De Hollande à Macron, les Conseils des ministres passent, le téléphone indiscret de Rebsamen reste
La légende raconte que c’est à cause de lui que les téléphones y ont été interdits. Nommé ministre du Travail dans le premier gouvernement de Manuel Valls, en avril 2014, François Rebsamen s’est très vite fait remarquer par ses petits camarades. Alors que François Hollande était en train de prononcer son mot de bienvenue, le téléphone de l’élu socialiste de Dijon (Côte-d’Or) s’est mis à sonner bruyamment. «Tu sais qu’ils font maintenant des modèles avec un mode vibreur ?», s’est alors interrompu le chef de l’État, en se tournant vers son ami. Reste que cette petite blague, qui se voulait aussi un recadrage, a été immédiatement suivie d’effets.
«Pour être concentré sur ce que nous avons à faire, le président de la République a décidé qu’il n’y aurait plus de portables au Conseil des ministres», a annoncé dès la semaine suivante celui qui était alors porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll (ex-Agriculture). S’il a veillé à se discipliner à l’époque, François Rebsamen a toutefois eu le temps d’oublier les bonnes pratiques durant la dizaine d’années qu’il a passées loin de l’exécutif. Résultat, lorsqu’il a retrouvé le chemin de l’Élysée à la rentrée de janvier dernier, le nouveau ministre de l’Aménagement du territoire n’a même pas prêté attention au casier transparent dans lequel il aurait dû déposer son téléphone. Heureusement que son voisin de droite, Laurent Marcangeli (Fonction publique), lui a fait remarquer cet oubli : François Rebsamen a juré qu’on ne l’y reprendrait plus.