Je suis récemment tombé sur le terme “pistes cyclables non genrées” et ça m’a interpellé.

J’avais déjà entendu parlé des différences de l’usage de l’espace public entre l’homme et la femme et du fait que ça avait des conséquences sur les pratiques du vélo. Mais de là à visualiser concrètement des différences sur la conception des pistes cyclables…

Apparemment, le terme a fait fureur après que la ville de Lyon ait annoncé vouloir en construire. Ce serait des “pistes cyclables inclusives”.
Avec ce terme, je comprend tout de suite mieux : de qualité suffisante que les personnes plus fragiles puissent les utiliser, suffisamment larges pour les différents véhicules même plus larges et moins maniables (bicyclette, tricycle, triporteur, vélocargo, fauteuil électrique…) mais la ségrégation des genres alors ?

Après la lecture de quelques articles, l’inégalité des genres dans l’usage du vélo me semble être une évidence : Du fait de la différence des rôles entre hommes et femmes qui existe dans notre société, les deux sexes n’utilisent pas le vélo de la même façon.
L’homme, et je le savais pourtant, a une pratique du vélo beaucoup plus sportive, il est moins gêné que la femme à utiliser une voie moins sécurisée.
La femme est plus amenée à faire les courses, transporter des enfants ou simplement utiliser un sac à main. Elle a donc besoin d’un vélo adapté pour déplacer ce (ou ceux) qu’elle emporte ou accompagne. D’où une nécessité, au delà d’une simple préférence, de pistes plus larges, avec moins d’obstacles et de dangers. L’homme est moins souvent au foyer, il a donc plus besoin itinéraire cyclable des lieux de résidence aux lieus de travail que la femme et il peut plus facilement se déplacer avec un vélo plus léger et maniable.
Cette différence de rôle entraîne même une différence dans les horaires privilégiés par chacun des genres.

Enfin bref… Pour améliorer rétablir une justice entre les sexes, il ne s’agit pas seulement de modifier les rôles que la société impose à chacun mais aussi à réduire les difficultés concrètes vécues quand on assume ces rôles.