Reprendre des terres pour laisser la place aux dynamiques spontanées du vivant : voilà qui peut paraître séduisant. Pourtant, la volonté de conserver une nature intacte plonge ses racines… dans la colonisation et le développement capitaliste et industriel lui-même ! Les chercheurs Büscher et Fletcher proposent des outils pour une authentique révolution de la conservation, qui aurait pour horizon une convivialité politique et post-capitaliste entre vivants.

Bram Büscher est politologue et Rob Fletcher anthropologue de l’environnement (Université de Wageningen, Pays-Bas). Ils se sont tous deux intéressés à la conservation de la nature et à l’éco-tourisme dans leurs dimensions économiques et écologiques, dans le cadre de ce que l’on appelle la political ecology.

Cet entretien revient en détail sur les principales thèses de leur livre publié en 2019, dont la traduction est à paraitre prochainement aux éditions Actes Sud : Le vivant et la révolution. Réinventer la conservation de la nature après le capitalisme (traduit de l’anglais par Antoine Chopot).

Temps de lecture : 28 minutes

  • Syl
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      1 year ago

      Le point de vue grande ville et autoritarisme est intéressant, mais il y avait aussi l’aspect de réduire la consommation d’énergie pour se chauffer en se regroupant.

      L’aspect énergétique n’est qu’une partie du problème (je préfère par exemple avoir droits mais manger à faim une bouffe à peu près saine sans avoir à me soumettre à une autorité que je considère illégitime par exemple), la question du chauffage en particulier renvoi également à la définition de nos besoin qui aussi une construction sociale, d’autant que des habitations collectives et groupés on a pas besoin de grande zone urbaine pour en avoir, c’est exactement comment qu’était fait nos village avant : toutes les habitations concentrer dans les villages et les terres/champs/pâturages tout atour, ce n’est pas un éparpillement de pavillon avec son lopin de terre attachés. Mais la remarque c’était d’avantage que ce modèle de concentration de population présenté comme le plus écologiques et défendus par des forces politiques et économiques (notamment en France avec notre gouvernement actuel et sa majorité) qui ont plus que prouvé qu’ils en ont rien à faire de problématique de justice sociale liées aux questions environnementales et climatiques et qui sont aussi ceux qui nous mettent en place une société de surveillance qu’on croyait il y pas si longtemps réservé à la SF où à la Chine…

      Contre la Technopolice, passons à l’offensive !

      Lu / Les métropoles barbares, Guillaume Faburel

      Concernant le mode de vie nomade, comment ça s’ articulerait dans une société en déclin? J’imagine qu’il faut emmener des provisions avec soi, si on ne peut pas compter sur des productions locales sur le chemin, ou bien s’approvisionner dans les villes.

      L’idée ce n’était pas dire qu’ici on Europe on pourrait retourner vers des formes de nomadisme, c’est clairement impossible. On peut en revanche envisager une société plus mobile si elle redevient centrée sur la production agricole par contre. C’était plutôt qu’il existe encore des populations nomades ou semi nomades et ce modèle de développement, son rapport à la “Nature” et sa conservation s’oppose à leurs mode vie et les contraints à les abandonner par concurrence d’occupation du sol voire par la force, de même pour les populations qui vivent en forets équatoriales où sur de grands espaces convoités pour leurs ressources ou leur “valeurs économiques” de conservation, et pratiquant pas ou partiellement d’agriculture. Une des justifications pour l’accaparement des terres lors des différentes phases de colonisations aux Amériques et en Afrique c’est que les population locales ne “valorisaient” pas la terre en l’exploitant et donc qu’on ne pouvaient pas considérer qu’elle leur apparentait puisque la relation à la “Nature” qui la valorise et exploite en termes économiques est la plus évoluée et légitime…

      Est-ce c’est redondant ou ça apporte des précisions ?

      • Syl
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          1 year ago

          Jancoco fait ses analyses sur du “pragmatisme” en posant des problème d’ingénieur comme ci c’était les problèmes principaux alors que les problèmes qu’on demandent aux ingénieurs ce font après des choix politiques et économiques. Ca n’enlève pas l’intérêt de ces analyses ou leur pertinence (un peu quand même) et en se concentrant trop sur l’énergie oublie beaucoup d’autres considérations, en particulier comment ses propositions pourraient ce retrouvées à l’agenda politique d’un gouvernement.

          Pour Servigne je te rejoins totalement sur le fait que partir dans son coin si ça peut nous préserver un temps mais qu’il y a pas de changement profond politiques, on est pas à l’abri de se faire rattraper par le monde extérieur, par exemple depuis quelques années (merci Macron) on a plus le droit de s’installer plus de 3 mois avec un “habitat léger” sur une parcelle dont est propriétaire sans l’autorisation du maire…

          Des maraîchers bio astreints à une amende de 1500 euros par mois à cause de leur habitat précaire

          • Syl
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            5 months ago

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              1 year ago

              dés qu’on se retrouve dans la classe moyenne, il faut protéger les acquis si on ne veut pas les perdre

              Il faut aussi avoir conscience et accepter pour pour défendre ces acquis et en obtenir de nouveaux on va subir une répression de plus en plus brutale et violente mais que si on fuit cette confrontation nos conditions de vie seront encore plus brutales et violentes… C’est justement ce que ignore Janco, pour voir ses solutions se mettre en place (pour des raisons d’égalité et de justice sociale comme cela semble être sa motivation) il faut se battre et identifier nos dirigeants comme des adversaires et non des individus raisonnable et raisonnés à convaincre.