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    1 year ago

    « Mériter les talents »

    Certains groupes commencent par ailleurs à mettre au point des systèmes d’intéressement au chiffre d’affaires ou au résultat pour les retenir. C’est le cas de la Compagnie des Alpes (le Parc Astérix, le Futuroscope, plusieurs domaines skiables) qui, le 24 juillet, a fait part de son intention d’attribuer des actions gratuites à ses collaborateurs, dont 60 % sont des saisonniers. « Cela fait partie des attributs que l’on met en place pour mériter les talents et garder ceux que l’on a déjà », déclare Dominique Thillaud, directeur général du groupe. Pour disposer pleinement de ces actions, les salariés intéressés devront travailler au sein du groupe deux années supplémentaires aux mêmes conditions, soit cent vingt jours chaque année.

    Dans certains cas, ces efforts ont permis une amélioration du recrutement, même si, globalement, les difficultés pour loger ces salariés, plus prégnantes qu’en 2022, constituent le principal frein. « C’est tout simplement dû au fait que la crise du logement s’accentue », s’exclame Jean-Virgile Crance. Au fil des années, des logements autrefois loués à ces employés disparaissent du marché, aspirés par l’accroissement du nombre de résidences secondaires ou de locations de meublés touristiques.

    Dans ce contexte, chaque région tente tant bien que mal de trouver ses propres solutions. A l’été 2022, la Bretagne a ouvert deux internats de lycée, à Dinard (Ille-et-Vilaine) et à Lamballe (Côtes-d’Armor). « Nous poursuivons cette opération cet été, en en ouvrant deux nouveaux », l’un à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), l’autre à Dinan (Côtes-d’Armor), indique la région. En Nouvelle-Aquitaine, ce sont des chalets et des mobil-homes qui ont été déployés. Il n’en demeure pas moins que les capacités d’accueil sont loin de répondre à l’ensemble des besoins.

    « C’est un pansement sur une jambe de bois », estime le député Inaki Echaniz (PS, Pyrénées-Atlantiques). Loger dans un internat quand on a 18 ans et que l’on fait sa première saison, pourquoi pas, mais tous les saisonniers n’ont pas ce profil-là. » Avec sa collègue Annaïg Le Meur (Renaissance, Finistère), il a déposé, en février, une proposition de loi pour réguler les meublés touristiques. Prévu initialement en juin, son examen aura finalement lieu en octobre. « C’est une première marche. Un des leviers à activer, même si cela ne résoudra pas tout », conclut-il.

    Marjorie Cessac