Ce revêtement spécial est composé d’une base d’asphalte classique, que l’on retrouve sur toutes les routes, essentiellement du sable, des gravillons et du bitume fait à base de pétrole. Mais à ce mélange, sont ajoutés de tout petits morceaux de plastique, qu’on ne peut revaloriser, comme des sacs de course, des emballages de nourriture ou encore des bouteilles de soda vides. Broyés et chauffés à 170 degrés pour en faire une sorte de pâte, ils sont alors mélangés à l’asphalte. Le résultat final donne un revêtement très solide, très stable, et très résistant.

En Thaïlande et en Indonésie, les concepteurs estiment que leur nouveau revêtement contient en moyenne 6% de plastique. Dans chaque kilomètre de route construite, on peut ainsi intégrer deux tonnes de déchets plastiques.Ce revêtement a toutefois un coût, un peu supérieur à un asphalte classique. Le plus intéressant pour ces pays reste son intérêt écologique.

De fait, les projets actuels reçoivent presque tous un coup de pouce des autorités, dans ces pays où la pollution plastique a atteint des niveaux gravissimes.À titre d’exemple, l’Indonésie se retrouve, chaque année, avec trois millions de tonnes de déchets plastiques qui ne sont pas pris en charge, et donc jetés dans des décharges ou dans la nature. Chaque année, 1,3 million de tonnes de plastiques finissent même dans la mer. Tout projet pour supprimer ces déchets est donc le bienvenu.

  • xiao@sh.itjust.works
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    2 months ago

    Intéressant comme concept, juste quelques doutes sur les risques de genération de microplastique au vu de l’état (et de l’entretien) des routes dans la région.

    Pour ceux qui s’interrogent sur l’une des raisons pour lesquelles il y a autant de déchets plastiques en Asie du Sud-Est voici quelques passages d’un article d’Aude Vidal (Anthropologue) datant de Mai 2021.

    De fait, l’Asie du Sud-Est est envahie de déchets depuis que la Chine a arrêté ses activités de recyclage, en 2018. Jusqu’alors, l’Occident lui envoyait les siens, profitant des conteneurs qui repartaient vides vers ce grand exportateur de produits manufacturés. Au début des années 2010, la Chine cumulait ainsi plus des trois quarts des importations de déchets sur un marché mondial du recyclage d’environ 10 milliards de dollars.

    Selon un rapport d’avril 2019 de l’Alliance mondiale pour des alternatives à l’incinération, une organisation non gouvernementale (ONG) connue sous son acronyme anglais GAIA, qui travaille avec les associations locales, plus de 900 000 tonnes de déchets plastiques ont été importées en Malaisie en 2018, et plus de 400 000 en Thaïlande comme au Vietnam

    Les découvertes de cargaisons pas ou mal déclarées se multipliaient. Lors d’un déplacement au port de Klang, le 23 avril 2019, la ministre a constaté la déclaration frauduleuse d’un chargement espagnol : des déchets étiquetés « recyclables » qui ne l’étaient pas. Le 28 mai, elle promettait le renvoi de 3 000 tonnes de détritus vers leurs pays d’origine : États-Unis, Japon, France, Canada, Australie, Royaume-Uni et même Bangladesh. Après avoir qualifié de « traîtres » les intermédiaires malaisiens, elle s’adressait aux pays exportateurs : « Nous exigeons des pays développés qu’ils revoient leur gestion des déchets plastiques et qu’ils cessent de les expédier dans les pays en développement. Si vous les envoyez en Malaisie, nous les renverrons sans états d’âme. »

    De son côté, la République d’Indonésie a pris des mesures pour renvoyer aux États-Unis, toujours en juin 2019, cinq conteneurs de déchets, partis de Seattle et déclarés comme « papier à recycler », au milieu desquels se trouvaient des plastiques mélangés et des couches pour bébé usagées.

    Enfin, le président philippin a tapé du poing sur la table : après un ultimatum sommant le Canada de reprendre ses déchets avant le 15 mai 2019, il a rappelé ses diplomates, envoyé soixante-neuf conteneurs vers le port de Vancouver et menacé, en cas de refus des autorités canadiennes, de les couler dans leurs eaux territoriales. Finalement, la cargaison a été débarquée sans problème.

    Début 2020, la Malaisie a renvoyé au moins 4 000 tonnes de déchets plastiques illégaux vers les 20 pays d’où ils avaient été expédiés, dont 43 conteneurs vers la France. Mais, sur les sept premiers mois de la même année, le pays a reçu plus de 33 000 tonnes de déchets en provenance du seul Royaume-Uni, soit une hausse de plus de 81 % par rapport à l’année précédente.

    https://www.monde-diplomatique.fr/2021/05/VIDAL/63040

    • TheFririshOP
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      2 months ago

      J’y ai pensé aussi à cause du passage répété de véhicules et l’abrasion de la surface cela pourrait créer à mon sens une sorte de poussière avec des fines particules de micro plastique (C’est ma propre théorie qui reste encore à être vérifiée)

      Ceci étant dit je pense pas que ça soit forcément pire que la situation actuelle et se focaliser sur la réduction du traffic routier pourrait permettre de grandement mitiger ces risques.

    • SnoopyM
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      2 months ago

      C’est génial si on nous renvoie nos déchets. En esperant qu’on se saisisse de ce problème. :)

  • TheFririshOP
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    2 months ago

    Hâte de voir ces routes aux Philippines même si toutefois il devrait bien plus investir dans le rail.

  • mel
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    2 months ago

    Est-ce qu’il ne serait pas temps de forcer les producteurs de biens manufacturés d’avour des plans de recyclage convenable avant une mise sur le marché (genre Ikéa qui gère les cartons et les meubles en fin de vie, dell ou apple qui gèreraient alors les déchets numériques). Ça éviterait le greenwashing dégueulasse qu’on a pu voir avec Apple ou Samsung qui ne vendent plus d’alimentation dans les smartphones parce que c’est pas écologique…