Extrait
Les quatre auteur.e.s (Alexis Berris, Roxanne Chartrand, Maxime Deslongchamps et Pascale Thériault) étudient le jeu vidéo à l’Université de Montréal, au département d’Histoire de l’art et d’études cinématographiques. Elles et ils sont organisat.eurs.trices du Groupe Féministe Vidéoludique, un groupe de discussion portant sur les thématiques féministes dans les jeux vidéo.
À quelques jours de la sortie du tout nouveau Mass Effect: Andromeda (BioWare, 2017), plusieurs femmes qui ont travaillé sur le jeu sont victimes d’une campagne de harcèlement en ligne (Gach, 2017). D’après leurs détracteurs, elles seraient les responsables des défauts d’animation présents dans le nouveau jeu. Ce bref regard dans l’actualité témoigne d’un problème important, celui des discours toxiques dans le domaine vidéoludique. Ce type de réactions, qui ne sont pas isolées, démontre l’importance de concevoir les jeux avec une perspective féministe afin de contrer l’hégémonie masculine présente dans la culture vidéoludique.
Dans ce texte, les bases conceptuelles d’une étude féministe des paradigmes historiquement dominants de la masculinité en jeu vidéo seront établies. Une définition des structures propres au jeu mises en place dans les débuts des études vidéoludiques sera présentée et mise en doute pour proposer un ensemble d’outils afin d’analyser les jeux vidéo dans toutes ses formes.
Le mouvement queer des alt games illustrera la volonté de concepteurs de repenser l’idée populaire du jeu vidéo et de démocratiser les pratiques de création. Nous avons créé un Groupe Féministe Vidéoludique afin de proposer un espace de réflexion et de création où il est possible de s’extirper des contraintes de la culture toxique en explorant diverses subversions féministes.