Dans un rapport d’une quarantaine de pages qu’ils confient à La Libre, la Fef (Fédération des étudiants francophones), le Forum-Bruxelles contre les inégalités, le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté et la Ligue des familles ont actualisé ce que coûtent les études, tant dans le secondaire que dans le supérieur. Pourquoi maintenant ? Pour peser dans la réforme des allocations d’études actuellement sur la table du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et réclamer des montants minimums, à l’heure où vont commencer les discussions budgétaires.

“Les budgets actuellement prévus pour la réforme (NdlR : 6,4 millions d’euros) ne permettent pas de répondre immédiatement à l’ensemble de nos propositions, admettent d’emblée les partenaires. Mais on ne peut pas faire l’impasse sur une méthodologie rigoureuse, avant d’envisager les options politiques à prendre. Le conclave budgétaire d’octobre doit permettre de dégager des moyens à la hauteur des ambitions de cette réforme.” “Le coût des études est sous-estimé”: un collectif d’organisations s’inquiète de la réforme des allocations d’études Ce qui ne découle pas spécifiquement des études

Les quatre associations ont refait tous les calculs. Dans l’enseignement supérieur, elles arrivent à une addition totale de 13550 euros pour une année d’études comme boursier koteur. De ce total, elles soustraient les frais ne découlant pas spécifiquement des études. “L’objectif est que le parcours, pris dans son entièreté, ne risque jamais d’être un surcoût plongeant une famille sous le seuil de pauvreté, orientant un choix d’études ou entravant le droit à l’éducation”, expliquent-elles. Et de fixer le montant de l’allocation maximale d’études dans le supérieur à 8925 euros pour l’étudiant qui doit se loger près de son lieu d’études.

Pour l’étudiant non-koteur, la Fef, les réseaux de lutte contre les inégalités et la pauvreté et la Ligue préconisent une allocation maximale de 2455 euros alors qu’une année coûte 4925 euros en tout au boursier.

Dans un cas comme dans l’autre, la prime de rentrée scolaire (perçue avec les allocations familiales) a été déduite du premier total général, ainsi qu’une série de frais liés à l’alimentation hors temps de midi, à la santé, à la vie sociale, aux pratiques sportives et culturelles et à l’habillement. Les trois plus gros postes

Les trois plus gros postes concernent les repas de midi (1195 euros) et les supports de cours non remboursés (538 euros pour tout ce qui n’est pas syllabi, gratuits pour les boursiers) auxquels s’ajoutent, pour l’interne, le loyer (5574 euros pour 12 mois) et ses charges (957 euros) et, pour l’externe, les transports (292 euros). Le minerval n’est pas pris en compte, un étudiant boursier en étant exonéré.

Le même travail a été effectué pour le secondaire, ce qui donne des montants annuels de frais totaux de 2788 euros pour un interne et 1659 euros pour un externe, augmentés à 3192 et 2062 euros si l’élève est dans le qualifiant (où du matériel parfois onéreux est nécessaire). Les associations recommandent dès lors des allocations maximales de 2730 (interne) et 1600 (externe) euros, ainsi qu’une prime spécifique pour le matériel du qualifiant.

“Nous appelons à fixer comme seuil minimum pour obtenir l’allocation maximale d’études le seuil de pauvreté indexé et, comme seuil maximal, le seuil de pauvreté majoré du montant des coûts découlant directement des études”, précisent les auteurs du rapport qui réclament aussi qu’on sorte de l’actuel système de globalisation des revenus (aujourd’hui, le calcul des seuils tient compte des revenus de tous les occupants d’un même logement). Agir à la source

Les quatre associations souhaitent en outre l’automatisation des demandes d’allocations comme en Flandre et, d’ici là, des moyens humains suffisants pour accélérer les procédures. Elles suggèrent une allocation plus élevée en début de secondaire et d’études supérieures. Elles attendent une prise en compte plus fine du coût des transports et des logements qui peuvent fortement varier d’une ville ou d’une Région à une autre. Enfin, pour réduire le coût des études, autant agir à la source, concluent les partenaires qui citent trois pistes principales : le coût des voyages (surtout pour le secondaire), et celui des logements et des supports de cours (dans le supérieur).