Dans l’épisode précédent…

J’avais déjà partagé quelques détails de cette séquence, donc ceux qui avaient vu les “trailers” connaissent déjà rapidement la trame narrative :

Le process de recrutement étant complété, j’attendais avec impatience la promesse d’embauche. On s’était rencontrés début mai en milieu de semaine de pont, et il était prévu que je commence début juin. Un peu short pour trouver un logement dans une métropole de France, où le marché de l’immobilier est assez tendu, mais j’avais confiance en mes ressources.

Le mardi suivant je me dis que je vais les relancer, après tout je n’ai besoin que de ce document pour être certain d’avoir un toit sur ma tête, ça ne fait pas de mal.

La personne chargée de RH me rappelle, et m’informe que les dirigeants sont en déplacement dans un dom tom, il y a peu de réseau là bas donc c’est compliqué, mais j’aurai une réponse la semaine suivante. Soit. Je ne sais pas pourquoi on aurait besoin des dirigeants pour une signature, mais comme vous vous le rappelez, l’organisation est très verticale…

La semaine passe. Pas de nouvelles, cette fois ci je rappelle le siège. La personne RH est au téléphone, les dirigeants sont tombés très malades, et ne sont pas joignables pour l’instant, mais la semaine prochaine ça sera bon. Là je commence un peu à rire jaune, parce que l’excuse suivante je la connais c’est le chien qui a mangé le stylo pour signer.

Mais en même temps, les imprévus ça arrive, je rappelle juste que je dois trouver un logement dans deux semaines. Je commence à me dire qu’il faut qu’on décale la date d’embauche. Le stress monte parce que là par contre ça fait trop court à mon goût, je dois hypothétiquement visiter des apparts cette semaine, emménager la semaine suivante, alors que je n’ai aucune preuve d’être réellement embauché.

Entre temps j’étais déjà en contact avec mes futur e.s collègues, pour l’organisation de notre pôle, répartition des tâches, etc. Il y avait un réel effort d’intégration malgré la situation.

Lundi, une semaine avant la date supposée d’embauche, j’envoie un mail assez salé qui récapitule la situation et pour demander ce qu’il en est, je met en copie les dirigeants. Je demande aussi à quelle heure je suis censé commencer, car pour rappel j’ai été super nul à l’entretien, je ne connais même pas les horaires… Je reçois un appel de la personne RH : désolé on a eu des problèmes, on vous propose de décaler la date d’embauche à mi Juin. Ouf, ça me donne deux semaines de rab.

Puis une interaction assez lunaire, on me pose la question suivante, assez sèchement :

• “Qui vous a dit qu’ils étaient injoignable ?”
• “C’est vous Madame/Monsieur RH, vous m’aviez dit que les dirigeants étaient malades et injoignables”
• “Ah non non pas du tout ils sont toujours joignables, ils étaient juste pas disponibles à ce moment là blablabla…”

C’est la première fois qu’on essaie de me gaslight professionnellement, je sais très bien ce que j’ai entendu. Et en plus c’est une drôle d’excuse, ils sont disponibles ou pas finalement ? J’ai juste besoin d’un papier signé, ça commence à bien faire ce va et vient…

Début juin je reçois ENFIN cette fichue promesse d’embauche, le salaire est bon pour un temps plein, mais… Elle mentionne que je travaillerai 218 jours par an, étrange, et surtout que mon lieu de travail changera d’ici 6 à 12 mois, pour aller dans un DOM TOM tel est mon souhait professionnel, et que les frais seront à ma charge.

Là par contre je me dois de les reprendre, non seulement je dois engager des frais pour déménager dans la ville de leur siège 1, attendre ma copine pour qu’elle trouve un boulot dans cette ville, et me rejoigne, je devrai alors demander à ma moitié, à la fin de l’année, de quitter cette ville et son potentiel futur job pour aller en outre mer, c’est pas sérieux, d’autant plus que pour toute mutation, leur convention collective mentionne que les frais de déménagement sont entièrement pris en charge par l’employeur. En effet, y ayant travaillé dans le passé, je veux retourner dans ce DOM TOM précis, mais c’est un souhait perso qui coïncide avec le siège 2 de cette entreprise, pas un objectif pro…

La personne RH répond et retire la mention du changement de lieu de travail : “par contre nous ne procédons jamais à des mutations comme dans l’article que vous citez et ne pouvons prendre en charge votre déménagement à ville 1” ben oui forcément, mais on parle de ville 2 là…

Jusque là je suis gagnant pour la négociation car ce sera selon mes termes que je déménagerai. Mais quand même, il a fallu un mois à réclamer chaque semaine pour obtenir ce papier, je me dis “s’il y a de tels dysfonctionnements avant même que je sois embauché, qu’est-ce que ça va être après…”

Un soir avant de prendre une douche je jette une pièce pour savoir si j’accepte la promesse d’embauche ou non. En réalité je ne joue jamais mon futur à la chance, mais lorsque que la pièce est dans les airs, je sais au fond de moi ce que je veux vraiment, j’ai piqué ça à Harvey Dent dans The Dark Knight je crois…

Finalement je n’écouterai pas mon instinct, après tout il y a une période d’essai, le salaire est bon pour un temps plein, la convention collective est franchement avantageuse, la mutuelle d’entreprise est une des meilleures… je peux me permettre au moins 3 mois et évaluer si le job est pour moi. J’ai trouvé un appart à 15m à pieds du siège.

La veille d’embauche je ne sais toujours pas à quelle heure je commence. Et oui, je n’ai jamais eu de réponse à ma question, malgré l’avoir posée dans deux mails différents, je me dis que je viendrai à 9h, pour laisser le temps à tout le monde de s’installer à leur poste avant de devoir m’accueillir. Le matin même ma copine venue pour le weekend repart chez elle en train, je m’avance dans la rue de l’entreprise, j’ouvre leur porte, et la suite vous sera racontée demain 😝