Je ne peux pas lire l’article en lien, mais dans l’article du journal Catalan, on lit que les 2 lignes grandes vitesses (Madrid–Marseille et Barcelone–Lyon) que la Renfe fait tourner en France sont déficitaires (à raison de 120 millions de perte en 2023 et 20 millions en 2024).
Ça confirme qu’il n’y a pas de secret : les fameux prix plus bas (avec un meilleur service !) des opérateurs étrangers ne sont pas rendus possibles parce que la SNCF se gaverait outrageusement en comparaison, mais parce que les opérateurs entrants font du dumping. Et c’est pareil quand la SNCF va opérer des trains à l’étranger à prix cassé. Il s’agit de perdre de l’argent (pertes forcément compensées par le marché et/ou le contribuable du pays d’origine de la boîte à moment donné) pour flinguer l’opérateur existant et sa structure de prix.
L’équilibre financier ne peut être atteint qu’en augmentant les prix et diminuant la qualité de service, c’est-à-dire en revenant à une offre indiscernable de celle de l’opérateur historique. Et encore, à condition qu’il ne s’agisse pas d’une ligne structurellement déficitaire comme le Toulouse–Barcelone que la France veut apparemment forcer la Renfe à exploiter, alors que la tentative d’exploitation précédente a échoué faute de clientèle…
Ils font du dumping avec en plus un avantage sur le prix des sillons par rapport à la SNCF. Malgré ça ils sont déficitaires ! C’est une tactique devenue courante d’essayer d’assassiner les acteurs historiques d’un marché ultra régulé pour essayer de le capturer après, quand ce n’est pas financé par du venture capital qui fait du pump and dump dessus avant qu’on s’aperçoive que ça ne rapportera rien (Uber étant un exemple frappant), ça coûte cher à des gens qui ne sont même pas coupables d’une éventuelle naïveté avec leurs investissements.
C’est encore plus ridicule quand tous les acteurs impliqués sont des opérateurs historiques étatiques… 😀