Alors que l'Assemblée nationale s’est prononcée pour la loi Garot qui vise à réguler l’installation des médecins, les associations d’étudiants de médecine, opposées au projet, appellent à la grève.
Une loi pour lutter contre les déserts médicaux mais qui représenterait un “danger”
Les quatre organisations partagent une conviction : “la coercition n’est pas une solution !”, écrivent-elles dans leur communiqué du 8 avril.
Alors que la loi doit lutter contre les déserts médicaux, les étudiants en médecine s’opposent à cette contrainte, qui représente, selon eux, “un triple danger” :
"dans la lutte contre les déserts médicaux, à l’heure où le problème n’est pas la répartition des médecins sur le territoire [mais] le nombre ;
pour les patients et le système de santé, alors que plus de 4.580 communes ne pourraient plus accueillir de médecins supplémentaires, quand bien même ces territoires manqueraient cruellement de médecins [sans être reconnus comme déserts médicaux] ;
pour l’attractivité de la médecine ambulatoire, à l’heure où d’autres modalités d’exercices prospèrent et éloignent les jeunes médecins de la médecine ambulatoire."
Que propose le projet de loi Garot ?
La proposition de loi transpartisane du député socialiste Guillaume Garot a été déposée le 13 février à l’Assemblée nationale.
Son article 1 vise à “flécher l’installation des médecins – généralistes et spécialistes – vers les zones où l’offre de soins est insuffisante”. Pour les zones mieux dotées, l’autorisation ne serait délivrée par l’ARS qu’en cas de départ d’un professionnel de la même spécialité.
Par ailleurs, l’article 3 prévoit la mise en place d’une première année d’accès aux études de santé dans chaque département. Une mesure qui semble utile sur le fond, puisque les médecins s’installent de préférence là où ils ont grandi et là où ils ont étudié. Mais France Universités et les doyens de médecine estiment cette mesure “irréalisable sans moyens adaptés”.
Quant à l’article 4, il “rétablit l’obligation de permanence des soins” ambulatoires et obligerait les médecins à participer à l’activité qui permet la continuité de l’accès aux soins, hors des heures d’ouverture des cabinets médicaux. Une proposition qui rencontre également une forte opposition.
Une loi pour lutter contre les déserts médicaux mais qui représenterait un “danger”
"dans la lutte contre les déserts médicaux, à l’heure où le problème n’est pas la répartition des médecins sur le territoire [mais] le nombre ;
pour les patients et le système de santé, alors que plus de 4.580 communes ne pourraient plus accueillir de médecins supplémentaires, quand bien même ces territoires manqueraient cruellement de médecins [sans être reconnus comme déserts médicaux] ;
pour l’attractivité de la médecine ambulatoire, à l’heure où d’autres modalités d’exercices prospèrent et éloignent les jeunes médecins de la médecine ambulatoire."
Que propose le projet de loi Garot ?
Rien que de bonnes idées. Ceux qui refusent sont déconventionnés et leurs prescriptions ne sont pas remboursées.