est là que je dis que la première étape, sera de m’inscrire au café paysan ou des formations vivea…bon ce sera difficile vu ma timidité et surdité je préfère etre à l’ombre 😁

                Pour les syndicats faut que je relise plus attentivement leurs revendication, enfin, on verra quand j’aurais décidé pour ma région. :)

                Cool, j’ai une tente parfaite pour ça, surement l’été avec les pics de production. À voir comment je m’organise avec mes 2 gros chantier : le permis B et l’implant cochléaire.

                • calimero289OP
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                  11 months ago

                  @Snoopy@jlai.lu : Je répond à tes 3 commentaires qui se sont glissé au milieu de mon roman fleuve (que j’avais du séparer en plusieurs com, apparemment 5000 caractères c’est une limite) ici.

                  Bon, quand je dis que je pourrais produire 30 paniers de légumes max, c’est sur mon système, avec cette surface et un temps de travail relativement faible, et je suis pas encore très expérimenté. Au départ, mon plan étant de produire 40 paniers de légumes de 5-6kg par semaine. Mais c’est vrai que au fur et à mesure, j’ait tendance à vouloir plus optimiser les charges plutôt que produire plus. Ce choix est accentué par le fait qu’il est difficile de trouver du client ici, donc autant en avoir moins à trouver.

                  Par comparaison, mes maitres de stages étaient 2 à mi-temps sur la ferme et remplissait 52 paniers à 15€. Bon, à 2 mi-temps on fait plus que un plein temps, parce qu’on peut faire certaines taches beaucoup plus rapidement à 2. Pour ça que j’avais calibré 40 paniers pour mon projet

                  Pour le marché de plein vent, il y a pas forcément foule, à moins d’etre dans les grandes villes. Ici malheureusement c’est un peu désert (donc pas ouf pour vendre), du coup t’as le temps de discuter avec les gens. C’est sur que l’AMAP, c’est plus posé, surtout si comme moi la distribution est à la ferme. Entre les deux, tu peux faire une vente à la ferme qui soit pas forcément des paniers, mais comme un marché chez toi. Mais c’est vrai qu’en AMAP, je me permet de réquisitionner mes clients pour la récolte et le degermeage des patates (bon, sur 20, ils sont 4 ou 5 à venir généralement …)

                  Alors oui, les planches de la même longueur c’est très important. A la limite, les planches serres et les planches dehors peuvent etre différentes, car le matériel sous serre reste souvent tout le temps utilisé là. Mais tout pareil c’est top. 30M de long c’est un gros maximum pour moi quand on est à la main. C’est con, c’est psychologiquement, mais désherber 2 planches de 15m c’est moins dur que une planche de 30m. Et ça fait moins de distance pour porter les légumes/ les outils depuis l’allée principale ou on passe facilement en brouette. Chez moi c’est 24m partout, et ça serait à refaire je ferai quelque chose comme 15 ou 18m. Quand je passe chez des collègues qui sont sur 10 ou 15m, ça a l’air tellement plus reposant ! Sauf pour la serre, ou c’est moins cher de prendre plus long. Du coup je ferai peut etre 15m dehors et 30m sous serre, histoire de garder un multiple (on peut meme faire une serre de 32m pour y mettre 2 planches de 15m avec une allée au milieu)

                  Une haie, ça fait facilement 2m de large même sur des petits arbustes. Donc faut 2m pour la haie elle même, et encore au moins 1m pour le passage.

                  J’ai effectivement un très bon sol à carottes.

                  Pour l’arboriculture, pour l’instant je me concentre sur le maraichage. Peut être que je rajouterai des fruitiers, mais pour ma consommation perso. Je vois beaucoup de porteurs de projet passer avec des plans pour faire du maraichage et de l’arbo et de l’élevage et etc. Pour moi, la polyculture élevage c’est effectivement un bon écosystème et top niveau résilience. Mais pour ça il faut être une communauté. Un porteur de projet seul devrait d’abord se concentrer sur le maraichage, et faire bien tourner cet atelier avant d’envisager autre chose (on peut éventuellement planter quelques arbres vu que ça prend du temps, mais faut pas avoir à y passer trop de temps en entretien). Un bon atelier complémentaire au démarrage c’est les poules pondeuses, ca prend pas trop de temps si c’est quelques dizaines de poules. Après, ça reste que mon avis, et il y a plein de modèles différents;)

                  Pour l’investissement matériel, faut voir ce que tu prévois, 90 000€ si il y a de la surface et de l’arbo en plus du maraichage, ça paraît pas déconnant. 300 000€ pour 5ha et la maison, c’est assez haut, à moins que ça soit une grande maison en bonne état. Le prix moyen de l’ha en france c’est 6000€, et vaut mieux tabler sur 8-10000€ pour des bonnes terres, avec peut etre 12 000€ si t’es vraiment en plaine le long d’un fleuve comme moi.

                  Pour le BPREA, c’est une formation qui est géré très souplement au niveau national, et chaque centre de formation le fait vraiment à sa sauce. Je sais que à Brens, vu qu’ils mettent en avant le coté maraichage bio, ils sont très demandés, donc selectifs. Moi j’ai fait dans un centre plus spécialilsé grandes cultures conventionnel (c’était le plus proche de chez moi à l’époque), la formation était pas top, mais ils acceptait n’importe qui. C’est bien de pouvoir rencontrer d’autres maraicher, mais ca à plus d’importance si tu compte t’installer dans le coin, ça te fera des contacts locaux. Sinon on garde le contact de temps en temps avec 2 ou 3 de ma formation, mais on est loin et pas forcément sous les mêmes climats, donc on échange moins qu’avec mes collègues autour . Et en distanciel, c’est pas des cours en vidéos, c’est surtout des documents textes qui sont balancés sur un intranet. De toute façon pour moi le BPREA t’apprend pas grand-chose d’utile (peut etre un peu plus à Brens, mais ça reste limité), et c’est plus un diplôme qu’il faut avoir pour les aides. Donc autant faire autre chose pendant ce temps là. (Et puis des gars qui menace de te virer parce que tu te barre quand ta mère meurre, ça me donne pas envie d’y rester …)

                  Si tu sais déjà dans quel département tu veux t’installer, passe voir le PAI (ou PAIT), le point accueil installation (transmission) de la chambre d’agriculture. Ils peuvent t’orienter vers des ressources locales. Pour rencontrer d’autres producteurs, fait un tour aux foires bio du coin aussi.

                  Pour les syndicats, je pense que comme pour le reste, il faut se concentrer sur son projet et le faire décoller au début, et s’en soucier après. Je suis pour que les gens s’engagent, mais au début t’as déjà assez à faire, ça serait con de se plomber parce que on veut faire trop de trucs à la fois.

                  Pour le stage, écrit moi en MP si tu veux, on en discute

            • Snoopy
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              11 months ago

              Pour ma formation bprea, comme j’ai été bénévole pendant 3 ans dans une asso, ça a été compliqué de faire passer mon dossier car iels me demandaient X heures de travail salarié au préallable sans qu’il y ait forcément un lien avec le monde agricole. J’ai même eu peur de ne pas pouvoir continuer mon bprea.

              Moi et l’administration, ça fait 2…

              Et j’avais le droit qu’à 3 jours d’absence et ça a été très compliqué de le gérer avec le cancer de ma mère et son décès. J’aime l’administration.

              Après, le bprea, je le ferai pas en distanciel car j’ai besoin de lire sur les lèvres et ça permettait de faire des rencontres avec les futur.e.s maraicher.e.s et de partager. Et on avait 1 ou 2 semaines de stage par mois, rénuméré ! mon premier salaire ! Après, c’est pas suffisant faut continuer à se forner. :)

              Effectivement ma promo avait déjà un terrain et c’est bcp plus facile d’organiser ses plans cultures et de se projetter. Moi j’ai du me trouver un plan cadastre sur geoportail et c’était pas super comfortable pour avancer mon projet.

              Cool, je pense que je demanderai un actompagnement pour la dja, installation et le toutim. Pour la PAC, je ferais pareil, ça me parait normal vu tous les efforts fournit. Donc si on peut avoir un peu plus d’aides, tant mieux ! Ce n’est pas les emplois fictifs de Fillion. :)

        • Snoopy
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          11 months ago

          Merci ! Du coup ça me fait réaliser que je manque encore d’expérience pour me lancer. Faut que je revois ma projection pour le budget car je devais monter à 45 paniers de légumes pour etre rentable donc j’ai des charges à réduire.

          J’avais choisis le modèle de l’amap car je voulais pouvoir discuter avec les gens et en marché plein vent ça me paraissait très difficile avec la foule et j’avais peur de ne pas pouvoir les comprendre s’iels me demandaient 3kg de tomates ou 2kg.

          Dans mon projet, j’ai prévu de l’agroforesterie. Le module/motif de culture est le suivant :

          • 4 planches de 80m de large et 30m de long que ce soit sous abris froid (serre) ou plein champs pour avoir les meme bache, tuyaux…voilà comme ça je vérifie pas que c’est la bonne longueur chaque printemps.
          • 1m de chaque coté de ces 4 planches pour les haies pour la taille et pouvoir circuler. J’espère que ça fera de l’ombre.

          Ensuite, des fruits d’hiver et tu as le sol parfait pour mes agrumes rustiques qui n’aime pas les sol argileux. Danskmonqcoin c’est argilo-calcaire. Pour les carottes ton sol est parfait ^^

          En fruit d’hiver, j’ai prévu des kaki, kiwi, agrumes rustique (mandarine satsuma et citron yuzu). L’idée c’est que pendant l’hiver, période d’activité plutot creuse (novembre-decembre) je récolte des fruits. Ça m’évite l’été à cause des pics de productions fruitières. En fait, je voulais proposer des légumes et des fruits.

          Donc voila le projet dans les grandes lignes avec un investissement, pour tout le matos, bati et serre de 90 000€ (je crois) et 300 000 euros pour le terrain de 5ha avec une maison.

  • zeograd
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    11 months ago

    Merci pour cette initiative.

    • La certification bio, qui est payante et relativement contraignante, il me semble, ça t’apporte une vraie plus-value aux yeux des acheteurs ? (Je pense aux producteurs qui sont dans les clous de la méthode bio, mais sans se faire certifier à cause du coût)
    • Côté économique, j’imagine que ce n’est pas super bien rémunéré. Tu dis que c’est ton activité principale, mais tu as besoin d’une activité secondaire pour boucler les fins de mois, ou ça passe ? Tu conseillerais à de nouveaux entrants dans le domaine de se lancer également dans le maraichage comme toi ?
    • Quelle est la place du maraichage dans le besoin alimentaire d’un marché comme la France à ton avis ? Pourrait-on encourager ce modèle et nourrir tout le territoire avec suffisamment de maraichers ? Ou bien les grandes exploitations mécanisées restent indispensables pour cela ? Merci par avance pour tes réponses !
    • calimero289OP
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      11 months ago

      La certification bio m’apporte une plue value quand je fais de la revente, puisqu’elle est exigée pour vendre à des magasins bio (biocoop,…). Pour mes clients c’est certes un argument de vente, mais je suis en vente directe à la ferme, donc même si j’avais pas le label, les gens aurait probablement confiance puisqu’ils voient comment je travail.

      Ne pas se certifier, et tout cas sur des modèles maraîcher, pour des questions de coûts est un non-sens. La certification me coûte environ 400€ Par an (pour quelqu’un de plus grand, en maraîchage diversifié ça doit probablement monter à 1000€ max), mais ça donne accès à des aides PAC (100-200€, c’est pas la gloire), ça bonifie les aides à l’installation (la on parle de plusieurs milliers d’euros, suivant région, mais une seule fois), et surtou au crédit d’impôt bio, de 3500€ (bientôt 4500€) par an ! Donc la certification est vite remboursée.

      Pour moi, il y a 2 types de maraîchers (je parle de maraîcher, parce que je ne connais pas les coûts de certification de systèmes plus grand comme en grand culture, ni les aides en correspondantes) qui disent être dans les clous mais pas vouloir payer le contrôle bio : Soit ceux qui sont très engagés, notamment avec déjà une certification nature et progrès (bien plus stricte que la certification AB, et qui a beaucoup plus de sens à mon avis), et qui veulent pas faire la certification AB souvent car ils sont très critiques du laxisme de celle ci.

      Soit ceux qui sont “comme en bio” mais qui veulent quand même se laisser la marge de manœuvre de traiter en cas de problème (sachant que en bio on a quand même déjà tout une panoplie de produits qui sont autorisés, même si évidemment c’est plus du désinfectant comparé au napalm que les conventionnels utilisent…)

      C’est ma seule activité rémunérée (garder son enfant ou rénover du bâti ancien pour soi même, c’est malheureusement pas rémunéré 😛)

      L’agriculture est en effet un domaine où on se lance pas pour gagner beaucoup de sous, encore moins si on veut faire des trucs éthiques. Mais cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas en vivre décemment. Pour moi, le plus simple pour un nouvel entrant est effectivement de faire un petit modèle (si on a pas de terres et se matériel dont on herite) car ça permet de limiter les investissements. Le maraichage c’est donc un des domaines où c’est faisable sur petites surfaces. Mais on voit aussi des formes d’élevage sur très petites structures, ainsi que des vignerons qui font tout à la main et qui s’en sortent. Pour donner un ordre d’idée, je produit assez sur mon modèle pour remplir 30 paniers hebdomadaires a 15€ pièce 40 semaines par an. Donc si j’avais 30 clients, ça me ferais 18000€ de chiffre d’affaire, pour en face 9000€ de charges (je pourrait essayer de les squeezer a 8000€ mais pas beaucoup moins, en tout cas pas en cotisant plein pot à la sécu). En rajoutant environ 5000€ d’aide par an (principalement le crédit d’impôt bio, et un peu de PAC) ça donne un revenu disponible de 14 à 15000€, soit pas loin d’un SMIC. (En vrai, actuellement je n’ai pas encore réussi à réunir 30 clients, et donc je suis plus sur un revenu de l’ordre se 800-1000€ par mois) Je rajouterais que cela ne compte pas les aides sociales, ni les apports en nature (je paye pas mes légumes) ou les avantages du métier (je bosse chez moi, donc pas de frais de déplacement, je suis pas imposé sur mes bénéfices,…) Par contre, c’est pas le cas de tout le monde, et je connais beaucoup de maraîchers qui galèrent (d’ailleurs un grand nombre de ferme arrêtent dans les premières années). Je dirais que ce qui est important, c’est avant tout de bien avoir réfléchit son modèle au départ, notamment niveau économique (trop de maraîchers ne comprennent rien à la comptabilité), d’être organisé et de suivre son plan (tout en étant capable de s’adapter aux imprévus), mais aussi d’avoir un capital se départ (comme pour tout dans la vie. Un budget microferme en mode “je galère pas trop mais je regarde bien les dépenses” c’est 40000€ matos plus terrain minimum. Et à mon avis, en dessous de 20000€, vaut mieux attendre d’avoir mis des sous de côté plutôt que de galérer avec du matos pourri pendant des années)

      On est absolument pas autonome en légumes en France. Au sortir de la guerre, une grande hantise a été se ne plus jamais revivre le rationnement et le manque, et on a donc transformé le système agricole avec pour objectif l’autonomie alimentaire. Sauf que évidemment les gros céréaliers se la Beauce on pris le pouvoir des institutions agricoles et on infléchis les textes directeurs du gouvernement pour que l’autonomie alimentaire soit calculée et calories. Donc maintenant, on surproduit du blé de ouf que l’on exporte, et on est pas du tout autonome en fruits et en légumes, entre autre, mais on considère sur tout va bien. Pour moi, il faut réduire les surfaces en grandes cultures (notamment blé et maïs) pour rééquilibrer la production avec la consommation intérieure.

      Je ne pense pas sûr mon modèle soit LE modèle, même si je suis persuadé que l’on pourrait être beaucoup plus sûr ce modèle. Comme pour beaucoup de choses, il n’y a pas LA solution, mes un ensemble diversifié de solutions. Mon modèle, même si très optimisé dans votre système actuel, a quand même des lacunes, et on en verrait les limites à trop grande échelle. Je pense qu’il y a des modèles mécanisés qui sont très bien, et mécanise ne veut pas dire grand. Un maraîcher diversifié bio en mécanise c’est généralement autour de 1ha, ça reste des petites fermes, mais qui peuvent produire efficacement certaines choses qui me demanderai trop de travail à produire en grande quantité (patates entre autre…) Par contre je pense que les très grands modèles sont à bannir. Le problème actuellement, c’est que les modèles petits à moyens sont coincés car ne pouvant pas être aussi optimisés niveau charges et commercialisation que les très petits, mais ne pouvant pas suivre niveau prix les gros et tres gros modèles. Donc ce qu’on observe, notamment au niveau des terres agricoles, c’est majoritairement un agrandissement des très grosses fermes , la disparition des fermes moyennes, et l’apparition progressive de quelques très petites fermes qui arrivent à tirer leur épingle du jeu

    • calimero289OP
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      ·
      11 months ago

      Je ne sais pas si il y a de bonnes ou de mauvaises situations. Je pense que la vie est avant tout faites se rencontres, de gens qui m’ont tendu la main,…

      Bref 😉

      Ca dépend à qui on demande. Évidemment socialement, c’est pas une bonne situation. Donc belle maman ou beau papa qui étaient contents que leur fille soit avec un ingénieur ou un chercheur, quand celui ci plaque tout pour le maraîchage, ca tire un peu la gueule 😉

      Pour moi, une bonne situation, c’est une situation où on est heureux. Je connais des maraîchers heureux, et des maraîchers malheureux, et c’est pas forcément lié à la réussite économique de leur ferme.

      En tout cas, moi je suis heureux, j’aime travailler dehors, j’ai un travail qui me plaît, dans lequel je suis totalement maître de mes décisions, et dans un cadre super, et complètement en accord avec mes valeurs. Donc oui, je dirais que pour moi, c’est une bonne situation 😉

  • bassad
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    ·
    11 months ago

    Pourrais tu décrire ta journée type ?

    • calimero289OP
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      ·
      11 months ago

      Difficile de définir une journée type, avec autour de 30 légumes différents, et le fait que je fais tout de la graine à la récolte, les journées varient beaucoup (ce qui est un des interêts du métier pour moi). J’ai plutôt des constantes dans la semaine. Par exemple je distribue mes paniers le mardi soir, donc mardi c’est grosse journée récolte (et parfois dès le lundi après-midi si j’ai beaucoup à récolter). Ma journée à beaucoup évoluer depuis que je suis Papa. Avant, je commençais dès le lever du soleil, notamment l’été, pour éviter de travailler aux heures les plus chaudes. Mais maintenant, quand je m’occupe de la petite le matin, je ne peux pas commencer avant de l’avoir amener à la crèche, donc généralement vers 8h15. L’hiver, je commence rarement avant 9h, de toute façon il fait nuit (et puis ça reste une saison ou je me repose un peu).

      Depuis que j’ai ralentit l’activité, je dirai que je fais des journée de 7-8h maximum, et donc je fini rarement après 18h-18h30, à part le mardi qui est toujours une grosse journée avec une distribution de paniers qui peut m’occuper jusqu’à 19h30-20h

  • Camus (il, lui)
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    ·
    11 months ago

    Super intéressant, merci!

    Quels sont les aspects du métier que tu préfères, et à l’inverse, ceux qui t’ennuient le plus?

    • calimero289OP
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      ·
      11 months ago

      J’aime travailler dehors. Je pense que c’est le premier facteur qui m’a poussé à la reconversion.

      J’aime beaucoup réfléchir à ma plannification, optimiser ma production. Réussir à caser une trentaine de légume en optimisant à la fois la produciton et la place prise, et surtout le temps de travail, c’est un très grand challenge. Je n’ai jamais eu besoin d’autant de technicité et de reflexion que depuis que je fais du maraichage !

      J’aime bien pousser des brouettes de bois, mon apport principal. Je les charge pas trop, c’est pas trop physique, c’est répétitif et simple donc je peut me perdre dans mes pensées, et j’ai l’impression de vraiment apporter la vie dans mon champ (le bois est souvent rempli de vers de terres).

      J’aime beaucoup toute la partie pépinière. C’est la partie ou on donne la vie, et surtout la partie ou on a pas encore de problème de maladies ou de ravageurs

      J’aime bien le fait d’alterner les activités. Du fait de la diversité sur la ferme, il est rare que je fasse plus de 2-3h une activité. Ca permet de ne pas se lasser, et surtout de fatiguer des muscles différents à chaque fois.

      Je n’aime pas le fait que parfois, on peut mettre beaucoup de temps de travail sans résultat, sans que ça soit pour autant de notre faute (culture perdue à cause d’un ravageur, aléa climatique, …), mais j’accepte que ça fait partie du métier. Et j’aime encore moins rater une culture sur laquelle j’ai pas mal travaillé, juste parce que a un des derniers moment clé je n’ai pas eu le temps d’intervenir.

      J’aime surtout que mon métier ait un sens. Je touche ce que je produit, je sais pourquoi je travaille (pour nourrir bien une population locale), et j’ai l’impression de gagner honnêtement ma vie.

      Je n’aime pas faire trop de manutention. Notamment ranger les grosses récoltes (patates, courges) à la cave, et devoir les ressortir régulièrement (la cave ou je stocke est actuellement assez loin de mon endroit de distribution).

      Et étonnamment, je n’aime pas trop la récolte. Beaucoup de gens serait content de récolter le fruit de leur travail, mais pour moi, c’est souvent une étape ennuyeuse, il n’y a plus vraiment de challenge (ça ne va pas s’améliorer), c’est souvent assez physique, et c’est aussi là qu’on se rend compte des mauvaises surprises (bno, on est aussi surpris en bien ;) )

      A l’exception de la comptabilité, que je trouve intéréssante (même si c’est pas mal de travail) et très importante, ainsi que reprendre mes notes et réfléchir à la plannification, je n’aime pas le travail administratif. C’est toujours plus long que prévu, et on a pas l’impression d’avoir vraiment accompli quelque chose de concret à la fin

    • calimero289OP
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      ·
      11 months ago

      Je suis principalement tout seul sur la ferme, pour toute les activités, incluant la récolte. J’ai parfois de l’aide d’un·e stagiaire, ou de mes clients ou les parents.

      Contrairement à d’autres type d’agriculture moins diversifiés (grande culture, viticulture, légumiers, arboriculture,…) en maraîchage diversifié la récolte est étalée sur toute la saison, avec moins de gros moment de pointe (même si évidemment on récolte plus l’été). Donc pas forcément besoin de main d’œuvre en plus pour gérer ça. Je mettrai quand même deux exceptions : les patates de conservation et les courges sont 2 grosses récoltes ponctuelles, pour lesquelles je demande de l’aide à mes clients, notamment pour éviter trop de manutention tout seul pour moi sur une journée (600Kg pour les patates, entre 600kg et 1,2t pour les courges)

  • V0uges
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    ·
    11 months ago

    Es-tu enfant d’agriculteurs ou pas du tout ? Si oui, quel est l’avis de ta famille sur ce choix non traditionnel (tu veux pas de grande parcelle, pas de course à l’échalote aux aides pour avoir les dernières outillages et aides) ? Sinon, commment es-tu arrivé à devenir maraîcher ?

    • calimero289OP
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      11 months ago

      Je ne suis pas vraiment enfant d’agriculteur. Mon père, qui n’est pas du tout du milieu, s’était lancé en élevage quelque années dans les années 70, mais il avait du arreter au bout de quelques années (a l’époque, c’était pas très porteur d’être dans des petits modèles proche de la nature). Il m’en a assez peu parlé, et j’ai pas grandi dans ça du tout. On faisait néanmoins un petit potager à la maison (et j’étais le premier à raler de devoir me lever tôt l’été pour ramasser des haricots verts ^^)

      Etant étudiant, dans mon groupe d’amis on était pas mal axés écologie, et on dse disait qu’on ferait une ferme ensemble plus tard, mais évidemment, c’était plus une discussion autour d’une bière qu’un véritable projet. Néanmoins, j’aivais déja l’idée que je n’aller pas passer plus de quelques années à bosser derrière un bureau. J’ai donc fini mes études, travaillé 1 an en C.D.D, et profité de la fin de mon C.D.D et donc du chômage pour réfléchir sérieusement à la reconversion, aller travailler dans différentes fermes et voyager un peu. J’ai assez vite choisit des fermes en maraichage, car c’était pour moi un des domaines ou c’était le plus simple de se lancer sans héritage familial en terrain et outillages. J’ai ensuite fais 1 an de formation agricole, principalement pour obtenir un diplôme agricole qui permet d’avoir ce qu’on appelle la “capacité agricole”, qui est une des conditions pour toucher la plupart des aides à l’installation.

  • pseudo
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    11 months ago

    Merci pour le DMNQ !
    Je ne m’y connais pas du tout en maraîchage donc j’imagine que les questions me viendront plutôt au fur à mesure de tes réponses mais c’est quoi au juste un maraîcher non mécanisé ? Un maraîcher qui n’utilise pas de tracteur ?

    • calimero289OP
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      11 months ago

      Oui, un Maraicher qui n’utilise pas de tracteur. La diversité des techniques et types de fermes maraîchères, notamment sur les petites structures, est incroyables. Alors il est souvent difficile de trouver des termes génétiques pour définir des groupes.

      Ce que j’appelle non mécanismes, certaines appellent non-travail du sol (mais bon, en vrai quand je récolte mes patates, ou que je retisse une planche, je le travaille un peu le sol …), ou encore maraîchage sol vivant (dénomination à la mode, mais je trouve ça très pédant, ça implique que les collègues mécanise on un sol mort, alors qu’on peut être mécanisé et respecter son sol)

      • pseudo
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        11 months ago

        Je vois, merci.
        Quel genre d’outil es-tu amené à utiliser qu’un tracteur remplacerait ? Y a-t-il des choses que tu fais qu’on ne pourrait pas faire en maraîchage mécanisé et vice-versa ?

        • calimero289OP
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          11 months ago

          Certaines fermes sont légèrement mécanisé, et utilisent donc un motoculteur agricole (outil plus poussé que ce qu’on appelle communément un motoculteur, qui est en fait une motobineuse). Le tracteur est un outil incroyable, qui permet d’augmenter de beaucoup la capacité de travail. Mais le tracteur a un coût, ainsi que les différents outils attellés. Et donc pour compenser ce coût, il faut être plus grand. Donc on réduit le travail grâce au tracteur, mais on augmente la surface et donc le travail pour pouvoir se payer ce même tracteur (surtout que le tracteur n’accompli pas toutes les tâches !). Suivant comment on gère son modèle, l’équilibre n’est pas toujours en faveur du tracteur

          Dans mon cas, travailler sans tracteur me permet d’avoir moins de charges, et donc de pouvoir produire (et donc vendre) moins de légumes pour me payer. Ca me permet également d’avoir une ferme plus ergonomique. Un tracteur a souvent un empattement et des outils pour travailler sur des largeurs autour de 1,2m. Mais une planche de 1.2m c’est pas ergonomique, pour désherber au centre, il faut une allonge de 60cm, ce qui fait plier le dos trop loin. Chez moi, les planches font 80cm de large, c’est beaucoup plus reposant (et plus simple à enjamber). D’ailleurs, ceux qui font le choix du motoculteur le font souvent parce que un motoculteur agricole a des outils en 80cm. Je suis également beaucoup plus dense en plantation. Par exemple, je passe 3 à 4 lignes de poireaux sur 80cm, là ou en mécanisation, on passe généralement que 2 lignes, car on désherbe en binant avec le tracteur, qui n’est pas aussi précis qu’un désherbage manuel.

          Comem je travaille pas le sol, les outils que le tracteur replacerait serait surtout la brouette (je fais beaucoup d’apport, tout à la brouette, qui pourraient être fait avec une benette derrière un tracteur plus rapidement), tout ce qui est désherbage (mais je serait moins dense) et le rateau pour buter les planches (serait beaucoup plus simple et rapide avec une butteuse). Le tracteur peut également servir au transport de charges (notamment pour les récoltes).

          En maraichage mécanisé, on peut pas se permettre de passer autant de temps par m2 sur sa ferme, et donc de “chouchouter” autant ses légumes et surtout son sol, car on est forcément sur une plus grande surface. Et comme dit plus haut, on ne peut pas être aussi dense en plantation. Par contre à la main, je suis limité dans la quantité totale de légume que je peux produire, car si j’augmente trop ma surface, je n’ai vite plus le temps de préparer des des planches, ou désherber, qui sont des opérations beaucoup plus fastidieuses à la main que en mécanisé.

          Mais le sujet sur lequel je me limite le plus du fait de la non-mécanisation, c’est les engrais verts. Les engrais verts sont des cultures non commercialisées que l’on implante entre 2 cultures avec pour but d’améliorer le sol et d’éviter l’enherbement en couvrant le sol d’une culture que l’on sait facilement enlever. Le problème étant que les techniques pour enlever ces engrais verts à la fin sont souvent basées sur la mécanisation (souvent un léger travailler du sol entre autre, ou sinon un écrasement mécanique de la culture). Et ces techniques seraient très fastidieuses à transposer à la main, et je risquerait d’être au final embêté par cet engrais vert dont je n’arriverais pas à me débarrasser. Donc pour l’instant, outre le fait que j’enchaine les cultures pas mal (donc je laisse pas vraiment le temps aux adventices de pousser) et que je fais des gros apports de bois (donc j’enrichi le sol), j’utilise des bâches plastiques pour couvrir et éviter l’enherbement pendant l’inter-culture

          • pseudo
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            11 months ago

            C’est très intéressant. Est-ce que tu peux expliquer ce qu’est une planche ? Je commence à me faire une idée mais autant profiter de ta science (^_^)

            • calimero289OP
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              11 months ago

              Selon les fermes, il n’y a pas forcément la notion de planche. Certaines fermes travaillent plus en “lignes”. Par exemple, il vont travailler toute une parcelle, puis semer 3 lignes de carottes, puis 5 lignes d’oignons, etc… Ils laissent un peu de place pour passer les pieds entre les lignes, mais c’est pas forcément une largeur régulière.

              Quand on travaille sur planche, souvent de la largeur des outils quand on est mécanisé, on sème/plante sur une bande de largeur fixe, de part et d’autre de laquelle on a l’espace de passage pour passer les roues du tracteur (et passer à pied, on les appellent d’ailleurs les passe-pieds). Par exemple, de façon générale, un tracteur maraicher à des outils en 1.2m. Donc on va semer ou planter sur une bande (la planche) de 1.2m de large (fois la longueur de la parcelle), et de part et d’autre de laquelle il y aura les passages de roues du tracteur ; souvent on laisse un peu plus large que la largeur des roues du tracteur avant la planche suivante. On est pas forcément précis au cm près quand on roule avec le tracteur et ça serait con d’écraser des cultures) et puis faut pouvoir passer récolter (à pied avec une cagette, ou avec une brouette).

              Et dans ceux qui utilisent le principe des planches, on distingue les planches permanentes et les autres. Les planches permanentes, ça veut dire que la planche est toujours au même endroit d’une année sur l’autre (on retravaille toujours la même bande). A l’inverse, certains préfèrent retravailler toute la parcelle, et refaire des planches chaque année, qui sont pas forcément à l’endroit identique.

              Pour les fermes peu ou pas mécanisé, on est très largement sur des planches permanentes, car ça demanderait beaucoup d’effort de refaire des planches chaque année !

              • pseudo
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                11 months ago

                Euh… J’ai pas compris, dsl (^_^')
                C’est quoi la différence entre la planche et la ligne ? Et c’est quoi le travail à faire sur une nouvelle planche ?

                • Snoopy
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                  11 months ago

                  Je voulais revenir dessus et c’est chose faite. Je te propose une explication différente via des calculs. :)

                  Une parcelle contient plusieures planches, ça sert à faire la rotation en deplaçant ce motif/ces planche chaque année. Une planche c’est une zone de culture. Elle peut etre mixte ou non (poireaux+carotte ou salades seules). Les dimensions de ta planche sont définies par tes techniques de cultures, par tes outils :

                  • maraichage non mécanisé
                  • traction animal
                  • motoculteur
                  • tracteur

                  Prenons par exemple le maraichage non mécanisé. Tu vas enjamber tes planches, faire des écarts et utiliser tes bras. Tu vas aussi utiliser une grelinette. Donc on a établit que la planche fera 80cm de large et le passe-pied 45cm.

                  Après tu peux l’ajuster pour ton comfort selon si t’es grand ou petit. Entre chaque planche tu as le passe-pied, c’est une zone de circulation.

                  Dans ces planches, ces zones de cultures, tu vas avoir des lignes de plantation. C’est sur ces lignes qu’on va semer, repiquer, planter.

                  Pourquoi on fait ces lignes ?

                  Parce que chaque légumes à un besoin d’espace pour les ressources (eau, lumière) et l’aération pour éviter le développement de maladies, champignons. C’est aussi cette densité qui va limiter les adventices.

                  Prenons la salade, on va dire que son diamètre max est de 20 cm (en vrai plus mais par comfort de calcul on prendra 20). La largeur de la planche fait 80cm.

                  Donc 80/20= 4 lignes de plantations pour tes salades. Ce n’est pas finit.

                  Si tu plantes tes salades alignées horizontalement, elles vont manquer d’espace :

                  • @ @ @ @
                  • @ @ @ @
                  • @ @ @ @
                  • @ @ @ @

                  Nous allons donc les planter en quinconces :

                  • @ - @
                    • @ - @
                  • @ - @
                    • @ - @

                  Après, la planche fait 30m de long. Donc 300/20 = 15 plants de salades par ligne de 30m soit 15x4 = 60 plants de salades sur 1 planche.

                  Donc voilà ça te donne une idée d’à quoi sert une ligne. Après on prévoit un peu plus de semis pour obtenir tes plants, une marge de sécurité. 100 semis de salade par exemple.

                  Mais aussi il faut anticiper 1/3 de perte dans ta production de légume. En fait dans les 60 salades ya 60= salades prévu pour 1 panier par semaine+ 1/3 de salades par sécurité.

                  Plus clairement tu vas avoir des pertes sur 2 niveaux :

                  • de semis/plants
                  • de salades

                  Voilà pour les calculs.

                  Certains et certaines maraichères n’utilisent pas de planches. Nottament dans les serres pour optimiser l’espace et la production.

                  En serre, le rendement des récoltes d’un légume peut être doublé car c’est un microclimat (chaleur, arrosage(pluie)) que tu controles.

                  Donc tu peux utiliser uniquement des lignes et supprimer les passe-pieds pour utiliser toute la surface de ta serre.

  • V0uges
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    11 months ago

    Mince, j’avais d’autres questions : Ta conjointe travaille-t-elle en lien avec l’agriculture ou pas du tout ? Comme tu es sur une petite parcelle, es-tu situé dans un village ou totalement perdu loin de tout le monde càd meme pas dans un hameau ?

    • calimero289OP
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      11 months ago

      Ma conjointe ne travaille pas du tout en lien avec l’agriculture. Je lui ai posé la question au début du projet, savoir si ça l’intéresserait d’en faire partie, et pour elle c’était claire, c’est pas son truc ! Elle m’aide ponctuellement pour les grosses récoltes (patates, courges), régulièrement pour la pesée et la distribution, et c’est elle qui gère la plupart de la communication de la ferme (impression de flyers, site internet, charte graphique, …)

      On est à 2km du village, mais à 500m d’un hameau d’une vingtaine de maison et à 200m d’un hameau de 4-5 maisons, et il y a 2 maisons assez proches de chez nous. Donc on est pas complètement perdus. Mais la route est passante, on a tendance à prendre la voiture pour sortir de chez nous (quoique depuis qu’on a investit dans un triporteur, on le prend de plus en plus si c’est juste pour aller au village). Après, le village reste petit et les commerces limités. Pour l’épicerie bio, c’est 15min de route !

  • pousserapiere@lemmy.world
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    11 months ago

    Bonjour,

    Peux-tu donner des ordres de grandeurs sur les durées de mises en place du projet?

    Par exemple, combien de temps entre la décision initiale et les premières plantations ? Puis les premières récoltes? Puis les premiers bénéfices ?

    • calimero289OP
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      11 months ago

      Je remet la réponse au dessus ici :

      Etant étudiant, dans mon groupe d’amis on était pas mal axés écologie, et on dse disait qu’on ferait une ferme ensemble plus tard, mais évidemment, c’était plus une discussion autour d’une bière qu’un véritable projet. Néanmoins, j’aivais déja l’idée que je n’aller pas passer plus de quelques années à bosser derrière un bureau. J’ai donc fini mes études, travaillé 1 an en C.D.D, et profité de la fin de mon C.D.D et donc du chômage pour réfléchir sérieusement à la reconversion, aller travailler dans différentes fermes et voyager un peu. J’ai assez vite choisit des fermes en maraichage, car c’était pour moi un des domaines ou c’était le plus simple de se lancer sans héritage familial en terrain et outillages. J’ai ensuite fais 1 an de formation agricole, principalement pour obtenir un diplôme agricole qui permet d’avoir ce qu’on appelle la “capacité agricole”, qui est une des conditions pour toucher la plupart des aides à l’installation.

      Donc vague idée pendant quelques années d’étude et 1 an de travail, puis 1 an de reflexion et découverte du métier notamment par bénévolat dans des fermes, puis 1 an de formation agricole puis installation automne 2019, pour première production en mai 2020

    • calimero289OP
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      11 months ago

      Je précise, je suis dans le Lot-et-Garonne comme climat, en plaine

  • calimero289OP
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    11 months ago

    Je poste ici les questions posées par @oce@jlai.lu sur le post ou j’avais proposé de faire le DMN.

    Personnellement je suis très intéressé par les preuves scientifiques et la réalité du terrain pour comparer agriculture traditionnelle/raisonnée/bio etc. au-delà des raccourcis de l’écologie des croyances que je résume en: la nature c’est bien la technologie c’est mal. En particulier sur les sujets pas assez abordés parce que considérés à tord comme évident à cause nos croyances : le bio est-il meilleur pour la santé (agriculteur et consommateurs)? le bio a-t-il une moindre emprunte carbone? le bio est-il meilleur pour la biodiversité? Plus prosaïquement, le bio est-il économiquement viable pour l’agricultureur s’il est vendu à un prix accessible à la classe moyenne et/ou populaire ? (On peut remplacer bio par tout autre système)

    • calimero289OP
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      11 months ago

      Alors oui, il y a souvent des raccourcis (d’un coté comme de l’autre).

      Je ne suis pas un scientifique, donc je peux plus donner mon avis en tant qu’agriculteur. Mais je pense qu’il y a déja un certains nombre d’études sur le sujet. L’idéal serait de trouver une méta analyse des études existantes sur le sujet.

      Le “bio” est également très vaste. Le label AB est un label qui autorise un certains nombre de produits, et on peut parfaitement conduire une exploitation agricole en AB comme on le ferai en conventionnel, en appliquant les produits indiqués. Il y aura évidemment moins de choix dans les produits (disont pour faire simple que si substances existent pour traiter un ravageur particulier sur un légume, seule la moins nocive sera autorisée en bio), et ceux disponible demanderont plus de précisions, et/ou seront moins efficaces. Donc au niveau reflexion sur le système agricole, le label ne veux pas forcément tout dire. Mais il écarte déja l’utilisation de pas mal de substances vraiment dangereuses (pour le consommateur, l’agriculteur, mais surtout la nature et notamment les cours d’eau).

      Pour moi il y a déja pas mal d’études qui ont montré l’impact des produits utilisés en agriculture sur les consommateurs. Les produits bio ont probablement aussi un impact, mais on en utilise moins, et ils sont moins nocifs, y compris pour la biodiversité.

      Pour la technologie, le label bio n’est absolument pas anti technologique. Je dirais même plus que au contraire, la restriction des produits pousse à une plus grande technicité pour pouvoir les utiliser de façon plus précise, ou pour pouvoir s’en passer.

      Par contre, personnellement je considère effectivement qu’il faut se méfier des promesses de la technologie. Je ne rejette pas toute la technologie (mon programmateur automatisé d’irrigation est un des objets les plus importants de ma ferme), mais on ne compare pas assez le coût de la technologie par rapport à la valeur d’une production agricole. Typiquement, on a mécanisé l’agriculture en promettant des hausses de rendements, et surtout que un.e seul.e agriculteur.ice puisse s’occuper de plus de surface, donc produire plus de produits. Mais pour rembourser l’investissement que représente la mécanisation, faut s’agrandir. Et après, on est trop grand pour les machines qu’on a, donc on investit de nouveau pour des machines plus grandes, qui à leur tour demandes plus de surface pour être rentabilisé, … etc. On peut donc vite se retrouver dans un système qui demande la croissance infinie, ce qui n’est pas réalisable dans aucun monde (il y a toujours des contraintes à un moment).

      Ce qui se passe en réalité, c’est que du coup les fermes moyennes qui n’ont pas les moyens de s’agrandir disparaisse, au profit de quelques giga-fermes, qui ne sont pas forcément plus rentables, mais qui sont plus influentes et arrivent à détourner une majorités des aides vers elles. A l’opposé du spectre, quelques très petites fermes comme moi tirent leur épingle du jeu en prenant le problème à l’envers : pour se payer plus, au lieu de produire plus, on va dépenser moins pour produire autant.

      Pour ce qui est de l’emprunte carbone, en collègue chercheur m’avait parlé d’une étude (faudrait la retrouver) qui avait comparé l’emprunte carbonne du bio importé de Pologne par rapport à acheter à un producteur conventionnel local. Et au final, le bio importé de Pologne avait une moins grande empreinte carbone car même si il fallait transporter le produit final, il y avait énormément moins de produits phytosanitaire à fabriquer et transporter jusqu’à l’exploitation. Ca fait réfléchir.

      Pour la rentabilité. J’ai donné les chiffres de mon exploitation dans d’autres commentaires. Je rajouterai ici que les paniers à 15€ contienent en moyenne entre 5 et 6kg de légumes, ce qui fait moins de 3€/kg de légumes. Dans mes abonnés, ça va de gens qui possèdent plusieurs entreprises et un chateau à retraités au RSA. J’envoie un SMS avant d’encaisser les chèques pour prévenir mes clients, parce que je sais que j’en aurais au moins 3 ou 4 qui vont me demander d’attendre un peu. Donc je considère que je suis accessible, d’autant plus qu’avec l’inflation de l’énergie, le prix des légumes conventionnels du supermarché son en train de rattraper les miens au galop !

      En revenant sur le bio, ce qui me chiffonne, c’est que c’est sur moi, qui m’évertue à faire “mieux” que le conventionnel, que repose la charge. C’est moi qui paye la certification, doit passer du temps à rassembler les papiers et me soumettre au contrôle. Par contre en face, tu peux faire vraiment n’importe quoi (les rares normes existantes sont assez peu controlées en vrai) sans aucun problème. Quand on voit les problèmes actuel engendré sur les ecosystèmes (et je parle pas de sauver 3 ours polaires, je parle de 1/4 des captages d’eau potables qui sont abandonnés car pollués par l’agriculture, et ça ne fait qu’augmenter !), pour moi le label AB, qui est déja très laxiste, devrait être une exigence minimum dans l’agriculture.

      Mais pour ça, il faudrait changer de modèle, remettre des frontières aux produits pour interdire d’importer des produits qui ne suivent pas les mêmes normes que les produits locaux. Et pour les histoires de coûts, c’est de toute façon un faux argument. On paye tous, en tant que citoyen, les coûts cachés de l’agriculture conventionnelle, via nos impôts (nettoyage des algues vertes sur les plages bretonnes, traitement des polluants dans les cours d’eaux, nombreux problèmes de santés liées aux pesticides …), sans compter que le modèle actuel est grandement déficitaire. Les aides PAC couvre non seulement les revenus de beaucoup d’agriculteurs, elles compensent en plus le déficit d’exploitation d’un grand nombre de ferme. Par exemple pour les éleveurs, en moyenne, ça nous couterait moins cher en tant que société de leur dire de rester tranquillement assis chez eux, et qu’on les paient à rien faire (on pourrait même les payer plus que ça serait encore rentable !). Et ça, c’est la vrai violence du monde agricole. Un monde ou beaucoup travaille 80h/semaine pour au final vivre totalement assisté, en sachant que leur travail a une valeur négative ! (pour les chiffres, petit apercu ici : https://www.reussir.fr/aides-pac-et-revenu-des-agriculteurs-les-dix-realites-avoir-en-tete)

      Je suis contre tout système d’aide agricole (outre les aides à l’investissement initiale, nécéssaire pour niveler les différences de richesses au départ). Et oui je touche pas mal d’aides, mais c’est parce que le système est fait comme ça, donc je ne vais pas m’assoir sur les aides par défi. Mais si je pouvais, je changerais tout ce système. Pour moi, il faut supprimer la PAC, avoir un niveau d’exigence minimal du niveau du label AB, et obliger tout produit qui rentre sur le territoire à s’y conformer. Et oui, le coût des produits agricoles vont beaucoup augmenter. Donc comment vont faire les classes populaires et moyennes pour y accéder ?! Ben ça tombe bien, on vient d’économiser 10 milliards de PAC (annuellement pour la france), dont on peux se servir pour aider à la consommation. Mais pendant ce temps là, l’agriculteur vivra vraiment de son travail. Une autre piste aussi, c’est que les gens vont devoir réapprendre à dépenser plus pour se nourrir. En 1950, on était à 50% de part du budget pour la nourrirure, dans les années 60, 25% (pas mal de gens sont devenus locataires, donc le budget principal est devenu le loyer), et on est maintenant autour de 8%. 8% des dépenses pour un besoin fondamental qu’est manger, c’est ridicule. Il faudrait donc rerépartir les dépenses. Et là aussi on peut agir en tant que société, notamment sur le loyer, qui est un gros poste de dépenses, notamment pour les revenus modestes. On peut donc réfléchir à un plafonnement plus stricte du loyer, ou même plus globalement une meilleure distribution des richesses (Bernard Arnault est à la tête de plus de 150 milliards d’euros, soit 40 ans d’abonnement à mes paniers pour plus de 6 millions de foyers !)

      Bref, comme pour beaucoup de choses, pour changer un pan de la société il va falloir en changer d’autres.

      P.S : On notera que la même technique du doute, employé par Phillip Morris et consorts dans le domaine de la clope, est extrêmement bien utilisé pour mettre en doute le bio. L’idée en gros, c’est de financer quelques études qui disent qu’en fait le bio c’est pas si bien, ou que c’est pas mieux pour la santé, etc… Et même si 1000 études en face disent le contraire, on sème quand même le doute dans l’esprit des gens …