Oula il me semble pas avoir été désagréable dans cet échange donc si on peut éviter les attaques personnelles ça serait top!

Je précise au cas où je me suis mal exprimmé, pour moi ce n’est pas une question d’outillage, c’est une question de rapport entre le geste, l’intention, et le résultat. Dans le process d’Igorrr (et d’autres artistes) il y a pour moi une proximité entre l’intention créative de l’artiste, et le résultat final ; cette proximité on la retrouve moins dans l’utilisation de l’IA de par la nature de son utilisation.

Scier une cymbale, faire jouer un poulet ou détourner un jouet, ça peut paraître absurde ou aléatoire, mais l’artiste reste pleinement impliqué dans le processus. Il choisit, il manipule, il transforme. Même dans le chaos, il y a un cadre : celui de l’expérience directe. Et surtout, il y a une valeur ajoutée humaine — dans l’écoute, dans le regard, dans la manière de capter ce moment et de l’intégrer à une œuvre.

Avec l’IA, on n’est plus trop sur ce terrain-là. L’outil est une interface fermée, opérée par une entreprise privée, qui donne un résultat à partir d’un modèle qu’on ne contrôle pas. Le “hasard” ne vient pas du monde ou d’un corps en action, mais d’un moteur statistique nourri d’un corpus flou. Et au final, ce que l’artiste fait, c’est rédiger une consigne et filtrer les résultats, ce qui, pour moi, n’a pas la même portée artistique.

Le fait que Meat Dept soit un collectif ne change pas grand-chose à ça : ce n’est pas une question de nombre de personnes, mais de la manière dont on crée. Là, une bonne partie du résultat est déléguée à une machine. C’est ça que je trouve dommage comparé à ce qu’ont proposé des clips précédents.

Je ne dis pas que l’IA ne peut rien produire d’intéressant. Mais dans le cas d’un projet comme Igorrr, où le son, l’image, sont généralement le fruit d’un bricolage volontaire, où y’a une bizarrerie qui naît d’une volonté créative, l’usage de l’IA me semble affaiblir ce qui faisait justement la singularité du projet.