De nombreux chauffeurs au rabais qui sillonnent nos routes viennent de Brampton où les camionneurs sont souvent des immigrants indiens qui ont des conditions de travail difficiles pouvant virer au cauchemar.

«Un emploi de chauffeur peut mener à la résidence permanente, alors beaucoup d’immigrants veulent se servir de cela et se font facilement exploiter» résume Navi Aujla, directrice générale de Labour Community Services of Peel.

L’organisme est inondé de chauffeurs en détresse rongés par des conditions de travail épouvantables. Ils sont parfois au volant 20 heures de suite.

Près d’un Tim Hortons, Talvinder Singh, un chauffeur de 26 ans, qui a l’habitude d’aller à Montréal et à Québec, nous aborde avec un «bonjour» en français.

«On voit juste les camionneurs qui ont des accidents, mais pas les entreprises qui les poussent derrière», lâche celui qui milite sur les réseaux sociaux.

«Les chauffeurs sont sous-payés ou carrément pas payés», soutient l’homme qui réclame toujours 14 000$ de salaire à son ex-employeur.

Comme Talvinder, Aman Preet Kaur, 26 ans, raconte avoir perdu 5000$ avec son ex-patron. C’est une somme immense pour celle qui est arrivée ici il y a quelques années à peine.

«Ils se foutent de la vie des chauffeurs. Ils mettent de la pression. Les camionneurs conduisent en colère. Ce n’est pas sécuritaire», peste la jeune femme.