• @innermeerkat
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    6 months ago

    D’accord sur le fond du message. Par contre il est malhonnête de parler de superformance quand on met en avant un écart de rentabilité calculé avec une différence relative (dont le résultat est par ailleurs faux). Et c’est dommage car ça décrédibilise le message que ça veut faire passer.

    Les entreprises dirigées par des femmes sont, selon Challenges qui se base sur le palmarès de Women Equity, rentables à 8.4% tandis que celles dirigées par des hommes, à 6.4%. La différence de rentabilité absolue est donc de 2% (8.4-2.4) et plus parlante que la différence relative qui est de 31.25% et non de 40% (8.4-6.4/6.4 * 100).

    Deux remarques ici:

    • Passer 31.25 à 40%, c’est arrondir avantageusement une différence relative à la dizaine supérieure.
    • Mettre en avant une différence relative fait juste gonfler en apparence un résultat. Si on parlait ici d’un écart de rentabilité entre 2% (pour les femmes) et 1% (pour les hommes), on parlerait de différence relative de 100%.

    En utilisant la différence relative dans l’article, cela peut laisser supposer pour quelqu’un de moins averti, entre autres, que les entreprises dirigées par les femmes peuvent avoir de meilleurs performances que celles dirigées par des hommes, en parlant du chiffre d’affaire ou du bénéfice par exemple.

    Or une rentabilité est un indicateur parmi d’autres pour mesurer la santé d’une entreprise mais mise à part ne veut strictement rien dire. Elle se calcule comme ceci (quand on parle de rentabilité des ventes): (Bénéfice net / CA * 100). Par exemple, une entreprise qui a viré la majorité de ses employés à la fin de l’année après avoir fait un chiffre d’affaire médiocre peut être rentable, ça ne veut pas forcément dire qu’elle est en bonne santé. 8.4% par rapport à 6.4% pourrait être interprété de cette manière (parmi de nombreuses autres): les sociétés dirigées par les femmes payent moins leurs salariés et sont donc plus rentables.

    Mais le plus gros problème de tout cela, c’est qu’encore une fois, on fait dire aux chiffres ce que l’on veut. L’article de Challenges laisse supposer que les entreprises dirigées par des femmes superforment par rapport à celles dirigées par les hommes. Or la seule chose qui est indiquée à titre de comparaison, c’est la différence de rentabilité (qui est en plus d’être fausse, ne veut rien dire comme démontré plus haut). Pour le reste il est dit que les entreprises dirigées par les femmes ont réalisé de bonnes performances (normal à priori vu que c’est le palmarès de 50 entreprises croissantes). Mais ça ne veut pas dire que celles dirigées par les hommes font moins bien.

    Et tout cela est dommage, car le fond de l’article de Maniaemma est juste, il y a un gros problème dans la société au niveau de l’entrepreneuriat chez les femmes avec les exemples qu’elle cite. Mais les arguments de bases qui disent que les entreprises dirigées par ces dernières sont plus performantes, sont malhonnêtes et décrédibilisent le message.

    edit: typo + contexte

    • @leftascenter@discuss.tchncs.de
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      edit-2
      6 months ago

      C’est encore plus simple je pense . Il y a du sexisme, donc les femmes qui arrivent à passer la barrière supplémentaire sont au final meilleur que les hommes qui ont passé une barrière plus facile.