Les annonces sont tombées alors que nous finissions de préparer ce numéro d’Alternative libertaire : 1 254 licenciements chez Michelin qui veut fermer ses usines de Vannes et de Cholet, et 2 400 chez Auchan qui parle d’une « restructuration en profondeur ».
Pour Auchan, c’est entre autre la conséquence des décisions de gouvernements qui n’ont voulu ni toucher aux salaires, ni contrôler l’inflation des prix, menant mécaniquement à une baisse de la consommation. Difficile de tenir le même discours pour Michelin, qui enregistrait, en 2023, 2 milliards de bénéfices et prévoit de reprendre sa politique de rachat d’actions en 2026 à hauteur d’un milliard d’euros, une opération qui a pour seul but de faire monter son cours en bourse pour flatter les actionnaires, seule priorité du capitalisme financiarisé.
Contrairement à ce que l’on peut entendre, ces plans de licenciements sont parfaitement évitables. Ils sont le résultat de politiques capitalistes délibérées, faisant passer les profits de quelques actionnaires et de fonds de pension privés avant la vie des travailleurs et des travailleuses.
Blocage des dividendes, reconquête d’une assurance chômage robuste, réduction du temps de travail avec embauches correspondantes, réquisition/autogestion des entreprises qui ferment, droit de veto des travailleurs et des travailleuses… La lutte contre les licenciements doit se faire par la redistribution des richesses, et être l’occasion de remettre en cause l’arbitraire patronal.