Nota Bene

Je dois encore réécrire des passages qui sont incompréhensibles. Néanmoins j’ai dégrossi pas mal. L’ensemble est à peu près correct. Ya beaucoup de reformulation et d’erreur.

Cela représente 1/3 de 2h de transcription. C’est incomplet et je me donne jusqu’au week-end du 12/13 octobre pour finir cette partie et corriger les erreurs.

Une bonne partie des diapo pour l’année 2021-2022 sont ici : https://www.youtube.com/watch?v=x98tITNiuiA


Introduction

On souhaitaient parler du monde nouveau après le covid. Finalement, on n’a pas vu de monde nouveau après le covid, on est reparti sur exactement la même chose.

On a discuté avec deux chambres d’agriculture celle du Gard et celle de l’Hérault et on devait débattre sur le monde nouveau par rapport au changement climatique sur l’agriculture.

Alors, j’avais prévenu des le début qu’à chaque fois qu’on m’emmenait dans ce type de débat, on parlait de la génétique et des bassines.

Alors aujourd’hui, je voudrais qu’on ne parle pas de la génétique et qu’on parle éventuellement pas des bassines. J’aimerai qu’on parle de toutes les autres solutions pour s’adapter au changement climatique : le sol, les arbres, l’aire de répartition des cultures, les nouvelles cultures, les nouvelles saisonnalités, etc, etc.

En gros des choses que vous n’avez pas forcément entendu parler, ni sur les réseaux sociaux, ni dans les médias bien sûr, s’il y a des questions sur les bassines ou sur la génétique. Ne vous privez pas. Je peux y répondre.

Alors, je commence par la conclusion parce que ma conclusion elle intervient sur un seul mot qui est le mot anticiper. En gros, tout ce que je vais dire ce sont des solutions qui sont :

  • soit scientifiques
  • soit agronomiques
  • soit technologiques
  • soit terre-à-terre

Si on anticipe et si on met suffisamment de moyens, c’est pour l’État, et bien on arrivera à faire face à ce changement climatique. Du moins au niveau de la production agricole donc c’est juste ça la conclusion. C’est anticiper. Et pour comprendre pourquoi je vais dire anticiper, je vais revenir sur plusieurs faits.

Le fait de l’agriculture. Déjà 2021 et 2022 qui ont été des années très marqués par des impacts climatiques sur la culture. C’est des retours sur ces événements. On aura une partie climatologie.

Ensuite, on fait de l’agroclimatologie. Ce qu’on a appris de l’évolution du climat, on l’applique à la culture. J’aimerais également vous parler des forêts et des paysages parce que je considère que parler de l’agriculture sans parler des écosystèmes, c’est parti pour se passer de la moitié du problème.

Allez, je commence par quelques définitions.

Agrométérologie

L’agrométéorologie, c’est l’impact de la météo sur l’agriculture.

Si vous avez un potager, si vous êtes agriculteur ou si vous êtes conscients des enjeux agricoles, du prix du climat et bien vous êtes tous agrométéorologues. En gros, si je regarde les prévisions météo sur l’appli ou sur la télévision et j’en déduis les conséquences dans le champ ou sur une parcelle de maraîchage.

Par exemple, il va pas pleuvoir pendant une semaine, il fait 35 degrés. Je dois irriguer. Ça c’est de l’agrométéo. Il y aura du gel, mon cerisier est en fleur. Soit je mets la bâche par dessus. soit je met des bougies. Soit je n’ai pas de matériel et il y aura des brûlures. En gros, c’est l’impact du court terme, de la météo sur ce que vous produisez. Ça tout le monde est d’abord météorologue quand on a en réalité une parcelle.

L’agroclimatologie

L’agroclimatologie, c’est différent. Ça c’est mon métier, c’est de savoir quel sera le regard sur l’agriculture en 2050. En gros, quels sont les cultures adaptées au climat de 2050 dans la Beauce ? Quels sont les risques de gel pour les pommiers en 2080 ? D’ailleurs, est-ce que mon pommier sera toujours vivant en 2080 ?

Est-ce qu’il y aura pas un figuier, un olivier à la place ? Est-ce que, si je suis un gérant de magasin bio ou non bio, quelle filière je dois approvisionner dans mes magasins en 2030 ? Est-ce que je dois construire un nouveau bâtiment ? Est-ce que je-dois avoir de nouveaux matériaux qui sont nécessaires pour faire face au changement climatique ? Est-ce que j’envisage la culture de la pistache à Montpellier ? Est-ce qu’il y aura de nouveaux AOC ? De nouveaux IGP ? De nouveaux biscuits ? De nouvelles filières au niveau des plats régionaux ? etc.

Ça, ce sont des décisions socio-économiques et politiques. C’est avec les politiques et les décideurs, que je travaille quoi pour anticiper. En fait les impacts du changement climatique, c’est toujours ce mot anticiper. Et je reviens sur 2021.

Le faux printemps de 2022

L’analyse de Météo France sur le printemps 2022 : https://meteofrance.fr/sites/meteofrance.fr/files/files/editorial/Bilan_printemps_2022_100622.pdf

L’analyse météo de Meteo Paris : https://www.meteo-paris.com/actualites/bilan-meteo-et-climatique-de-mars-2022-doux-tres-sec-et-des-records-d-ensoleillement-dans-le-nord-est

Anomalies de température à 850 hPa soit environ 1500m d’altitude entre les 28 mars et 3 avril 2022 (copyright : run 0z du 28 mars 2022 du modèle ECMWF via Tropical Tidbits). Anomalies chaudes = orange/rouge et anomalies froides = bleu/violet.

Vous avez ici une représentation des masses d’air entre fin-mars et début-avril avec une très belle descente d’air froid sur l’Europe. Avant cette descente d’air froid, il y avait un phénomène douceur sur la France où il y a de nombreux records de chaleur qui ont été battus.

Il a fait 14,5°c de moyenne en mars avec un écart de 1 à 3°c au dessus des valeurs saisonnières dans la majeur partie du pays.

C’était le mois de mars. En avril, on descend vers -3°c, après un événement de douceur. Cet événement de douceur a provoqué une ouverture des bourgeons. On appelle ça un faux-printemps. C’est un épisode de printemps, en plein milieu de l’hiver qui réveille les bourgeons, c’est le terme scientifique.

C’est un faux-printemps. Ce faux printemps a provoqué une sensibilité des bourgeons vu qu’ils étaient ouverts (débourrage) et la descente du froid a brûlé ses bourgeons.

On a à peu près 4 milliards d’euros de perte de rendement en arboriculture et viticulture. C’est la plus grosse catastrophe agricole depuis l’agriculture moderne, depuis 1945. Elle n’est pas due à une canicule, ni due au gel.

Le problème n’est pas le gel. Le problème, c’est la douceur que nous avons eu avant. C’est un phénomène de réchauffement qui fait que les végétaux sont plus en plus de plus en plus en avance. Je reviendrai dessus bien sûr après.

La secheresse

Alors en 2022, c’est différent là, c’est la situation météorologique. Vous avez une dépression au large du Portugal et à l’avant de cette dépression le vent tout le monde dans ce sens, c’est là vous avez une remontée d’air chaud vers et venant du Sahara.

On a enchaîné énormément de pics de douceur. trois canicules et une sécheresse, tout le long de l’année 2022. Depuis, on en est sorti.

Maintenant, on est sur des excès d’eau qui est une autre problématique qu’on verra tout à l’heure. Donc ce qui s’est passé, c’est qu’on a eu des sécheresse, des canicules, cela va forcément provoquer des pertes.

Vous voyez les conséquences ces pertes de rendement sur les cultures pour le maïs grain non irrigué, le blé non irrigué. Jusqu’à -5400 en Occitanie ici.

Donc des pertes de rendement de plusieurs centaines de millions d’euros qui se rajoutent aux 4 milliards qu’on a eu avant, qui se rajoute aussi aux centaine de millions d’euros des excédents de ces derniers mois.

Ce qui fait quand même beaucoup au final par rapport aux milliards que ça peut causer pour l’agriculture.

Si je prends un peu de recul. Vous avez ici la ligne noire, c’est quand le rendement de 2022 est égal au rendement des cinq dernières années. En rouge, c’est quand le rendement est en baisse. Et en vert c’est quand il est en hausse. Ce qu’on voit, c’est que je suis au Rhône-Alpes. Vous avez des pertes de rendement sur pratiquement toutes les cultures sauf en Normandie.

On s’en sort un petit peu mieux, les cultures en hiver sont en vert et les cultures en été sont en rouge puisque la sécheresse a commencé au printemps.

Voilà. Donc vous pouvez voir que 2022 s’en sort pas mieux que 2021. Alors vous avez ici une représentation de la température qu’on a observé en 2022.

Les observations en noir, donc ça c’est ce qu’on a observé avec le thermomètre. Et en rouge, vous avez la figure du GIEC par rapport au changement climatique. Donc vous avez ce qu’on appelle, la variabilité interannuelle. C’est la tendance de fond. C’est pour ça qu’il peut faire plus froid certains jours que d’autres avec des records de froid.

c’est caractérisé par ce petit monsieur qui promène son chien. Le monsieur, c’est le petit chemin, ici la tendance de fond et le chien se promène autour de cette tendance de fond qui fait la variabilité interannuelle.

Donc 2022, c’est une année extrêmement chaude un pic vers le haut et quand on projette ce pic sur les figures la figure du GIEC et ben on tombe sur 2050.

Ça veut dire que 2022 sera une année normale en 2050.

Les pics vers le haut de 2007 seront largement plus graves sur les écosystèmes et l’agriculture.

Et je passe maintenant au précipitations, puis aux températures gélives et caniculaires et puis après on passera au système agricole.

Les précipitations

On va parler de des précipitations et je vous ai mis un petit schéma. Parce que vous n’êtes pas forcément tous agriculteur, semeur si vous êtes en lien avec la terre. Mais quand même il faut que je rappelle, quand on parle de la sécheresse, c’est pas parce qu’il pleut que la sécheresse est terminée.

S’il tombe par exemple 100 mm d’un coup, il y a 20 mm qui vont rentrer dans le sol, c’est déjà bien. Mais il y a 80 mm qui va aller dans les rivières et fleuves.

Et puis, après on va se poser la question de pourquoi il y a des inondations alors qu’on a construit dans une zone inondable.

Donc 80 % de l’eau va ruisseler. c’est le ruissellement ne rentre pas dans le sol. Ensuite, on a de l’infiltration. C’est infiltration, il y a de la reprise par le végétal qui va transpirer. Donc il y a une partie de l’eau qui repart dans l’air, de l’évaporation. Ça vous connaissez c’est les flaques d’eau dans un pot pardon verre et puis d’absorption et puis d’infiltration dans les nappes phréatiques.

Là, on est censé voir la France et vous voyez chaque petit point, c’est un pluviomètre.

Depuis 1961, c’est le cumul annuel de pluie. Sur la partie verte, il pleut plus à l’année. Sur la partie orange, il pleut moins. une belle délimitation Nord-Sud :

  • il pleut beaucoup moins notamment en Côte d’Azur
  • il pleut beaucoup plus dans le nord-est

Le changement climatique, c’est pas un assèchement total de la France où on va tous mourir de soif. Non, c’est une évolution de la répartition des précipitations. Là, on s’attend à ce qu’il y ait plus d’eau dans le Nord, c’est l’observation. Moins d’eau dans le sud.

Effectivement le but dans l’avenir, c’est de savoir comment cette transition dans le Sud évolue. C’est là où ça devient compliqué. Donc pour l’instant dans le Nord de la France, il peut plus.

Chez nous, il pleut moins et quand je regarde l’évolution des sécheresses agricoles, ce n’est pas parce qu’il pleut plus dans le Nord de la France qu’il y a moins de sécheresse.

Vous avez plus de 10 en Alsace et plus 10 de sécheresse. il y a plus de pluie avec plus de sécheresse agricoles dans le sud. Effectivement, il y a moins de pluie et plus de sécheresse qui paraît un peu plus logique. Je vais revenir sur ça. Vous voyez certaines régions ont très peu d’évolution de la surface en sécheresse.

C’est pas un assèchement généralisé de la France, je tiens le préciser parce que parfois on peut s’étonner dans les médias de voir des inondations pour voir des excès d’eau. Des excédents, c’est quelque chose qui est anticipé.

Je vais revenir dessus. donc ici vous avez l’Europe, la Scandinavie, la France. Ici, vous avez l’Espagne, la Corse ici. Dans cette partie là, alors c’est censé être en jaune. c’est pas moi, c’est pas en blanc.

Donc ici dans cette partie là, on s’attend à avoir moins de pluie d’ici 2050. ça c’est la carte de 2050. On va partir au nord de l’Europe.

On s’attend à avoir plus de pluie de 2050 à l’année et dans la partie hachurée, on ne sait pas trop comment ça va évoluer. C’est la zone de transition et malheureusement la France est en plein milieu de cette zone d’incertitude dessus.

On sait qu’il va donc pleuvoir ici. À Montpellier, on sait qu’il va moins pleuvoir. À Lille. On sait qu’il va plus pleuvoir. Mais la zone de transition, on ne sait pas où est-ce qu’elle se situe encore. Alors vous allez me dire c’est bien, il va plus pleuvoir à l’année