Vous vous rappelez de cette action d’une radicalité extrême organisée par la @InfoComCGT ? Sachez que ce matin, les 2 militants passent en procès au tribunal correctionnel de Paris.
@Politis_fr y est, live-tweet “objectif” ci-dessous 👇
Déjà, voici le motif : organisation d’une manifestation interdite sur la voie publique en habillant un camion de plusieurs pancartes contre la réforme des retraites et représentant le Président de la République levant son majeur pour déambuler à Paris sans déclaration préalable.
Autant dire que même le magistrat a eu du mal à contenir un sourire. Mais revenons sur ce début d’audience, qui, avant même son commencement, a connu son lot de rebondissements.
L’avocat des militants de la CGT, @AA_Avocats, est bloqué à Lyon pour le procès de Geneviève Legay qui s’est étendu jusqu’aujourd’hui. Il a donc missionné une de ses consoeurs pour demander, ce matin, le simple renvoi.
Apprenant ça hier soir, la manifestation en soutien aux militants CGT prévue devant le Palais de Justice de Paris, a été annulée. Les médias, prévenus, ont donc été décommandés, tout comme les soutiens. @Politis_fr a été prévenu, mais dormait déjà et a loupé l’information…
Nous pensions donc être venu pour rien. Sauf qu’au moment de la demande de renvoi, coup de théâtre, Mme la Procureure indique demander la relaxe ! Une décision surprenante, celle-ci représentant le Parquet qui a poussé pour poursuivre les 2 militants de la @lacgtcommunique .
Après conciliabule dans le couloir et textos échangés avec @AA_Avocats, la décision est prise : les militants sont ok pour examiner le dossier aujourd’hui. “Clairement, la procureure désavoue le Parquet”, glissent-ils. “Autant battre le fer tant qu’il est chaud !”
La décision est annoncée au tribunal, qui la valide. Le dossier va donc être examinée. Le président, plutôt arrangeant, fait passer un autre dossier avant pour laisser à l’avocate le temps de lire le dossier qu’elle a reçu… ce matin !
“J’ai fêté mon anniversaire hier soir, je m’attendais pas à plaider ce matin”, rit-elle. On attend donc l’examen du dossier d’ici quelques minutes. Vous pourrez suivre l’audience ici !
C’est parti ! Les deux militants CGT - un “militant de base” et Julien Giquel, secrétaire général adjoint de la @InfoComCGT - s’avancent à la barre.
@InfoComCGT “Les faits sont tellement confus que je vais laisser les personnes à la barre les expliquer”, commence le président de séance avant de laisser la parole à l’avocate de substitution des militants pour plaider la nullité de la procédure.
“L’interpellation doit être nulle. Car ils n’ont ni été placés en GAV ni relâchés non plus”, explique l’avocate qui développe d’autres aspects techniques de la procédure sans intérêt majeur.
La procureure se lève : “je ne suis pas d’accord sur ces conditions de nullité”
“Oui, il y a une mauvaise qualification de l’infraction, c’est pour cela que je plaiderai la relaxe. Mais cela n’est pas une cause de nullité”, poursuit la procureure qui n’a, visiblement, pas très envie de défendre ce dossier.
On aborde le fond du dossier. “On a été spoilé pour la bonne cause”, rigole le président qui explique le dossier : “les personnes déambulaient dans Paris près de l’Elysée avec un camion de location maquillé de petites décorations”
"L’une représente le Président levant son majeur. “Mr Giquel dit que ce n’était pas une manifestation”.
“Voilà, j’ai résumé l’histoire mais je fais passé les photos quand même parce que c’est intéressant le lendemain d’un remaniement”
“On a la photo de Pauline, 67 ans, derrière le camion”.
Le président est rempli de sarcasme : “comme disait Renaud, je suis une bande à moi tout seul. Ce qu’on doit examiner aujourd’hui c’est de savoir si un camion de deux personnes est une manif à lui tout seul”
Mr Giquel s’avance à la barre : “déjà je tiens à dire que c’est humiliant et impressionnant d’être là aujourd’hui. On est à la barre pour avoir défendu nos acquis sociaux. On est des bons travailleurs, des bons pères de famille”
“Se retrouver ici c’est impressionnant, et surtout incompréhensible”, ajoute son collègue.
“Vous vous doutez bien qu’en passant près de l’Elysée, ça pouvaitt faire régir les policiers ?”, demande le président. “Provoquer une réaction oui. Celle-ci, non”, répond Mr Giquel.
“On a roulé dans Paris, c’est tout”. Pas de question supplémentaire, ni du tribunal ni de la part du procureur. Le tribunal veut clairement expédier le dossier. La question que tout le monde se pose : pourquoi ces deux personnes sont-ils là aujourd’hui ?
Sur les discussions de personnalités, le président se permet même de discuter des métiers des deux militants.
La réquisition de la procureur : “je requiers la relaxe sans surprise qui sont poursuivis pour des faits de manifestations interdites. Il n’y a pas eu de manifestation interdite ce jour là. Les faits ne sont pas caractérisés”
“Sur la participation à une manifestation non déclarée, qui n’est pas comme une manif interdite. pour une manif déclarée, il faut qu’il y ait au moins trois demandeurs. Donc une manif c’est à minima 3 personnes. Là on parle de deux personnes dans un camion certes maquillés”
“A aucun moment ils ne font obstacle à la voie publique. Il me semble qu’on ne peut pas qualifier cet évènement de “manifestation”.”
“Je ne vois pas en l’espèce qu’elle autre qualification on peut donner à ces faits car l’insulte au Président de la République est une infraction qui a été abrogée. On a des gens qui manifestent juste une opinion mais qui manifeste pas au sens administratif. Je demande la relaxe”
L’avocate des deux militants s’avance : “je suis venu en rognant sur ma soirée d’anniversaire. Je vous rappelle qu’il n’y a pas d’infractions au code de la route, c’est presque décevant. On leur reproche l’organisation, pas juste la participation !”
“Moi quand je pars en vacances avec mon mari et mes deux enfants agités à l’arrière, c’est une énorme manifestation en fait. Ce procès est absurde ! Sur le maquillage d’Emmanuel Macron, c’est ridicule, il n’y a pas de difficultés pour dire qu’il n’y a pas d’infraction”
"Aujourd’hui ce dossier ne tient tellement pas qu’on les a même pas mis en GAV, alors que normalement pour les militants les policiers ne se gênent pas, que la procureur demande même la relaxe !!!
Le seul suspens de cette audience se situe désormais sur la demande d’Arié Alimi de faire rembourser les frais d’avocats par l’Etat.
Le président est visiblement en forme. Il demande si les bulletins de salaire ajoutés à la procédure sont bien des copies. “Parce que les originaux vous en aurez besoin, quand vous partirez à la retraite à 90 ans !”. Fou rire dans la salle.
En conclusion, Mr Giquel rappelle l’assassinat du dessinateur de Charlie, Charb, ancien adhérent à son syndicat et qui a dessiné le logo d’@InfoComCGT. “Faire ça c’est simplement de la liberté d’expression et 9 ans après, je tiens à dire que Charb a été assassiné pour ça”.
@InfoComCGT Fin de l’audience. Le délibéré arrive en fin de matinée. Rarement vu une audience aussi kafkaïenne et absurde.
Il est 14h. L’audience n’a toujours pas été suspendue. Le tribunal examine une affaire d’agression sexuelle importante. Alors que le président aurait du rendre la salle à 13h30, il gronde : “ce sont des faits graves. On ne changera pas de salle tant qu’on aura pas fini”
“Et cela, même si un camion avec des banderoles partout débarquent !” Ironie pour montrer l’absurdité d’avoir passé du temps sur une telle affaire au profit d’autres, bien plus graves.
Intéressant, mais il faut vraiment qu’ils relisent leurs articles avant de publier
C’est un live tweet du coup c’est un peu écrit à l’arrache.