Un article assez long sur les dangers de la culture du chiffre et des indicateurs quand ils servent de prétexte à des risques inconsidérés.

La sécurité est le maître mot dans le ferroviaire, ce qu’il faut souligner c’est que c’est un compromis entre les moyens disponibles et les objectifs à atteindre.

Une situation fragilisée peut devenir dangereuse très rapidement, à mon avis le plus important c’est de récompenser les agissements qui tendent à lutter contre un risque perçu, même si finalement le risque était minime, quitte à ensuite en faire un retour d’expérience démontrant l’innocuité de ce qui avait suscité une réaction.

Le respect de l’horaire et le chiffre d’affaire qui deviennent des priorités, cela démontre surtout une impunité perçue ou réelle de ceux qui créent des dangers pour leur bénéfice personnel. Les catastrophes ferroviaires en Amérique du Nord ont l’avantage pour l’observateur critique d’impliquer des acteurs qui en théorie sont privés (sauf Amtrak, et encore) et qui sur le papier doivent répondre de leurs actes. L’histoire contemporaine aura démontré que si une certaine forme de responsabilité pécuniaire est là, elle est minime, et la responsabilité pénale est focalisée sur le bas de l’échelle, ceux-là même dont on ignore les rapports sur les dangers qui auront causé la catastrophe, et où les précédents qui refusaient ces conditions ont été licenciés.

Le fret ferroviaire en Europe est très différent, il y a un garde-fou supplémentaire des gestionnaires de réseaux qui sont indépendants de l’exploitation, du moins juridiquement, et une motivation supplémentaire pour assurer la sécurité des circulations : le voisinage de trains transportant des personnes…

À mon avis ce qui sera le plus utile à la sécurité sur le long terme ce sont des responsabilités claires et auxquelles les acteurs ne peuvent pas échapper.