Un extrait :

Alain Esquerre ne revient même pas sur les contrôles concernant Bétharram : leur absence est désormais notoirement connue. Mais il répond sur les nombreuses fugues qui auraient pu alerter les autorités : « Très souvent le mercredi, l’estafette de la gendarmerie revenait avec les enfants. En 1997, le petit Pierre, qui va subir le viol d’un surveillant, fera 25 kilomètres à pied pour rejoindre Pau. Sa mère ouvre la porte de la maison… et appelle l’école. Elle fera aussi un courrier pour dire que son fils se plaint de douleurs anales aiguës. Parfois, on ne veut pas voir et donc on ne voit pas. »

Constance Bertrand insiste : dans l’enseignement catholique, le linge sale est « lavé en famille ». « Nous, il y en a eu des contrôles ! Mais les enfants n’ont pas été entendus. Des parents se sont plaints à la direction d’une maîtresse sadique, il ne s’est rien passé. Des élèves ont raconté les gestes déplacés d’un prêtre, il leur a été répondu que c’était normal chez les prêtres, souvent en manque d’affection. J’en veux presque plus à tous ces adultes qui ont manqué de courage qu’aux bourreaux. »

Aujourd’hui encore, les dispositifs d’alerte sont largement défaillants, gronde Alain Esquerre. « On en est à créer de pauvres pages Facebook pour être entendus ! » Avant de critiquer la faiblesse des annonces faites jusque-là par l’Éducation nationale, notamment les soixante inspecteurs et inspectrices en plus pour les établissements scolaires privés sous contrat.