Mégafil : Le monde paysan (Ressources)

Cet article de 20min est pas le meilleur pour faire le tour de la question, d’ouvrir un débat serein avec son titre incendiaire.

Si vous avez d’autre liens qui permettent d’explorer cela, hésitez pas à partager dans les commentaires. Et je les mettrais dans ce post.

En tout cas, il dresse rapidement les contours de la problématique. Moi, j’ai l’impression que c’est devenu un pretexte pour ne pas rénumérer les caissiers et caissières tout comme les automates. Ce n’est pas non plus un boulot génial, c’est ingrat, chiant, robotique.

En revanche, que le supermarché coopératif soit non lucratif et co-géré ça me plait. Que ça puisse créer du lien, ça me plait aussi. Que ce soit rendu moins pénible parce qu’on fait des rotations de 3h/mois, c’est pas mal aussi.

Ça ferait moins de souffrance si tous ces boulots pouvaient etre partagés nottament : homme/femme de menage, éboueuse/éboueur, plongé…et je rêve de ça et cela permettrait une belle mixité sociale. :)

Revenons au supermarché, ces 3h ne seront jamais déclarés, ni reconnu. Et évidement que ça fait baisser les charges quand on ne cotise pas ta retraite. Magique ! Et pour ceux qui recherchent un petit boulot pour leur fin du mois, bon déjà qu’iels se font exploiter, et remplacé par des automates, qu’est ce qu’on leur propose ?

Est-ce que les supermarchés coopératif s’inscrive dans l’ubérisation ? Faut-il redéfinir ce qu’est le travail et sa valeur ? Faut il passer au revenu existence ? (Oui)

  • SnoopyOP
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    Français
    26 months ago

    Oui et je l’ai conssaté, c’est là que j’ai compris que l’autogestion n’etait pas immuable mais perpetuelle. Le schema de l’horizontalité est mauvais car il ne prend pas en compte les dynamiques humaines, ni le temps. On m’avait expliqué : pyramide bad, horizontal bien. Mais pas le temps et l’évolution.

    Toi comme toi, sans cadre, c’est le meilleur moyen d’eclater l’osmose collective. Le cadre nous a bien aidé. Et j’ai vu de bons exemple nottament au maquis.

    Après, comme tu dis, on appliquait ces contre-pouvoir que lepage aborde très bien dans son tableau des cheffes. Des rotation, maitre de temps, penser-écoute mais ça restait très hierarchisé parce que l’investissement était telle que les anciens portaient la structure. La structure avait hérité d’un fonctionnement productiviste.

    Et donc ça pouvait aller au burn-out assez rapidement. Meme si les nouveaux donnaient tout et essayaient de prendre le relais. On la gerait à 8, avec 1/2 journée de réunion tous les mardi soir.

    Moi, au bout d’un moment j’en pouvais plus de ces réunions. Autant je comprenais l’interet mais ça prenait le pas sur le jardin, qui, pour moi n’était pas compatible avec ce planning collectif en fait. Ya des semis, de la tonte, le marché…c’est 1 planning très différent.

    J’ai eu le témoignages de fermière qui nous ont expliqué pourquoi elles faisaient collectif à part. Le rythme etait très différent.

    Je gerais le jardin. Au final, l’autogestion, j’ai pas aimé car j’avais pas vraiment de place pour prendre des initiatives et c’était pire pcq je connaissais rien au jardin. Au final c’est dans ces moments là que je me disais qu’on pouvait fonctionner séparément tout en gardant l’aspect collectif.

    Je trouvais la posture chef de jardin bien mieux en terme d’organisation et d’efficacité. Là avec le collectif, on etait perdu dans l’hebergement, restauration et en plus de mon temps de jardinage, fallait que j’en donne à l’évènementiel, cuisine…tu te repose pas. Yavait une notion de tranversalité organisationel qui ne passait pas.

    C’est une trop grosse structure. Trop imbriquées, un énorme poulpe sur une flaque d’eau. Et finalement, c’est quand je suis parti, quand le collectif s’est effondré que le jardin allait mieux car géré indépendament du collectif comme jardin partagé et maraichage. Et le collectif a emergé sous une autre forme plus souple je crois.

    • @keepthepace@slrpnk.net
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      fedilink
      Français
      26 months ago

      Perso, la structure autogérée que j’ai trouvé tellement bien fonctionner que je ne m’étais pas rendu compte que c’était un mode de gestion à part c’est l’open source. Et son pendant: la do-ocracy. Tu donnes le pouvoir à ceux qui font. T’as envie de gérer le jardin? Tu gères le jardin si personne d’autre n’a envie de le faire. Quelqu’un pense que le jardin devrait être fait autrement mais a pas le temps de le faire? Son opinion est purement informative.

      On prend des décisions collectives que sur les décisions irréversibles et graves.

      T’as fait un truc bien? On t’applaudit. T’as fait une connerie? On l’assume collectivement.

      Et on accepte qu’on a des compromis avec l’idéologie. On fait ce qu’on peut. On essaye de faire “mieux” à défaut de “parfait”. Y a un proprio, ben il a en effet un mot à dire. On a accepté des subventions? Bon ben y a un rapport à écrire. Y a Bob qui a payé la tondeuse à gazon et il croit plus au projet? Bon ben il a le droit de repartir avec si il insiste.

      On jongle, on fait ce qu’on peut, et on a l’impression de tâtonner, mais quand on se retourne, on réalise qu’on est allés beaucoup plus loin et beaucoup plus facilement que ceux qui galèrent dans l’économie classique.

      • SnoopyOP
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        Français
        36 months ago

        On prend des décisions collectives que sur les décisions irréversibles et graves.

        Ba voilà ce que j’aurais aimé avoir. 🥺

        Et on accepte qu’on a des compromis avec l’idéologie. On fait ce qu’on peut. On essaye de faire “mieux” à défaut de “parfait”.

        Là ce qui était difficile avec ma stucture, c’est qu’iels avaient un niveau d’exigence. Donc ça mettait une pression de résultat parce qu’on etait toujours à la recherche de fond : la dette.

        Y a Bob qui a payé la tondeuse à gazon et il croit plus au projet? Bon ben il a le droit de repartir avec si il insiste.

        Trop bien ☺️

        Ben de mon coté, c’est quelque chose que j’aurais aimé voir dans ce collectif autogéré. 😔 J’ai payé la plupart du matos, graines, terreau de ma poche et aussi la bouffe, plus le loyer alors que j’étais bénévole à temps plein. C’est l’origine de mon départ.

        En plus que j’essayais de faire avancer les choses : réparation pompe, serre…j’ai arroser les serres avec des arrosoirs, à la main. La commande de terreau étaient bloqué pq x me demandait de voir y et y de voir avec x. C’est ce genre de détail qui font que j’ai préfèré le faire moi-meme, j’ai arreté d’attendre la réponse du collectif, j’ai pris un bénévole et on est allé cherché tout ça. Beaucoup plus efficace, moins de stress.

        C’est une stucture alternative, humaine, dynamique mais…voilà, c’est pas mes valeurs. J’ai appris bien plus tard que c’est ce qu’on appelle travail noir. Moi sur le coup, ça me derangeait pas parce que je decouvrais l’agroécologie, me formait en autodidacte, découvrait krisis, anarchisme, la politique, l’éducation populaire…tout ça.

        Et c’était superbe. J’espère pouvoir reprendre une partie quand je momterais ma stucture mais ce sera difficile. J’ihnore vraiment si j’aurais le mental pour porter tout ça. On verra.

        Pour partir, c’était compliqué car il fallait une transistion, un relais. Je pouvais pas partir comme ça. J’ai attendu un peu qu’il y ait un relais.

        • @keepthepace@slrpnk.net
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          fedilink
          Français
          26 months ago

          Faut pas rester sur une défaite :-) Monter de l’autogestion avec des vétérans qui ont des expériences similaires change tout.

              • Snoopy
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                fedilink
                16 months ago

                @keepthepace yep, après comme je l’ai dit iels ont hérité d’un fonctionnement. Au départ ce n’était pas de l’autogestion c’est venu après.

                Puis ya eu des départs et l’autogestion a été mise en place. Donc, je crois que la question d’heritage structurel n’est pas anodin et que la dette oblige le collectif a garder cette structure, à etre rentable et fonctionner sur un rythme de croisière.

                C’est aussi ce que nous aimions faire, on avait une belle empreinte sur le territoire malgré la fatigue.