En Italie, le 25 avril commémore la « Festa della Liberazione » en mémoire de ce jour de 1945, où Milan, capitale de la Résistance, fut reprise par les partisans et libérée du joug nazi-fasciste. Retour sur le contexte qui a vu naître les groupes résistants qui ont combattu Mussolini.

Le contexte d’après-guerre et de crise en Italie crée des conditions propices à la naissance du fascisme. Mussolini instaure un régime dictatorial dès 1925. En 1940, l’Italie est l’alliée de l’Allemagne dans la seconde guerre mondiale. Elle mène une « guerre parallèle » ponctuée d’échecs.

Au printemps 1943, une guerre civile sanglante débute. D’un côté, les milices du régime fasciste, aidées des SS et de la Gestapo, de l’autre les groupes de partisans communistes et antifascistes.

Après la défaite des armées italo-allemandes en Tunisie et le débarquement des Alliés en Sicile, le roi, l’ancienne classe dirigeante et les dirigeants fascistes modérés entraînent la destitution et l’arrestation de Mussolini le 25 juillet. Il nomme Badoglio au poste de président du Conseil des ministres. L’armistice est conclue le 3 septembre entre le gouvernement du royaume d’Italie et les forces alliées. Le 13 octobre, le royaume d’Italie déclare la guerre à l’Allemagne.

Parallèlement, libéré par les allemands, Mussolini fonde un nouvel État fasciste fantoche au Nord de la péninsule en septembre : la République sociale italienne (RSI). L’Italie est coupée en deux, envahie et contrôlée par les allemands au Nord et au centre, et prise par les alliés au Sud.

De la résistance partisane à la libération

Naples se soulève la première, fin septembre 1943. C’est la seule grande ville à se libérer grâce à un soulèvement populaire, sans l’aide des Alliés.

Un mouvement partisan naît et se développe dans tout le pays, formant des groupes partisans de tailles et de tendances politiques diverses. Le Comité de libération nationale (CLN) est créé le 9 septembre 1943 par une coalition de plusieurs partis politiques. Se créent jusqu’à fin 1944 dans les territoires libérés du Nord de nombreuses Républiques partisanes éphémères, reprises par les allemands et réintégrées à la RSI.

Le 19 avril 1945, le CLN appelle à l’insurrection pour amener les forces nazies et fascistes à « se rendre ou périr ». Les partisanes et partisans d’Italie ainsi que les troupes alliées libèrent Bologne le 21 avril, Parme et Reggio Emilia le 24, Milan, Turin et Gênes le 25. Ce 25 avril, alors qu’il tente de fuir, Mussolini est arrêté et exécuté avec sa maîtresse Clara Petacci.

Depuis le gouvernement Berlusconi en 1994, des députés de droite proposent régulièrement la suppression de la fête du 25 avril. Berlusconi a lui-même refusé en 2004 de participer aux cérémonies officielles commémorant la libération du pays.

La résistance contre le fascisme est toujours d’actualité. Plus qu’une simple célébration institutionnelle, ce jour du 25 avril doit nous rappeler l’importance de la lutte contre les violences de l’État, du patriarcat et du capitalisme. Nous relaierons donc prochainement dans ces pages l’appel de nos camarades italiens d’Alternativa libertaria.

Anne (UCL Fougères)