Je venais de m’assoir au secteur ce jour là.

L’avion était à 5 minutes de notre espace aérien (donc encore sous le contrôle d’Aix, dans la FIR de Marseille) et on l’a senti venir gros comme une maison.

De mémoire, dans les 3 minutes après que j’ai pris mon poste on a reçu un message Alerfa PLOC (prolonged loss of communication + perte radar dans ce cas d’où la classification en Alerfa) et en lisant le détail c’était assez clair.

• Germanwing A320
• Longitude/Latitude (La Barcelonette)
• Plan de vol (destination je ne sais plus où en Allemagne)
• Dernière altitude relevée, 6000FT

Un A320 de compagnie régulière (plans de vols et routes répétitifs et clairement établis) à 6000 pieds au milieu des Alpes dans sa phase de croisière ? Ça pue très fort.

Très peu de temps après il y a eu des messages SARSAT (balise GPS d’urgence) puis le Detresfa Search&Rescue de confirmation de la part d’Aix ou Mont-Verdun: Appareil crashé, police, hélicoptères etc envoyés sur zone.

Fin.

Vu qu’il était encore contrôlé par Aix nous n’avons rien eu à faire. Il n’y a pas eu besoin de CISM (support psychologique de crise).

Le seul véritable impact (sans jeu de mots) a été la réaction des pilotes autour de nous qui disaient tous en gros: “Putain ! A cause de ce connard on pourra même plus aller pisser tranquillement”.

EDIT: Les journalistes 🤦🏻

Il y a tellement d’erreurs dans l’article, ça fait peur. Il n’a jamais été en contact avec la tour de contrôle de Marseille. On ne contrôle pas le ciel depuis la tour de contrôle putain de bordel de noob utilisez le bon vocabulaire !

Et ils insistent en en parlant de Marseille Marignane alors que le rapport parle bien de centre de contrôle en route de Marseille (le CRNA Sud-Est, à Aix qui gère la FIR de Marseille LFMM)

De manche à balai (c’est un 320… Et il est descendu en open descent idle thrust, traduction, en pilote automatique réglé en mode “descend à fond”).

Tout est faux, c’est pourtant pas compliqué de lire un pdf du BEA et de l’expliquer avec des mots simples mais justes.