• rakoo
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    fedilink
    87 months ago

    C’est pas que le racisme anti-blanc n’existe pas, c’est qu’il n’utilise pas les mêmes ressorts et n’a pas les mêmes conséquences. Dans une société blanche raciste, ne pas être blanc pose problème pour faire quoi que ce soit qui implique la société, et donc pour faire quoi que ce soit: avoir un boulot, avoir un logement, se balader dans la rue sans se faire contrôler tous les jours, … Quoi que tu fasses, où que tu sois, tu es considéré comme différent, donc potentiellement inférieur, et tu dois faire plus d’efforts pour arriver à la même chose. Même chose pour la discrimination des femmes (entre autres) dans une société sexiste.

    Dans cette même société, être blanc et subir du racisme anti-blanc ne vient pas de la société, mais d’individus et de groupes d’individus. Tu as toute ta place pour avoir un job, sauf dans les quelques boîtes qui font du racisme anti-blanc. Tu as toute ta place pour avoir un appart, sauf pour quelques logements. Tu n’auras aucun problème à discuter de ce que tu veux où tu veux, sauf dans quelques espaces. Tu n’auras globalement aucun problème à atteindre l’idéal républicain, tu te feras juste rejeter de quelques espaces.

    Et ça c’est encore quand il s’agit vraiment de racisme, donc de dévalorisation d’une personne selon sa couleur de peau. Les espaces en non-mixité, qui sont souvent décriés comme “racistes anti-blancs/sexistes anti-hommes” ne rentrent PAS dans cette catégorie. Il ne s’agit pas de dévaloriser telle ou telle personne, il s’agit de discuter sans devoir se taper l’avis privilégié de telle ou telle personne. Parce que ces milieux reconnaissent explicitement qu’être blanc, et/ou être un homme, est un privilège, et que si on veut abattre ces privilèges il faut *aussi* des espaces sans privilégié.es.

    Bref, tout n’est pas du racisme anti-blanc, mais il existe quand même mais même quand il existe, les conséquences ne sont pas les mêmes. Et c’est dangereux de vouloir tout mettre sur le même plan comme si tout était équivalent.

    • @loutr
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      27 months ago

      C’est pas que le racisme anti-blanc n’existe pas

      Tout à fait d’accord avec le reste de ton post, mais le problème c’est qu’il y a pas mal de monde (sur twitter&co en tous cas) qui affirment que non, ça n’existe pas. Pour moi ça révèle une vision simpliste, binaire et absolument pas constructive.

    • @Gantdlu
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      17 months ago

      Il y a aussi une question de vocabulaire / grammaire etc. A l’heure où on essai d’inclure le plus grand nombre il y a certaines … expressions ? des phrasés ? qui me paraissent bizarre. Par exemple, récemment, je me suis fait la réflexion avec le passage suivant, c’était pas exactement ca, mais l’idée est là.

      […] “on dénombre X victimes dont X femmes et enfants” […]

      Pourquoi préciser ? On a le nombre des victimes non ? A ce que je sache la douleur de perdre un enfant doit être la même que l’on soit mère ou père non ? De même pour les veuves et les veufs.

      Et humanisme, n’est ce pas mieux à la place de féminicide et homicide ?

      • rakoo
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        fedilink
        27 months ago

        @Gantdlu

        J’ai pas toutes les réponses, juste les miennes, mais:

        - Pourquoi préciser: effectivement, jouer sur le fait que les femmes sont inférieures en capacité aux hommes est un problème. Préciser le nombre d’enfants n’est pas problématique parce que justement ce sont des personnes qui ne contrôlent pas leur vie et donc encore plus dépendantes d’un contexte qui leur veut du mal

        - Un féminicide est le meurtre d’une personne spécifiquement parce que c’est une femme, et la notion doit donc être absolument conservée et mise en avant. C’est pas un meurtre “lambda”, c’est un meurtre basé sur une discrimination. De la même manière qu’un lynchage au plus fort des années du KKK ne sont pas des meurtres lambda mais bien des meurtres à visée raciste

        • @Gantdlu
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          1
          edit-2
          6 months ago

          Je n’avais pas, la notion meurtre “d’une personne spécifiquement parce que c’est une femme” en tête. Mais justement dans le cas des meurtres du KKK on parlait pas de “afroaméricanissime” mais bien de meurtre.