Petite pensée, comme ça.

Faire des sciences expérimentales ou de l’ingénierie, ça peut avoir une grosse dimension “travaux manuel”, pour prendre 2-3 exemples extrêmes, Dans la recherche, j’ai eu l’occasion de me retrouver à deployer/tester de l’électronique sous une tempête de neige dans la pampa, plus tard dans l’industrie je me suis retrouvé au milieu de la nuit (avec un tech pour m’aider ce coup-ci) à debugger une armoire électrique au voltmètre.

Dans ce genre de situation, c’est toi le scientifique ou l’ingénieur, les gens avec qui tu bosses croient que tu sais ce que tu fais, et que tu sais maniper, donc tu te retrouves comme un con avec des outils que tu as jamais appris à utiliser. en mode “fake-it until you make-it”

J’ai bien eu des TP dans ma formation (J’en ai même encadré), mais le but du TP c’est de faire une mesure scientifique, avec éventuellement un oscilloscope ou script C/Python/Matlab pour voir ce qu’il se passe. On m’a jamais enseigné les compétences techniques de base genre souder un composant électronique ou tarauder un trou.

En plus de ça j’ai l’impression que ce genre de manque est pas si rare dans la formation des scientifiques/ingénieurs. Mon collègue électronicien prends un oscilloscope avec lui lorsqu’il fait passé un entretien d’embauche et élimine la moitié des candidats de cette façon.

Bref je serais curieux de savoir si vous avez le même genre de resentit ? C’est cool d’apprendre à traiter des données et à gérer des projets, mais j’ai parfois l’impression d’avoir fait l’impasse sur des fondamentaux pratiques

  • keepthepace@slrpnk.net
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    1 year ago

    Ingé ici, je pense qu’un des gros problème dans ma formation à l’époque du moins (sorti en 2003) est que le présupposé était qu’on sortait avec un statut «cadre», qu’on rejoindrait un grand groupe et qu’on aurait des “techniciens” pour se salir les mains à notre place. J’étais dans une école qui formait ingé et tech et la hiérarchie implicite entre les deux me donnait déjà des indices que ce monde du travail me plairait pas.

    Moi je voulais bidouiller, mais apprendre à sortir un chip d’une socket sans lui tordre les pattes (désolé petit 68000) c’était sur mon temps libre au club robotique. Depuis j’ai rejoint des hackerspaces et continué ma formation entouré de bons dont je me fous du diplôme ou de leur absence (et me suis un peu demandé si mes parents avaient fait une bonne affaire à me payer 5 ans d’études post-bac). Un boulanger m’a appris à faire des soudure propre et j’ai eu une lycéenne qui se foutait de mon incapacité à souder du CMS.

    Une des choses qu’on m’a bien inculqué par contre, c’est que mon métier, je continuerai à l’apprendre toute ma vie, que eux me donnaient juste les principes les plus généraux qui m’aideraient, les bases théoriques et méthodologiques. J’aurais aimé apprendre un peu plus de pratique, mais leur présupposé était que j’arriverais à apprendre ça sur le tas, et c’était vrai. Je me demande si aujourd’hui il n’en va pas de même avec les bases théoriques aussi.