Texte de la tribune :

Nous partageons interrogations, inquiétude et indignation devant l’irresponsabilité de défenseurs ou acteurs de ce projet [l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres] ainsi que de personnes “en responsabilité”, élues ou représentantes de l’État. Quand des élus ou associations se croient autorisés à déclarer publiquement que « l’appel au calme a atteint des limites », ils s’engagent à couvrir des débordements inadmissibles. Ils banalisent la violence sur des personnes qui habitent un territoire, défendent en conscience leurs milieux de vie, et aspirent à des mondes justes et apaisés où cesse la guerre au vivant sous toutes ses formes. Des dégradations matérielles ne sauraient justifier de telles postures guerrières.

Au-delà des violences policières et des atteintes aux droits humains fondamentaux, déjà dénoncées par le rapporteur de l’ONU, le harcèlement et les violences physiques et verbales à l’encontre des militant⋅es qui occupent des zones protégées pour les défendre, n’ont suscité, pendant des semaines, aucun appel au calme. Le climat de terreur, invoqué par les tenants de l’autoroute, est de leur fait. Il suffit de regarder de quel côté se trouve la force et son usage, public ou privé. Sur le terrain, nous distinguons les responsabilités des décideurs et de l’entreprise NGE-Atosca et la situation des salariés qui travaillent sur le chantier.

Si ce projet est désormais entaché par les récentes révélations médiatiques montrant qu’il n’est en rien une décision concertée et démocratique mais le résultat d’un lobbying forcené du groupe Pierre Fabre, si, entre autres atteintes environnementales, un signalement pour des faits susceptibles d’être qualifiés de prise illégale d’intérêt, favoritisme, blanchiment et fraude fiscale a été déposé au Parquet national financier, ce n’est pas en perdant son sang-froid et en traitant les infatigables lanceuses et lanceurs d’alerte de voyous ou de criminels, qu’on répond et qu’on exerce dignement des responsabilités. C’est au contraire en demandant à la justice de faire valoir le droit, au plus vite.

Pour apaiser des tensions exacerbées dont nous redoutons une fatale issue, et en attente des décisions de justice, nous demandons aux autorités qui en détiennent le pouvoir de suspendre les travaux.

Les signataires par ordre alphabétique :

Agir pour l’environnement
Alternatiba
Alternatives et autogestion
ANV COP21
ATTAC
CGT Tarn
CNT IS 31 (Syndicat Industries et Service de Haute Garonne)
Chrétiens unis pour la terre
Confluences 81
Eau Secours 31
EELV - Les écologistes
Extinction Rebellion
FNE Occitanie Pyrénées
Fédération Syndicale Unitaire
Greenpeace
La Confédération Paysanne
La Déroute des Routes
La France Insoumise
La Ligue des droits de l’Homme nationale et Toulouse
La Voie est Libre
Le Bocage Autrement Collectif citoyen
Le groupe parlementaire LFI
Les Amis de la terre midi Pyrénées et Pays viganais
Les douze collectifs anti-bitume du Tarn
Les Jeunes Écologistes
Notre Affaire à Tous
NPA 31
Oxfam France
PEPS (Pour une Ecologie Populaire et Sociale)
ULIR CGT Castres (Union Locale Interprofessionnelle des Retraité-es)
Union syndicale Solidaires
UPNET
Youth For Climate