Le dossier “crèches” est plus souvent abordé sous l’angle de la création de nouvelles places (lire par ailleurs). On parle moins des places existantes et de l’état des infrastructures qui les hébergent. Il y a pourtant matière… L’état des lieux semble assez chargé.

Valérie De Bue: “Au début de mon mandat, je n’avais aucune info sur l’état du parc des infrastructures de la petite enfance”. BELGA PHOTO BRUNO FAHY Valérie De Bue: “Au début de mon mandat, je n’avais aucune info sur l’état du parc des infrastructures de la petite enfance”. BELGA PHOTO BRUNO FAHY ©BELGA

Le texte qui a été adopté en 3e lecture ce mercredi au gouvernement wallon doit permettre aux quelque 500 crèches actives en Wallonie de recevoir un gros coup de main de la Région pour rénover leurs locaux, entre autres pistes d’amélioration du bâti et de mise aux normes.

L’avant-projet de décret met aussi sur les rails un cadastre dynamique des lieux d’accueil de la petite enfance. C’est ce qui permettra de prioriser les investissements pour la rénovation des crèches. Finaliser l’état des lieux

C’est la Fédération Wallonie-Bruxelles qui gère la compétence de la petite enfance. Mais les infrastructures sont placées sous la coupole régionale.

"Au début de mon mandat, je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas d’information sur l’état du parc des infrastructures de la petite enfance, raconte la ministre Valérie De Bue (MR), en charge de cette matière au gouvernement wallon. Et pour tout dire, on n’avait même pas les adresses. Pas de listing, rien. Historiquement, la Région étant compétente pour les infrastructures, elle a axé ses priorités sur la création de places, sans se poser de question sur l’évolution des places créées, les bâtiments existants. D’où l’intérêt de ce cadastre aujourd’hui. "

En collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles et avec l’ONE, les listings sont rassemblés et un courrier est envoyé à tous les milieux d’accueil recensés en Wallonie. Un questionnaire y est joint, pour évaluer l’état des locaux.

Les premiers courriers datent de 2021. "À ce stade, seulement la moitié des milieux d’accueil ont répondu au questionnaire. Mais on peut déjà dire que la moitié des répondants présentent un état des lieux moyen ou mauvais. C’est-à-dire vétuste ", résume Valérie De Bue.

On parle autant de salubrité des lieux (problèmes d’humidité, etc.) que de sécurité, de confort pour les enfants et le personnel, ou d’équipement. Pas de réponse, pas de subside : gare à la deadline

Petit appel aux troupes qui n’ont pas encore complété leur questionnaire: “Les milieux d’accueil doivent répondre avant le 31 décembre 2023. Sans quoi ils ne pourront pas souscrire à la programmation qu’on mettra en œuvre lors de la prochaine législature.” Ils ne seront donc pas éligibles aux subsides “rénovation” s’ils n’ont pas réagi.

En fonction de l’état des lieux, plusieurs niveaux d’intervention sont envisageables: le bâtiment n’est pas améliorable et il faut trouver une autre implantation ; le bâtiment est améliorable et on débloque les subsides pour la sécurité, la salubrité et la performance énergétique ; les locaux sont de bonne facture mais il faut peut-être compléter l’équipement de puériculture.

“Il y aura des priorités de toute façon. Dans les 6 mois après l’installation du futur gouvernement wallon, il est prévu qu’on établisse une programmation sur 5 ans”, précise la ministre. Toutes les crèches, subventionnées ONE ou non

Le cadastre qui permettra d’établir les priorités sera dynamique. “Il ne sera pas figé dans le temps et on ne devra pas le mettre à jour dans 5 ans ou dans 10 ans. Via la programmation, on va pouvoir mettre à jour les informations sur le bâtiment, grâce à un logiciel acquis dans le cadre du Plan de relance. Tout sera digitalisé. Et le même Plan de relance prévoit un accès à un audit, pour avoir une idée des travaux à réaliser.”

La ministre propose que la programmation future soit accessible à tous les milieux d’accueil de la petite enfance, "qu’ils soient ou non subventionnés par l’ONE ".

En Wallonie, sur les 33 000 places d’accueil recensées, la moitié (16 000) sont subventionnées par l’ONE.

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