Le sphinx tête-de-mort (Acherontia atropos) n’est pas un papillon comme les autres. Son corps aérodynamique, associé à une musculature vigoureuse qui commande des ailes de grande envergure, en fait l’un des plus rapides et lui permet de parcourir des milliers de kilomètres, soit bien plus que la plupart des lépidoptères.
Son alimentation n’est pas ordinaire non plus. Très friand de miel, le sphinx tête-de-mort n’hésite pas à pénétrer dans les ruches pour ingérer des quantités de miel parfois supérieures à son propre poids. Car sa trompe, courte et robuste (contrairement à celles de ses congénères), lui permet d’aspirer avec force le miel, un produit bien plus visqueux que le nectar.
En outre, une membrane interne de la trompe fonctionne comme une valve pour faciliter la déglutition.
Plus insolite encore : l’Acherontia atropos est capables d’émettre un cri, une rareté dans le monde des insectes. Le son est double : d’abord, l’air aspiré fait vibrer une membrane située dans la trompe, puis ladite membrane s’ouvre pour expulser l’air. Un peu comme les mouvements de compression et d’expansion d’un accordéon, en plus rapide : le cycle dure 0,2 seconde.
Mais à quoi sert ce cri ? Sans doute à empêcher l’attaque des abeilles, le son émis ressemblant au bourdonnement de la reine. Nombre d’entomologistes pensent que la production de ce son est due au système d’ingestion.
Comme cela s’est produit maintes fois dans l’évolution, une structure sélectionnée pour résoudre un problème acquiert une autre fonction. Ici, la musculature céphalique créée pour engloutir le miel constitue une parfaite pompe à air.
Grâce à ma lecture de Dracula, je peux ajouter les informations suivantes :
Ce funèbre symbole, joint au cri plaintif que ce papillon nocturne émet lorsqu’il est effrayé, ont quelquefois jeté la terreur dans des populations entières. L’apparition de ce papillon dans certaines contrées ayant coïncidé avec l’invasion d’une maladie épidémique, on crut voir dans ce lugubre sylphe des nuits le messager de la mort, car il en portait la livrée. L’ Acherontia atropos joue un grand rôle dans les croyances superstitieuses qui courent les campagnes de la vieille Angleterre. On entend dire, dans les veillées champêtres, que ce farouche habitant des airs est en rapport avec les sorcières, et qu’il va murmurant à leur oreille, de sa voix triste et plaintive, le nom de la personne que la mort doit bientôt emporter.
Par quel fatal préjugé cet innocent insecte est-il ainsi voué à l’anathème ? Pourquoi la superstition des campagnes veut-elle l’associer au principe du mal ? Malgré sa noire livrée, l’ Atropos ne vient pas des sombres bords; ce n’est pas un envoyé de la mort, un messager de la tristesse et du deuil. Comme les papillons qui font briller au soleil leurs couleurs diaprées, il vient du sein béni de l’auteur de la nature : il remonte aux sources divines et communes de la vie. Il ne nous apporte pas des nouvelles d’un autre monde ; il nous apprend, au contraire, que la nature sait peupler toutes les heures; qu’elle a voulu, pour consoler leur tristesse, accorder au crépuscule et à la nuit ces mêmes sylphes ailés qui font la joie et l’ornement des heures de la lumière et du jour.
Les Insectes, par Louis Figuier, éd. Hachette, 1875.
En Transylvanie, on pense que beaucoup de gens peuvent projeter leur âme sous la forme d’un papillon. À Valcea, les âmes des vampires seraient incarnées par des papillons têtes de mort, qui, lorsqu’ils sont capturés, doivent être empalés sur une épingle et fixés à un mur pour les empêcher de voleter plus loin.
Un lien avec ton pseudo ?
https://www.nationalgeographic.fr/animaux/le-secret-du-sphinx-tete-de-mort
Ah non. Je t’assure rien à voir.
Aucun lien avec mon pseudo. Je l’ai trouvé par terre sur la route d’un parking. Je l’ai mis dans un buisson.
Effectivement, il poussait des petits “cris” qui m’ont surpris. Je pensais que c’était des vibrations d’ailes.
On le retrouve sur l’affiche du “silence des agneaux”, ce qui l’a rendu célèbre.
Grâce à ma lecture de Dracula, je peux ajouter les informations suivantes :
Les Insectes, par Louis Figuier, éd. Hachette, 1875.
“The Vampire in Roumania”, Agnes Murgoci in Folklore , Vol. 37, No. 4 (Dec. 31, 1926), pp. 320-349