Alain Cappuri, 63 ans, a été abattu de trois balles ce jeudi matin à l’aube par un militaire du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) au cours de son interpellation.


Contrairement aux trois autres objectifs du jour confiés au GIGN, l’interpellation d’Alain Cappuri n’était pas considérée comme une opération à hauts risques. Pourtant, à 6 heures ce jeudi matin, cet homme de 63 ans a été abattu à son domicile de Poggio-d’Oletta (Haute-Corse) par un des gendarmes venus l’arrêter. Trois balles tirées dans des circonstances qui restent à éclaircir. « Il semblerait selon les premiers éléments recueillis qu’il y ait eu une mauvaise appréciation du danger de la part du gendarme », commente une source proche de l’enquête.

L’auteur du tir, membre du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) a été immédiatement placé en garde à vue pour « homicide volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique » et les investigations confiées conjointement à l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) et à la Direction interdépartementale de la police nationale (DIPN).

##De longues investigations

Les routes qui ont mené à ce drame sont aussi sinueuses que celles qui mènent à Poggio-d’Oletta, village perché à 20 km au sud de Bastia et point de passage presque obligé vers la Balagne et Saint-Florent. C’est là que vivait Alain Cappuri dont le nom est apparu dans une procédure ouverte l’an dernier des chefs de « recel de vol », « vol en bande organisée » et « association de malfaiteurs ».

Au départ, les gendarmes de la section de recherche d’Ajaccio (Corse-du-Sud) se sont intéressés à des vols de voitures commis dans le sud de l’île et ont ciblé un homme proche du clan Michelosi, une famille du « gotha » du grand banditisme insulaire. C’est en plaçant sous surveillance cet homme qu’ils ont soupçonné que d’autres projets plus graves encore étaient peut-être en préparation, notamment pour venger la mort de Fabrice Chiappe, abattu au fusil de chasse devant son domicile d’Ajaccio l’été dernier.

##La victime a longtemps tenu un commerce dans le village

Au fil de leurs investigations, les enquêteurs sont remontés sur plusieurs suspects dont faisait partie Alain Cappuri. Le sexagénaire qui a longtemps tenu un commerce alimentaire dans son village n’est pas un inconnu de la justice. Mais c’est surtout sa proximité familiale avec le « clan Guazzelli » qui lui avait valu ses derniers soucis.

En 2018 il avait été interpellé et placé en garde à vue dans le cadre du double assassinat commis sur le parking de l’aéroport de Bastia-Poretta, commis en décembre 2017. Oncle des deux principaux suspects, les frères Christophe et Richard Guazzelli, héritiers autoproclamés du gang de la Brise de mer, et apparaissant sur des échanges téléphoniques lié au complot criminel, il avait finalement été relâché sans suites judiciaires.