• @keepthepace@slrpnk.net
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    fedilink
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    14 months ago

    Donc au delà de la consommation en énergie et en eau des datacenters, peut être que plus tard ça ne sera juste plus possible de faire tout ça si ça coûte trop cher en ressource.

    Ben oui, à terme nos process seront soit trop couteux en ressources non-renouvelables soit devoir n’utiliser que des ressource renouvelables. Et il semble quand même clair que c’est la deuxième hypothèse qui est vraie dans ce cas.

    enfin je voulais dire… il faut de l’eau 😅

    L’eau n’a pas à être potable, elle n’a pas à être “consommée” (dans certain endroits elle est injectée dans le réseau de chaleur), elle reste potable si elle l’était. Mais en fait les énergies et volume d’eau en jeu sont tellement petits qu’il vaut mieux dépenser de l’énergie et du labeur à d’autres économies. En un an, tous les datacenters Google (c’est à dire aussi Youtube, leur moteur de recherche, de pub, pas que leurs labos d’IA) consomment moins de 2% de l’eau consommée par une journée aux US. Microsoft (qui fournit les datacenters pour OpenAI et Mistral) c’est encore moins. Et on n’est pas obligés de refroidir à l’eau hein. On peut aussi refroidir à l’air (clim) si on a une énergie décarbonée abondante.

    Et où ça je parle de la Chine? Je parle surtout des US qui ont un mix élec pas terrible et beaucoup de datacenters. Les foutre en Norvège par exemple où le refroidissement est plus facile et l’électricité décarbonée (et l’eau abondante mais c’est tellement pas un problème) amènerait leur empreinte carbone à zéro voire à moins si un imagine qu’on les utilise pour du chauffage de ville.

    il faut de l’eau pour produire les GPU

    Eau qui, je le rappelle, est une ressource renouvelable. La question n’est pas de savoir quel volume on consomme au total mais quel portion on prélève dans le cycle. Je ne connais pas toutes les usines du monde mais je sais que celle de STM à Grenoble prélève dans l’Isère (ou le Drac je sais plus) de l’eau non potable mais que de toutes façons il leur faut de l’eau hyper-pure: l’eau potable est trop sale pour leurs process. Donc ils prélèvent une eau qui part vers la mer, la purifient, l’utilisent et la rejette. Le sujet éventuel n’est pas la conso d’eau, mais la présence de rejets. Ton article dit même que Intel prétend être “water-positive” en recyclant leur eau et, je suppose, fournissant une source supplémentaire d’eau potable.

    il faut des terres rares, dont la majorité est en Chine

    Il faut vraiment que je me fasse un copypasta sur cet argument qui revient tout le temps. Oui il faut des terres «rares», qui ne sont pas rares, et qui sont produites en Chine parce que la main d’oeuvre est pas chère et les contraintes environnementales inexistantes, et que c’est ce que toute denrée soumise à la compétition internationale va causer. Le problème des terres rares c’est le capitalisme. Le cobalt n’a pas besoin d’être recueilli par des esclaves de 12 ans au milieu d’un désastre écologique pour avoir ses propriétés intéressantes. On pourrait le “miner” (en général pour les terres rares c’est plutôt des impuretés qu’on sépare d’autres minerais exploités) en France pour 4 fois plus cher, ça ferait monter de 1 ou 2% le prix de l’élec. On pourrait se le permettre. Et c’est pas rare, on n’en manque pas. Source: USGS qui produit tous les ans des rapport des réserves de la plupart des minerais utilisés industriellement.

    La Chine réduit l’exportation

    De matériel destiné à l’exploitation des terres rares. Ils boudent parce qu’on leur a restreint l’accès aux machines pour faire des CPU/GPU alors ils cherchent des trucs stratégiques à limiter aussi. Désolé mais les aimants (dont parle l’article) on sait en faire avec d’autres technos et on sait s’en passer si ça devient critique.

    La pénurie d’eau et des ressources augmentent les tensions, avec un risque d’effondrement

    De mémoire le modèle World3 (du club de Rome) ne parle pas d’eau potable, ne parle pas de tensions géopolitiques. J’adore les discussions sur les modèles prédictifs du monde, qu’ils soient macro ou micro, climatiques, économiques ou autre, mais faut pas non plus faire dire à un modèle ce qu’il ne dit pas. Et World3 on en parlait beaucoup parce qu’il prédisait une croissance à peu près continue jusqu’à un effondrement soudain. Problème: on a produit plus que ce qu’ils avaient prévu et le déclin, bah il aurait du commencer entre 2015 et 2020 même sans ça. Ça fait d’ailleurs quelques années qu’on en parle beaucoup moins. C’est un modèle d’épuisement de ressource non-renouvelables qui suppose que toute activité dépend d’elles, qu’il n’y a pas d’alternatives, hypothèses qui ne se vérifient pas aussi complètement qu’ils le pensaient.

    • Syl ⏚M
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      4 months ago

      Jancovici parle régulièrement de Limits to Growth, Arhur Keller ici, pas forcément de pénurie d’eau, mais par exemple de pénurie de cuivre, à cause de la demande accrue pour la transition énergétique, ou bien du sable de construction.

      Concernant le cuivre, le Chili a déjà des problèmes de production lié aux ressources en eau (autre lien), et la quantité de cuivre est également limitée, on verra si on arrive au bout dans les 30 prochaines années.

      Même si le modèle World3 est vieux, il reste toujours d’actualité et les recherches continuent.

      Les tensions géopolitiques, ça vient du rapport du GIEC, mis en forme dans un atelier pédagogique qui s’appelle La fresque du climat.

      Les différents liens sont ici.

      • @keepthepace@slrpnk.net
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        edit-2
        4 months ago

        Décidemment, chaque fois qu’il est cité, Janco baisse dans mon estime. Le problème de World3 c’est qu’on peut le coller à n’importe quelle quantité en croissance et prédire un effondrement un peu quand on veut. Sa valeur predictive est nulle. Il dit un truc qu’on sait déjà: quand un truc est en quantité limitée, à un moment, y en a plus. Et quand tu peux pas t’en passer, c’est la merde. Il ne permet ni d’anticiper la date des problèmes ni leur amplitude.

        Donc on passe du CO2 à l’eau et les terres rares puis au cuivre. Décidément, chaque fois qu’on examine un problème de près, il fond comme la banquise arctique…

        Le cuivre n’est pas problématique: on a 40 ans de réserves connues, plus 80 ans de réserves identifiées, plus 140 ans de réserves probables, et ça ne compte que ce qui est exploitable à peu près économiquement, avec les technos actuelles.

        Sur les tensions, je suis allé voir car c’est une chose que j’ai jamais regardé dans leur rapport, vu qu’ils sont avant tout climatologues. Bon ben qu’y lit-on? Que le changement climatique aura un impact faible sur les conflits violents et les migrations, qui seront avant tout causés par de bien plus importants facteurs socio-économiques.

        Que l’accès à une eau potable et saine dépend plus des infrastructures que des ressources hydrique, vu que les régions qui ont le moins d’accès à l’eau potable en ont en fait beaucoup.

        Donc bon, on est partis bien loin du sujet initial. Je vais continuer à jouer avec mes modèles d’IA, s’ils ont 1 chance sur 100 d’améliorer de 5% la gestion d’un pays, ils auront largement compensé leurs externalités.

        • Syl ⏚M
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          14 months ago

          Décidemment, chaque fois qu’on examine un problème de près, il fond comme la banquise arctique…

          heh, parce que c’est lié tout ça 🙂

          planète qui chauffe, moins d’eau, migration, guerre.

          vu qu’ils sont avant tout climatologues.

          C’est pas le cas. Jancovici avait fait une petite explication ici. Le groupe 1 est très certainement composé de climatologues, mais ce n’est pas vraiment le cas du groupe 2 et 3.

          2 exemples: François Gemenne et Yamina Saheb.

          Que le changement climatique aura un impact faible sur les conflits violents et les migrations

          C’est la dernière carte de la fresque.

          • @keepthepace@slrpnk.net
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            fedilink
            Français
            14 months ago

            La fresque n’est pas une production du GIEC hein. C’est un outil très critiqué par ailleurs que j’ai pas trop regardé en détails, mais qui a l’air de simplifier à outrance. Le rapport du GIEC est là. Ok pour les experts non-climatologue, je ne savais pas.

            Le GIEC ne voit un impact du changement climatique sur les conflits (avec une confiance faible) que dans un cas de figure: changements très sévères et adaptations minimales. Il disent à plusieurs endroits que le climat est pas la cause de conflits aujourd’hui, que le manque de ressources l’est mais que les manques causés par une mauvaise gouvernance sont bien plus importants et les enlever compenseraient largement l’impact faible qu’ils peuvent estimer.

              • @keepthepace@slrpnk.net
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                fedilink
                Français
                14 months ago

                Oui et Asterix est basé sur la Guerre des Gaules. Et possiblement d’une façon plus solide que cette fresque ne l’est sur le rapport du GIEC.

                Est-ce que tu parles de ce chapitre ?

                L’as tu lu? Parce que je commence à saturer là, à te répondre un truc, recevoir un lien, le lire, faire un pavé pour y répondre et on passe à autre chose sans transition. À la base on parlait de l’impact de modèles d’IA. On est partis bien loin.

                collectively the research does not conclude that there is a strong positive relationship between warming and armed conflict

                There is high agreement that in the specific circumstances where other risk factors are extremely low (such as where per capita incomes are high, and states are effective and consistent), the impact of changes in climate on armed conflict is negligible

                There is some agreement that either increased rainfall or decreased rainfall in resource-dependent economies enhances the risk of localized violent conflict, particularly in pastoral societies in Africa. In all such cases, the presence of institutions that are able to peacefully manage conflict are highlighted as the critical factor in mediating such risks

                Et ça continue comme ça… Lis les trucs que tu linkes parce que là c’est fatigant.

                Et vois que en effet, les liens faits par la fresque sont malhonnêtes.

                • Syl ⏚M
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                  Français
                  14 months ago

                  Tu cites aussi ce que tu veux, t’as pas cité la fin du chapitre…

                  Poorly designed adaptation and mitigation strategies can increase the risk of violent conflict. {12.5.2}

                  Et comme on peut tous le constater, on est en train de bien gérer la situation collectivement…

                  In summary, there is justifiable common concern that climate change or changes in climate variability increase the risk of armed conflict in certain circumstances (Bernauer et al., 2012; Gleditsch, 2012; Scheffran et al., 2012c; Hsiang et al., 2013), even if the strength of the effect is uncertain. This concern is justified given robust knowledge of the factors that increase the risk of civil wars, and medium evidence that some of these factors are sensitive to climate change.

                  C’est ce qu’explique aussi la dernière carte de la fresque, conflits armés pour l’accès à l’eau.

                  Si on ne créé pas un monde résilient ou ça se passe bien pour tout le monde, faudra pas s’étonner quand il y aura des gros déplacements de population. C’est bien mignon de parler de “where per capita incomes are high, and states are effective and consistent”, mais quand une grosse partie de l’Afrique deviendra invivable à cause des fortes températures et taux d’humidité, je vois mal l’Europe les accueillir bras ouvert vu la montée de l’extrême droite…

                  Tiens, encore quelques liens, tu devrais tous leur écrire pour leur dire qu’ils se trompent 🙂

                  • @keepthepace@slrpnk.net
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                    fedilink
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                    4 months ago

                    Bah oui, c’est pas comme si les journalistes avaient l’habitude de faire des erreurs en parlant de sciences… J’ai déjà dit que je trouvais la fresque malhonnête et si j’ai bien compris elle vient du ShiftProject (qui se fait allumer par le Réveilleur aussi sur les simplifications à outrance)

                    Et la conclusion de ce chapitre, qui trouve quand même aucune conséquence directe du changement climatique sur les conflits, et doit prendre des scénarios extrêmes pour dire que ça pourrait aller mal dans les zones instables si l’économie est touchée (sans déconner…) c’est quand même que y a mille choses qui peuvent prévenir les conflits.

                    Mais en effet, dans les zones tellement instables qu’un match de foot perdu pourrait mettre le feu aux poudres, oui, plus de pluie, moins de pluie, ou un résultat des élections de Miss qui tourne mal, ça peut avoir des conséquences sur les conflits. “Instable” ça veut dire ça.

                    faudra pas s’étonner quand il y aura des gros déplacements de population.

                    Je t’invite à lire le passage du rapport qui en parle, et qui parle des migrations. En particuliers des migrations inter-états. Je préfère ne pas te citer les passages, tu vas dire que je tronque.

                    EDIT: Mais bon, je t’invite à continuer ta lecture sans moi. Le sujet de l’impact de l’IA étant réglé à mon sens sur les questions du CO2, des terres rares, de l’eau, du cuivre, je vois plus trop l’intérêt de la conversation