Le 3 janvier 2020, Cédric Chouviat mourait étouffé sous le poids de policiers. Quatre ans plus tard, sa famille dénonce l’absence persistante de justice


« J’étouffe. » Ces mots, prononcés sept fois par Cédric Chouviat alors que des policiers le maintenaient au sol, résonnent toujours douloureusement pour ses proches. Quatre ans après l’interpellation et la mort du livreur à la suite d’un contrôle routier, les membres de la famille Chouviat réclament toujours justice pour leur père, oncle ou fils. « Quatre ans où nous n’avons toujours aucune condamnation, aucune justice et pas même la suspension de ces quatre meurtriers qui sont toujours en liberté pendant que notre famille est détruite. Quatre ans que nous vivons avec nos souvenirs et surtout que nous revivons en boucle ces images, ces sons d’humiliations, d’étranglement d’étouffement puis d’agonie » témoigne ainsi Sofia Chouviat sur X (ex-Twitter), la fille devenue le symbole de la lutte de la famille pour obtenir justice.

« Le silence complice de nos ministres et dirigeants »

Un an après le drame, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin refusait la suspension des agents. « Les premiers éléments de l’enquête n’ont pu permettre d’établir que les fonctionnaires avaient commis un manquement à leurs obligations tel qu’il soit susceptible de justifier d’une mise à l’écart de leur service » était-il ainsi écrit dans un courrier adressé à la famille. « Cette agonie qui s’est soldée par le silence définitif de mon défunt père et par le silence complice de nos ministres et dirigeants qui se complaisent dans une inaction totale », fustige Sofia Chouviat.

La fille de Cédric Chouviat n’est pas seule dans ce combat. Les avocats Arié Alimi, Vincent Brengarth et William Bourdon sont mobilisés auprès de la famille « pour qu’un procès puisse enfin avoir lieu », expliquent les maîtres.