Récupérer, ne pas jeter, échanger, bricoler, réparer... Toutes ces pratiques courantes en milieu rural, fondées sur l'entraide et « viables dans le futur », sont invisibilisées par l'écologie dominante. Entretien avec la doctorante Fanny Hugues.
L’écologie dominante n’est pas juste une écologie qui impose quelles sont les bonnes pratiques, c’est aussi une écologie qui moralise les classes populaires, qui dit qu’elles font mal en termes environnementaux et notamment à la campagne, qu’elles prennent trop leur voiture, qu’elles isolent mal leur maison… C’est aussi une écologie qui invisibilise ces pratiques.
Mon travail vise à attirer justement l’attention sur ces personnes-là qui font déjà énormément de choses. Leurs modes de vie, sans les romantiser, sont complètement viables dans le futur. Ce qui leur est transversal, c’est le fait de prendre soin : prendre soin de l’environnement, des objets, des gens autour de soi. Il faut que les politiques regardent du côté de ces modes de vie sobres ruraux qui existent depuis très longtemps. Ils ont tendance à réinventer ces modes de vie, sans s’intéresser à celles et ceux qui les pratiquent déjà.
Oui, la conclusion est très belle