• poudlardo
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    1 year ago

    Je mets quelques extraits d’un article que j’ai lu sur Le Monde à ce sujet

    […] quelle est la vision du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche que véhicule le classement de Shanghaï ? Lorsqu’il a été conçu, à la demande du gouvernement chinois, le palmarès n’avait qu’un objectif : accélérer la modernisation des universités du pays en y calquant les caractéristiques des grandes universités nord-américaines de l’Ivy League, Harvard en tête. On est donc très loin du modèle français, où, selon le code de l’éducation, l’université participe d’un service public de l’enseignement supérieur.

    Et un peu plus loin :

    En imposant arbitrairement ses critères – fondés essentiellement sur le nombre de publications scientifiques en langue anglaise, de prix Nobel et de médailles Fields –, le classement de Shanghaï a défini, hors de tout débat démocratique, une vision normative de ce qu’est une « bonne » université. La recherche qui y est conduite doit être efficace économiquement et permettre un retour sur investissement. « Il ne peut donc y avoir ni usagers ni service public, ce qui constitue un déni de réalité, en tout cas pour le cas français », relevait le sociologue Fabien Eloire dans un article consacré au palmarès, en 2010. Est-il « vraiment raisonnable et sérieux de chercher à modifier en profondeur le système universitaire français pour que quelques universités d’élite soient en mesure de monter dans ce classement ? », questionnait le professeur à l’université de Lille. Derrière cet effacement des spécificités nationales, « une nouvelle rhétorique institutionnelle » s’est mise en place autour de l’« économie de la connaissance ». « On ne parle plus de “l’acquisition du savoir”, trop marquée par une certaine gratuité, mais de “l’acquisition de compétences”, efficaces, directement orientées, adaptatives, plus en phase avec le discours économique et managérial », concluait le chercheur.