Résumé LLM:
La chercheuse Juliette Roguet a étudié les relations amoureuses entre voyageuses occidentales et hommes péruviens organisés en « bricheros » — séducteurs professionnels présents surtout dans les villes touristiques (Cuzco, Lima, Arequipa). À partir d’entretiens avec des Européennes (20–40 ans), de rencontres avec des dizaines de bricheros et de deux ans d’immersion, son livre Jouir de l’exotisme analyse ce phénomène comme un système codifié mêlant genre, classe et race.
Principaux points :
- Origine et évolution : apparu dans les années 1980 (objectif initial : émigration), le bricherismo s’est transformé avec le tourisme de masse : désormais il vise des contreparties (repas, nuits d’hôtel, cadeaux, virements) sans forcément d’émigration.
- Stratégies : les bricheros jouent l’exotisme (néo‑indianisme, spiritualité inca, ayahuasca), adaptent leur discours selon la nationalité et enveloppent le tout d’un romantisme fabriqué pour correspondre aux attentes des touristes.
- Dynamique de pouvoir : les voyageuses blanches, valorisées localement et portant un pouvoir d’achat supérieur, se sentent désirées et libérées — expérience parfois sexuelle et identitaire forte.
- Mécanisme psychologique : pour atténuer la culpabilité de cette position de domination néocoloniale, ces femmes offrent de l’argent ou des cadeaux, transformant l’échange en une logique de don implicite, rarement perçue comme tourisme sexuel explicite.
- Perception : malgré parfois s’être senties manipulées, la plupart parlent de ces relations comme de belles histoires et les considèrent comme partie intégrante de la réussite de leur voyage.
You must log in or # to comment.


