Si ça se confirmait (on va attendre de voir, avant de réclamer des têtes), il semblerait que nous ne pourrons (très bientôt) plus télécharger nos ebooks sur ordi pour les transférer par USB : Amazon’s killing a feature that let you download and backup Kindle books (merci linuxfr.org).
Ça change quoi? Ça change que vous ne pourrez plus les archiver (edit: plus aussi facilement, car ils supprimeraient la seule façon ‘officielle’ et simple de le faire, mais ça restera possible pour les bidouilleurs) sur le support de votre choix (genre une clé USB, un DD externe,…) et que Amazon pourra à nouveau décider de les supprimer de votre liseuse, comme elle l’a déjà fait par le passé.
Ça ne me concerne plus vraiment personnellement car ça fait bien plus d’un an que je n’ai plus acheté un seul ebook sur Amazon (et que la montagne d’ebooks que j’ai acheté chez eux est à l’abri de ce genre de caprice), mais ça me semble intéressant à partager comme info.
Ça me confirme aussi dans mon choix de me barrer loin, le plus loin possible, des grosses librairies en ligne et revenir au livre papier, quand c’est encore possible.
D’ailleurs, si ça vous intéresse et que vous avez pas peur de vous farcir la prose d’un Frenchie qui écrit in English, j’explique plus en détails mes motivations sur mon blog perso. Le lien est dans mon profil Lemmy.
Par contre et c’est malheureusement toujours le cas, en tant qu’auteur indépendant Amazon KDP représente 80% du chiffre d’affaire. Notamment avec le Kindle unlimited où tu est payé au page read.
Ca fait ultra chier, je suis anti Amazon, mais c’est pas dans l’édition normale que tu peux payer ton loyer, pour la vaste majorité des auteurs dans l’édition française c’est à peine de l’argent de poche et seuls quelques élus peuvent vivre de leur plume (en général ceux dont tu va entendre le nom dans les médias mainstream). Le stéréotype de l’Artiste sans le sous qui écrit par besoin viscéral c’est des conneries, on est en 2025 avec des charges de 2025 et la littérature est un business comme un autre.
Un auto publié Amazon qui gère son truc comme un business peut se faire des CA allant de 50k+ à presque 500k annuel pour les plus prolifiques (attention c’est énormément de travail et pas une recette pour gagner de l’argent facile hein).
Il faut donc diversifier les sources de revenus et ce qui devient aujourd’hui un pourcentage de plus en plus élevé de CA c’est les audio-book, vendus sur… audible… Donc encore et toujours Amazon.
Tant que la majorité des lecteurs seront sur Amazon rien ne changera. Les rares alternatives qui fonctionnent plus ou moins sont Google, Apple et Rakuten/truc de la Fnac, voir le direct selling avec les éventuels problèmes de ça apporte, mais tout ça réuni va peut-être faire 30% du CA dans le meilleur des cas. Si, il y a peut-être bookbub qui fonctionne bien mais c’est assez ponctuel.
Donc la conclusion n’est pas très glop:
PS: Par contre je suis curieux de voir techniquement ce que ça va donner et comment on arrivera à néanmoins sauver les éventuels fichier kindle pour enlever le DRM et les ranger dans Calibre.
Là où ça devient désespérant à mon avis c’est que une bonne partie de ses auteurs indépendants sont déjà poussés vers la porte de sortie par Amazon, qu’ils le réalisent déjà ou non.
Du moins, c’est la conclusion à laquelle j’aurais peut-être et très hypothétiquement bien pu arriver moi-même, il y a quelques années de ça, s’il s’était trouvé que j’avais été un de ces auteurs KDP/KU dont tu parles. Et si ça avait été le cas, j’aurais sans doute râlé devant l’insistance d’Amazon à pubier toujours plus (et sans aucun souci de qualité). Car je suis râleur, mais je suis aussi méfiant et et il aurait alors été possible que je me sois rendu compte que c’était un job sans avenir (à la même époque, l’IA aurait pu commencer à pointer le bout de son très hypothétique museau, mais ça aurait été bien théorique et ça se serait fait bien avant ChatGPT). Et je me serais alors dit qu’il y avait urgence à chercher une autre source de revenus que dans cette course de plus en plus frénétique. Course d’où seule la machine (intelligente, à ce qu’on dit) sortira gagnante. Et Amazon, bien sûr.
Mais ça, c’est une autre discussion que celle du transfert par USB de nos ebooks.
Ite, missa est, alors.
Car je ne crois pas que ça changera, bien au contraire.
Pourquoi ils iraient lire ailleurs ces lecteurs ? Ça marche bien Amazon, c’est facile et c’est pas cher. En plus de ça, ces lecteurs y trouvent exactement le type de littérature qu’ils sont persuadés de vouloir lire.
Ça fait 20 ans que Amazon (pas que elle, mais elle incarne parfaitement ce travail de sape) s’est attaquée à la littérature en tant que création artistique pour en faire une marchandise exactement comme les autres, et pour faire du livre un objet comme les autres (payer l’auteur à la page lue comme tu le signalais, et pas cher). Et elle y parvient plutôt bien… malgré la tentative de résistance de l’exception culturelle ici en France, mais pour encore combien de temps face au rouleau compresseur marchand ? Je me fais pas d’illusions.
Tu penses qu’il y a une invasion de contenus LLM basse qualité qui pousse les auteurs vers la sortie ?
Ça ne m’étonnerait pas vraiment ceci dit, mais je n’ai plus vraiment traîné dans les cercles d’auteurs KU depuis quelques années donc je ne sais pas ce qu’ils racontent.
Mais en voyant ce qu’il se passe sur Facebook (l’invasion du contenu IA généré pour toucher du fric sur le nombre de vues, c’est devenu un métier) je me dit que c’est pas déconnant en effet.
C’est même logique que certains se disent qu’ils peuvent publier un livre sans travailler, mais j’ai quand même bon espoir que ces pseudos livres soient rapidement mal notés et disparaissent tout en bas des listes.
PS: Pour la blague j’ai essayé d’écrire en LLM spécialisée littérature. Écrire ce qui se vend le plus et que je refuse de faire, du cul ! (De la littérature érotique). Bah, bof. C’est possible mais je dois quand même re écrire et faire au moins 50% du boulot pour arriver à un produit convenable (j’ai pas dit bien, j’ai dit convenable). Du coup c’est trop de travail et j’ai pas envie d’écrire du reverse harem werewolf porn, donc c’est pas demain que les auteurs seront remplacés. Par contre l’IA fait un bon bêta lecteur pour recevoir des feedbacks.
DeDRM / Calibre : c’est devenu compliqué, il faut télécharger une ancienne version du logiciel de gestion du kindle pour windows, qui va exiger une mise à jour qu’il faut arriver à refuser pour pouvoir récupérer ses bouquins dans un format moins bien protégé qu’avec les dernières versions… Je doute que sur w11 ça passe.
plus d’info ici >> https://nerdschalk.com/remove-drm-kindle-books-de-drm/
J’ai moi aussi arrêté amazon (au moment du covid, dégoûté par l’explosion de la vente en ligne de merdes “indispensables”). Récupérer tout mes bouquins ne fut pas simple donc. Un truc à chier également c’est que amazon applique les DRM partout, même à des auteurs de chez TOR par exemple qui vend sans DRM. Pareil pour audible, tout est derrière du DRM. Ma recommandation aujourd’hui si vous avez une kindle: ne remettez pas à demain, tentez immédiatement de reprendre possession de vos tomes pour pouvoir les conserver, les transférer, les lire partout. Y compris sur votre kindle, lol.
Kobo vend sans DRM les publications qui n’en ont pas, mais quand c’est possible j’aime bien acheter directement à l’éditeur si pas l’auteur.
Pour en venir au corps de ton propos, sur Mastodon je vois plein d’auteurs qui ne sont que sur amazon, visiblement en auto-publication. Ça faich’ parce que parfois j’aimerais bien les soutenir mais comme le DRM amazon est de plus en plus performant et une vraie purge à contourner, eh, tant pis. Je vérifie si l’auteur a pas par hasard un site perso ou quoi mais c’est rare qu’ils vendent directement.
Merci pour l’info, je me souviens effectivement de cette histoire de vieille version du logiciel kindle mais ça fait quelques années que je n’ai pas regardé ce que fait DeDRM.
Et pour les auteurs oui c’est exactement ça, par contre je trouve ce que tu dis néanmoins encourageant car publier sur Kobo (ou autre) en parallèle de kindle c’est super facile et rapide. Du coup si on sait que des lecteurs anti Amazon vont chercher une alternative, ça pousse à faire ce mini effort pour publier en multi plateforme.
La vente en direct est souvent évitée car si il y a un problème (Mme Michu qui n’arrive pas mettre le ePub sur sa kindle ou un problème d’expédition pour une version papier) les emails de support tombent dans ta boite mail, et c’est du boulot qui prend du temps sur l’écriture.