Lisez-vous, écoutez-vous, regardez-vous (ou encore autre chose) de la poésie? Et si oui, c’est quoi qui vous plaît, c’est quoi qui vous déplaît? Si vous en écrivez, pourquoi vous en lisez ou n’en lisez pas?
Je crois qu’éditorialement ça marche un petit mieux ces dernières années et quelques personnes ici ont discuté poésie avec moi.
Je ne définis pas, déjà parce que ça prendrait des plombes, et surtout parce que je m’en branle.
EDIT: j’ai ajouté des modes d’accueil de poésie parce que Snoopy a raison, la poésie, ça s’écoute, ça se regarde et tout de même, l’oralité est une de ses origines.
J’avoue que je n’en lis pas aussi souvent que je le souhaiterais, même si j’aime ça. J’aime beaucoup quand elle est chantée, et je ne vois d’ailleurs souvent pas beaucoup de différence entre certains paroliers et poètes.
Ps : je me demandais si on ne pourrait pas, de temps à autres, proposer quelques strophes à la traduction des jlailutin.e.s, pour voir ce que ça donne. Ça serait intéressant ! @RelativityRanger@jlai.lu
Cool comme idée, je plussoie
Même sans revenir aux origines, il y a plein de poèmes mis en chansons, plein de chansons qui ont les rythmes les plus courants en poésie. D’ailleurs je trouve que c’est une méthode intéressante quand on veut “apprendre” les rythmes genre de l’alexandrin, l’octosyllabe ou n’importe, passer par la chanson, parce qu’à la fin il faudrait entendre et pas compter.
Tu penses à quels paroliers et quelles chansons?
Mes références, là tout de suite maintenant, ne sont pas très originales :
- Atahualpa Yupanqui (notamment quand c’est chanté par Mercedes Sosa)
- Léo Ferré et Jean-Roger Caussimon
- Alain Bashung et Jean Fauque
- un sacré paquet de rappeurs… À l’instant me vient Maudits soient les yeux fermés de Chiens de Paille (1998)… Les paroles me font penser à une version moderne des textes pessimistes d’Aragon.
Mon coeur, mes textes, comme les temps sont durs
Mais qu’est-ce que tu veux que je te dise, tu sais, les tensions durent
Réminiscences sombres aux couleurs d’améthyste
Mais qu’est-ce que tu veux que je te dise, tu sais, mon âme est triste[…]
La vie se comporte durement,
m’impose indûment cette prose puante à haute dose ;
une forte névrose à son faîte m’isole.
Comme Travis Bickle, pour que je rigole, faut que je picole.
Ensuite, j’aime beaucoup la folk… Ce n’est pas toujours de la poésie mais très souvent de la belle littérature (je ne reviendrais pas sur le débat d’il y a quelques années autour Prix Nobel de littérature décerné à Bob Dylan ).
J’ai tellement peu de références en chansons en français que je n’en connais que deux dans tout ça, et j’aurais cité Ferré aussi pour qui c’est évident.
Le rap même dans les textes légers j’ai du mal à ne pas faire de pont avec la poésie, trop d’attention au texte et aux sonorités pour ça.
Pas vraiment, je préfère l’écouter à Sète, je trouve que les voix rendent la poèsie plus dynamique et quand elle est en chansigne c’est super :)
Tu as absolument raison, j’aurais dû mettre cette possibilité et je vais l’ajouter! J’ai eu l’occasion d’aller écouter et voir de la poésie aussi, et c’était chaque fois des expériences incroyables.
La poésie m’est un peut étrangère. J’arrive ni à trouvé ça beau ni a en retirer un plaisir quelquonc. Bien au contraire j’ai même cette sensation d’élitisme couplé à de l’egotrip (voir du narcissisme par moment). En tout cas j’ai jamais lu/entendu un truc qui m’a fait changé d’avis pour ma part je trouves que c’est un truc de snobinard intello quasi bourgeois.
Mon avis ne concerne bien entendu que moi et vu mon peut de connaissance il est fort probable que je sois dans le faux.
Dès qu’on écrit “je” dans un poème, ou une chanson, il est très rapidement supposé que c’est une expression de soi et pas d’une fiction comme peut l’être un roman. J’ignore à quel point c’est vrai. Je ne vais pas te dire que c’est pas élitiste avec l’approche qu’on nous en donne en général.
Aujourd’hui je pense qu’il y a un peu de tout, mais beaucoup de poésie du quotidien, donc assez égotrip (j’aurais dit individualisante) mais pas forcément intello-snob. Parfois oui.
Il y a aussi de la poésie comique mais je ne m’y connais pas trop. Y a un tout petit recueil qui s’appelle “Avec des lucioles on peut faire des couilles” que je veux lire et j’espère qu’il est drôle.
J’en lis très rarement, et ça me gonfle vite quand je le fait, mais j’en écoutes et écris pas mal sous forme de chansons.
Est-ce que tu montres ce que tu fais sur internet? Juste écrit ou mis en musique.
Non, j’ai pas trop envie de diffuser des chanson enregistrés à la zeub, donc je les gardent dans un coin et parfois je les ressorts pour des groupes ou en privé.
Actuellement très peu mais j’en ai lu pas mal y a quelques années (surtout les “grands classiques” français)
Je devrais m’y remettre mais il me manque l’impulsion, tu recommande quoi en poésie récente et relativement facile ?Ca dépend un peu de ce que tu aimes, et je suis vraiment très loin de tout connaître vu ma tendance à rester dans les petites maisons d’édition. Enfin, de ma petite lorgnette…
Si tu aimes les poèmes d’amour et de rupture:
- Tu es la plus belle chose que j’ai faite pour moi, Elvira Sastre
Si tu aimes les trucs un peu vénères:
- infra/seum, Douce Dibondo
- et vos corps seront caillasses, Joëlle Sambi
Si tu aimes les trucs un peu perchés:
- Je vis dans une maison qui n’existe pas, Laurène Marx (c’est plutôt du théâtre mais la limite est floue, et c’est mon énorme coup de cœur)
- Décomposée, Clémentine Beauvais
- Fiévreuse plébéienne, Gorge Bataille
- l’œuvre d’Edith Azam
Les que je classe pas trop:
- Feu mange forêt, Clémentine Pons
- Aux vies anecdotiques, Karima Ouaghenim
- Un thé dans la toundra, Joséphine Bacon
- l’œuvre de Cécile Coulon
- et j’ai entendu beaucoup de bien de Valérie Rouzeau que je n’ai toujours pas lue
Il y a une maison d’édition qui édite de tout petits recueils, c’est 10 pages au carré, ça peut être sympa pour s’y remettre. Et en bibliothèque on trouve pas mal de recueils édités chez Bruno Doucet et parfois le Castor astral, où il y a plein de choses chouettes et assez récentes.