[Société] [Droit] « Préserver le débat démocratique contre la haine et le mensonge
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À l’occasion des dix ans de l’attentat contre « Charlie Hebdo », le juriste Thomas Hochmann souligne la difficulté à défendre une régulation de la liberté d’expression qui ne soit pas assimilée à de la censure, notamment dans les médias.
Qu’est-ce que le blasphème ?
Thomas Hochmann : Le mot est souvent utilisé pour désigner un discours hostile ou irrespectueux envers un dogme, une personne ou un objet vénéré par les fidèles d’une religion.
L’interdiction du blasphème a des racines très anciennes. Dans la Grèce antique, le manque de respect envers les dieux pouvait conduire à la mort. C’était un des reproches adressés à Socrate lors de son procès. Dans la Bible (livre du Lévitique), il est dit que « celui qui blasphémera le nom de l’Éternel sera puni de mort : toute l’assemblée le lapidera ».
En Europe, le blasphème est puni de la peine de mort jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. En France, certains cas ont marqué les esprits, comme celui du jeune chevalier de La Barre, décapité en 1766 pour avoir tailladé un crucifix et ne pas s’être découvert devant une procession religieuse.
Cette exécution bouleversa l’Europe et scandalisa notamment Voltaire