La désinformation en ligne fait partie intégrante de la stratégie des extrêmes droites, tandis que les formations gauche, qu’elles soient radicales, écologistes ou sociales-démocrates, ont moins recours à cette pratique, selon une étude récente réalisée par des universitaires néerlandais.
Ce n’est pas qu’une impression récurrente : les populistes d’extrême droite sont bien, de loin, ceux qui propagent le plus de fake news sur Internet. La désinformation fait même partie intégrante de la stratégie de communication de cette force politique, affirme une étude néerlandaise publiée dans The International Journal of Press-Politics (IJPP), qui a analysé 32 millions de messages postés sur Twitter (désormais X), le réseau social d’Elon Musk.
Le document se base sur l’analyse des tweets publiés entre 2017 et 2022 par tous les députés possédant un compte X dans 26 pays, comprenant 17 membres de l’Union européenne, dont la France, l’Allemagne, l’Italie ou la Suède, mais aussi le Royaume-Uni, la Turquie, les Etats-Unis, le Canada ou l’Australie. Au total, 8 198 parlementaires ont vu leurs tweets passés à la moulinette. Cet ensemble de données a ensuite été combiné avec des informations sur les partis politiques et les systèmes électoraux produites par la plateforme ParlGov, ainsi que différents indices de mesures de la démocratie conceptualisés par l’institut suédois Varieties of Democracy.
Lien vers l’étude https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/19401612241311886#supplementary-materials
La désinformation comme stratégie politique : L’étude examine la désinformation non pas comme un phénomène isolé ou accidentel, mais comme une tactique délibérée employée par certains partis politiques pour atteindre des objectifs spécifiques.
Le rôle des élites politiques : L’article déplace l’attention des causes générales de la désinformation (comme les réseaux sociaux) vers les élites politiques, qui sont présentées comme des acteurs clés dans la diffusion de fausses informations.
Le populisme de droite radicale : L’étude identifie une forte corrélation entre les partis populistes de droite radicale et la diffusion de désinformation, suggérant que cela fait partie intégrante de leur stratégie politique.
L’exploitation d’un environnement médiatique en mutation : L’étude souligne comment les partis politiques exploitent un paysage médiatique axé sur l’attention et la concurrence, où le contenu sensationnaliste et trompeur peut prospérer.
Lien symbiotique avec les médias alternatifs : L’étude souligne le lien entre la désinformation et les médias alternatifs qui ne sont pas contrôlés par des normes journalistiques traditionnelles.