• cyrano@lemmy.dbzer0.com
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    16
    ·
    8 days ago

    Devant la porte de l’usine
    Le travailleur soudain s’arrête
    Le beau temps l’a tiré par la veste
    Et comme il se retourne
    Et regarde le soleil
    Tout rouge tout rond
    Souriant dans son ciel de plomb
    Il cligne de l’œil
    Familièrement
    « Dis donc, camarade Soleil,
    Tu ne trouves pas
    Que c’est plutôt con
    De donner une journée pareille
    À un patron ? »

    Jacques Prévert

    • Sphks
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      2
      ·
      8 days ago

      Pourquoi on n’apprend pas cette poésie en primaire ?

      • cyrano@lemmy.dbzer0.com
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        6
        ·
        8 days ago

        Le receuil c‘est Paroles de prevert

        J‘aime beaucoup celui la aussi:

        Le desespoir est assis sur un banc

        Dans un square sur un banc 
        Il y a un homme qui vous appelle quand on passe 
        Il a des binocles un vieux costumes gris 
        Il fume un petit ninas il est assis 
        Et il vous appelle quand on passe 
        Ou simplement il vous fait signe 
        Il ne faut pas le regarder 
        Il ne faut pas l’écouter 
        Il faut passer 
        Faire comme si on ne le voyais pas 
        Comme si on ne l’entendais pas 
        Il faut passer presser le pas 
        Si vous le regardez 
        Si vous l’écoutez 
        Il vous fait signe et rien ni personne 
        Ne peut vous empêcher d’aller vous asseoir près de lui 
        Alors il vous regarde et sourit 
        Et vous souffrez attrocement 
        Et l’homme continue de sourire 
        Et vous souriez du même sourire 
        Exactement 
        Plus vous souriez plus vous souffrez 
        Atrocement 
        Plus vous souffrez plus vous souriez 
        Irrémédiablement 
        Et vous restez là 
        Assis figé 
        Souriant sur le banc 
        Des enfants jouent tout près de vous 
        Des passants passent 
        Tranquillement 
        Des oiseaux s’envolent 
        Quittant un arbre 
        Pour un autre 
        Et vous restez là 
        Sur le banc 
        Et vous savez vous savez 
        Que jamais plus vous ne jouerez 
        Comme ces enfants 
        Vous savez que jamais plus vous ne passerez 
        Tranquillement 
        Comme ces passants 
        Que jamais plus vous ne vous envolerez 
        Quittant un arbre pour un autre 
        Comme ces oiseaux.