Mon nom a commencé à vraiment circuler après l’affaire du jumeau. Même si je n’ai jamais été cité officiellement dans cette histoire, quelques grands bourgeois s’étaient instinctivement préoccupé⋅es de savoir comment une enquête de cette nature avait pu enfin aboutir sans aide de la police, après toutes ces années. Et maintenant j’étais devenu une sorte de légende urbaine. Une partie de moi-même me hurle que c’est le moment d’en profiter, que les cycles cognitifs de l’attention limitée m’auront bientôt renvoyé dans un purgatoire de boîtes d’intérim. L’autre partie me rappelle que je déteste l’idée de travailler pour la haute société. Il me fallait donc un proxy. Quelqu’un de confiance, pour recevoir à ma place leurs demandes à la limite de l’absurde et fixer les rendez-vous. Le temps de ramasser autant de cash prize que possible, avant de partir vivre dans une cabane photovoltaïque. Ou de péter mon crâne.