Devant, les arcades formées par des piliers pierre jaune brute qui s’enfilent en couloir, un couloir, une allée. L’université est ouverte. Elle est même presque carrément plein air.
Un mouvement d’élèves. Un courant. Il vient dans ma direction, et moi contre elleux, et je ne peux pas me retourner, ni partir de côté. Je vais contre.
Le couloir de cette Fac n’est pas très large mais il est ouvert. Au-dessus des piliers qui forment les arcades c’est le ciel bleu. Sous les arcades les élèves glissent autour de moi un·e à un·e, je vois leurs visages. Seule une personne me tourne le dos, immobile elle est debout un peu plus loin devant moi, je vois ses cheveux longs. J’essaie d’arriver jusqu’à ce personnage, contre le mouvement d’élèves. Quand je m’approche de la silhouette aux cheveux longs, je ne peux pas la contourner, aucune action possible. Je regarde dans mon inventaire… J’ai un inventaire ? Aucun objet à lui donner. Pas de possibilité de poser des questions. Les autres élèves ne sont pas interagissants, mais cette personne immobile c’est un personnage clé, je le sens. Je ne vois pas son visage. Est-ce que c’est un personnage humain ? Il/Elle tourne le dos quoi que je fasse, et le flot des élèves qui arrivent ne fait qu’augmenter en nombre.

Une professeure apparaît et je suis soudain emporté dans son groupe.

« Alors vos copies : Laurent c’est pas trop ça. Yacine tu t’améliores, mais peut mieux faire. »
Toujours entre des piliers, arcades en plein air, un nouvel espace qui s’est révélé.
« Scaramouche… Hmm oui, alors, qui a une critique à faire sur la nouvelle qu’a écrite Scaramouche ? »
Au premier rang des élèves assis·es par terre, en demi-cercle autour de la prof un peu sévère de 50 ans, une fille lève la main.
« Moi madame. Je pense que c’est trop scolaire, pas assez aéré, et le fil de l’histoire est un peu trop décousu. »
La prof se tourne vers moi :
« C’est vrai que ton récit est un peu fragmenté, tu dois faire des efforts pour obtenir basé plus longtemps. Mais figurez-vous qu’un éditeur l’a lu et a particulièrement apprécié. Ils en veulent un autre, dans la même veine. Lafarge, tu connais ? Qu’est-ce que tu penses d’eux ? »

Merde, Lafarge c’est une entreprise qui s’est compromise dans des relations commerciales avec l’État Islamique. Ils sont dangereux et corrompus, même dans l’édition littéraire.
« Euh, c’est un éditeur qui fabrique des romans pour têtes de gondoles ? »
…Voila tout ce que je trouve pour gagner du temps, et ne pas avouer que je vais devoir refuser.

  • Wi(vΛ)lem Ort(Λv)izOPM
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    1 year ago

    Merci ! Tant mieux si les descriptions fonctionnent, parce que je les ai bien simplifiées dans ce but. Mes premières versions étaient beaucoup trop fouillis.