Près de deux ans après le début de la guerre en Ukraine, le pivot de la Russie vers l’Asie est très avancé. Les sanctions de l’Occident n’ont pas mis à genoux l’économie russe. Raison principale : la Chine, l’Inde et, près de l’Europe, la Turquie ne s’y associent pas. Au contraire, elles profitent du retrait occidental. Néanmoins, ce « grand remplacement » n’est pas total. Les exportations de gaz russes restent sous forte contrainte, les ventes de pétrole se font au rabais et la coopération militaire de Moscou avec l’Asie en développement commence à s’effriter, si l’on excepte l’alliance avec la Corée du Nord et la fourniture de biens à double usage par la Chine.