• Jomn
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    1 year ago

    Le classement de Shanghai est une catastrophe. Ça n’est pas du tout adapté au modèle universitaire français, et il favorise clairement les universités anglo-saxonnes.

    Les politiques (et présidents d’université, qui sont aussi des politiques à ce niveau) ne regardent que ce classement et à cause de lui on se retrouve avec des décisions absurdes.

  • Camus (il, lui)OP
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    1 year ago

    Ca m’a toujours paru un peu pipeau ces classements, mais si quelqu’un du milieu pour confi/infirmer?

    • Ziggurat@sh.itjust.works
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      1 year ago

      Le classement de Shanghai, c’est en gros l’université qui publie le plus de publi (c’est un peu plus compliqué mais…) Pas celle qui a le meilleur enseignement, pas celle dont les diplômés font les plus belles carrières, Mais un classement basé sur ce que produisent les chercheurs de l’université. Donc si tu mets pas les pieds dans un labo (pr exemple école d’ingé ou de commerce) ce classement ne te concerne pas.

      Un truc pour monter dans le classement, c’est de faire des grosses universités plutôt que des petites, de ce côté là, la France a bien optimisé (et c’est probablement pratique niveau comptable aussi). Un point faible de la France ce sont les UMR qui sont à la fois CNRS et université donc qui compte pas où à moitié pour leurs universités

      À partir du moment où on comprend ce que ça mesure et les limites, c’est un classement qui a le mérite d’exister. Par contre ça pousse aussi à la publi rapide et bâclée, ce qui aurait été un mémoire de Master moyen doit maintenant etre publié meme dans une petite revue, ça fait des points. Bref comme toute évaluation tu peux optimiser pour gagner des points et évidemment ça plaît en haut lieu

      • flyos
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        1 year ago

        Il y a aussi un poids énorme sur les Prix Nobel et Médaille Fields. Ça a tiré l’ENS pendant des années (qui a beaucoup de médaillés Fields), et donc a réussi à apparaître dans le top 100 malgré sa toute petite taille à l’époque où elle n’était pas comptabilisée dans PSL.

    • poudlardo
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      1 year ago

      Je mets quelques extraits d’un article que j’ai lu sur Le Monde à ce sujet

      […] quelle est la vision du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche que véhicule le classement de Shanghaï ? Lorsqu’il a été conçu, à la demande du gouvernement chinois, le palmarès n’avait qu’un objectif : accélérer la modernisation des universités du pays en y calquant les caractéristiques des grandes universités nord-américaines de l’Ivy League, Harvard en tête. On est donc très loin du modèle français, où, selon le code de l’éducation, l’université participe d’un service public de l’enseignement supérieur.

      Et un peu plus loin :

      En imposant arbitrairement ses critères – fondés essentiellement sur le nombre de publications scientifiques en langue anglaise, de prix Nobel et de médailles Fields –, le classement de Shanghaï a défini, hors de tout débat démocratique, une vision normative de ce qu’est une « bonne » université. La recherche qui y est conduite doit être efficace économiquement et permettre un retour sur investissement. « Il ne peut donc y avoir ni usagers ni service public, ce qui constitue un déni de réalité, en tout cas pour le cas français », relevait le sociologue Fabien Eloire dans un article consacré au palmarès, en 2010. Est-il « vraiment raisonnable et sérieux de chercher à modifier en profondeur le système universitaire français pour que quelques universités d’élite soient en mesure de monter dans ce classement ? », questionnait le professeur à l’université de Lille. Derrière cet effacement des spécificités nationales, « une nouvelle rhétorique institutionnelle » s’est mise en place autour de l’« économie de la connaissance ». « On ne parle plus de “l’acquisition du savoir”, trop marquée par une certaine gratuité, mais de “l’acquisition de compétences”, efficaces, directement orientées, adaptatives, plus en phase avec le discours économique et managérial », concluait le chercheur.